Le temps passe et malgré les écueils qui parsèment parfois le quotidien, Jo Jo Dan poursuit son petit bonhomme de chemin dans le monde souvent impitoyable de la boxe professionnelle.

Maintenant âgé de 35 ans, le Montréalais d’origine roumaine disputera un rare combat en sol québécois alors qu’il affrontera le Mexicain Jesus Gurrola en demi-finale du gala de la série de boxe Chrono Aviation de Groupe Yvon Michel qui sera tenu jeudi soir au Casino de Montréal.

Battu par le futur champion des poids super-mi-moyens de l’IBF Jarrett Hurd à sa dernière sortie en novembre dernier, Dan (35-4, 18 K.-O.) jure avoir encore le feu sacré. Même si ses plus beaux jours semblent désormais derrière lui, il n’est pas question de commencer à penser à la retraite.

« J’ai 35 ans, mais je me sens comme si j’en avais 25, a révélé Dan en entrevue à RDS.ca en marge de la conférence de presse faisant la promotion de l’événement de jeu. J’aime la boxe! Quand je m’entraîne, je le fais encore avec plaisir! Je remercie Dieu de me garder en santé! »

Un peu comme cela a été le cas pour son célèbre compatriote Lucian Bute, le Roumain croit avoir donné un second souffle à sa carrière en mettant les pieds dans le gymnase des frères Howard et Otis Grant à Dorval. Il en sera à son troisième combat avec eux jeudi soir au Casino.

« Après ma défaite contre [Kell] Brook, j’ai décidé de changer d’équipe, explique Dan. Avec mon gérant Chris Ganescu, nous avons établi le contact avec les frères Grant. Je les connaissais un tout petit peu pour les avoir rencontrés dans le passé et je savais que j’aimerais leur approche.

« Le pire dans tout ça, c’est que je ne savais même pas que Lucian s’entraînait là. Quand je l’ai vu pour la première fois, je suis devenu deux fois plus heureux et confiant. Il y a une très belle atmosphère dans ce gymnase-là. Howard, Otis et moi formons vraiment une bonne équipe! »

Dans l’ombre de Bute

Avec le recul, Dan est en mesure de chérir son parcours, malgré le fait qu’il se demande encore aujourd’hui jusqu’où il aurait pu aller si les conditions gagnantes avaient été réunies à l’époque.

Sans viser personne, le gaucher reconnaît que d’avoir évolué dans l’ombre de Bute pendant toutes ces années chez InterBox ne lui a pas permis de s’épanouir comme il l’aurait souhaité.

« Est-ce que tout a été mis en place pour que je réussisse? Peut-être pas, répond Dan. Mais en même temps, je n’étais peut-être pas aussi sérieux qu’InterBox aurait aimé que je le sois…

« Sur le coup, tout ça m’a déçu, mais j’ai également déçu InterBox en quelque sorte [en perdant le combat contre Selçuk Aydin en juin 2010]. Mais c’est important de dire que je n’entretiens pas de rancœur envers personne maintenant. Ç’a été une très bonne expérience pour moi. »

Au final, Dan ne regrette pas un instant sa décision d’avoir quitté sa Roumanie natale pour s’installer d’abord à Toronto, puis à Montréal. « Ma vie est ici, ma famille est ici et mes enfants sont nés ici, conclut-il. J’ai aimé Toronto, mais j’adore Montréal. Je me considère chez moi ici. »