Nous nous inquiétons de notre saumon atlantique, mais aussi de plusieurs de nos poissons sportifs, plus particulièrement de nos salmonidés.

Une entreprise a récemment demandé aux autorités américaines et canadiennes d'approuver que du saumon atlantique soit transformé par des manipulations génétiques (OGM organisme génétiquement modifié), puisse être accepté pour la consommation humaine. Qui dit consommation humaine, doit aussi apporter une très grande considération, pour les pêcheurs sportifs, vous tous qui lisez ces lignes.
Un saumon OGM atteint une taille commerciale deux fois plus rapidement que le saumon d'élevage ordinaire. Donc des plus intéressants, pour ceux qui désirent profiter de la faune uniquement dans un but lucratif.

Comment procède-t-on?

Pour obtenir une croissance accélérée d'un saumon atlantique, comme celui de nos rivières, on insère le gène du saumon chinook du Pacifique, (code l'hormone de croissance), et on y ajoute du matériel génétique obtenu de la loquette d'Amérique (Ocean Spout) que nous rencontrons dans l'Atlantique, à partir du Labrador, jusqu'au long des côtes de la Caroline du nord. On obtient ainsi des saumons géants. C'est ce qui se fait actuellement. J'écris saumons atlantique aux fins de ce texte, mais en ce qui me concerne ils n'en sont pas, mais ils deviendront très gros. Donc payants!

Selon la CBAN (Canadian Biotechnology Action Network), le siège social de l'entreprise est aux Etats-Unis, mais le brevet serait la propriété de deux Canadiens. La compagnie possède ses installations dans l'Ile-du-Prince-Edouard, où elle élève des poissons OGM. Elle a déclaré vouloir produire des oeufs de ce saumon transgénique, pour les expédier au Panama et que les saumons ainsi transformés soient mis directement sur la table des Américains.

La compagnie ne peut confirmer que toutes les femelles ainsi transformées seront stériles - donc qu'adviendra-t-il si elles se retrouvent dans nos eaux et qu'elles viennent frayer avec notre authentique saumon atlantique? Je vous laisse le soin de trouver la réponse, mais je vous assure que cette nouvelle créature, devrait vous inquiéter.

Nos biologistes doivent y songer

Je me souviens de biologistes, dont Vianney Legendre, Albert Courtemanche, Yvon Gravel et Jacques Bergeron, qui s'inquiétaient de la venue de ces salmonidés non indigènes, qui nous étaient descendus des Grands lacs. On y avait introduit plusieurs variétés de salmonidés, dont la truite arc-en-ciel et divers saumons. De ces poissons sont capturés sporadiquement dans le fleuve, de là à l'occasion, certaines présences des nouveaux venus sont signalées dans nos rivières à saumons. Nos biologistes doivent maintenant s'inquiéter de la création de ce poisson fabriqué OGM. Ils le seraient encore plus, comme nous tous d'ailleurs, s'il fallait que de tels saumons soient introduits dans nos eaux. On ne sait jamais ce que peut faire l'appât du gain. Imaginez l'hécatombe!

Grands risques pour l'environnement

De tels saumons élevés au Canada, pourraient d'échapper des élevages. La moindre évasion de ces poissons, qui accéderaient à notre environnement naturel serait dramatique et condamnable, surtout que notre saumon atlantique est toujours menacé.

De plus ces OGM fabriqués devront être nourris - des transgéniques ayant une croissance très rapide, mais ils consommeraient cinq fois plus de nourriture, que les saumons d'élevage ordinaires.

Tous les lecteurs de mes rubriques, depuis plus de 50 ans, sont des amants de la conservation et de la protection de notre faune. Je me permettrai de vous donner un conseil: opposez-vous à cette commercialisation du saumon OGM, adressez-vous au ministère de la Santé d'Ottawa, dites-le à votre député: une lettre, un courriel, un téléphone. Parlez-en à la direction de votre association de pêche. Il y aura probablement des élections sous peu, c'est le temps des promesses...peut-être rarement, mais parfois, ils les tiennent.

Vous pourriez aussi faire parvenir un mot à notre ministre responsable de la faune, Serge Simard, ministre@mrnf.gouv.qc.ca. Il pourrait en glisser un mot à son confrère, lors d'une rencontre ministérielle.


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