Le moins que l’on puisse dire, c’est que le combat entre Adrien Broner et Jessie Vargas a été spectaculaire, mais la décision l’a été un peu moins.

Deux des trois juges ont remis des verdicts nuls de 114-114, tandis que Julie Lederman a donné son vote 115-113 à Broner. Le site Boxing News 24 y allait d’un pointage de 117-111 pour Vargas, et personnellement, j’avais moi aussi Vargas gagnant par 116-112.

Un scrutin parmi les téléspectateurs après l’annonce de la décision donnait aussi Vargas gagnant.

Au moins, le spectacle a été intéressant et enlevant par moment. Les deux pugilistes ont tout donné, dans un match à 144 livres. Au moins, Broner a laissé tomber ses bouffonneries. Cette fois, sous la gouverne de son entraîneur Kevin Cunningham, il s’est contenté de bien boxer, mais il est évident qu’il manque de force de frappe, tout comme Vargas, d’ailleurs.

Par contre, ils ont rempli le Barclays Center de Brooklyn au maximum de sa capacité, juste en dessous des 14 000 spectateurs.

À la fin des douze rounds, les deux antagonistes montraient des visages tuméfiés. Il n’y a eu aucune chute au tapis, dans un match où Vargas a pris l’initiative dès le début des hostilités. Il a quelque peu ralenti en deuxième partie du combat pour finalement aboutir à un verdict nul.

Naturellement, Vargas se croyait vraiment victorieux par au moins deux rounds. Et il a demandé un combat revanche à son rival.

Après la rencontre, les deux boxeurs se sont livrés à une engueulade en règle sous l’œil surpris du présentateur de Showtime, Jim Grey. Vargas a même invité Broner à continuer la bataille à l’extérieur de l’aréna.

Broner s’est adouci depuis qu’il travaille sous la tutelle de Cunnningham, mais il est encore très difficile de l’empêcher de parler.

Que va-t-il se passer maintenant? Broner semble le préféré de Showtime. Or, il a le choix de donner une revanche à Vargas ou bien encore de se mesurer à Amir Khan, qui a déclaré après son écrasante victoire sur Phil Lo Greco qu’il voulait rencontrer le gagnant de l’affrontement Broner-Vargas.

Charlo veut « GGG »

Jermall Charlo et Hugo Centeno filsEn sous-carte de la finale, l’ex-champion IBF des super-mi-moyens Jermall Charlo n’a fait qu’une bouchée de son rival Hugo Centeno fils en l’assommant dès le deuxième engagement.

Charlo en était à sa deuxième tentative chez les 160 livres, et il a prouvé que sa force de frappe était bel et bien celle d’un poids moyen.

Après sa victoire, Charlo a lancé un défi à Gennady Golovkin, mais il devra attendre, car le cahier de « GGG » est plein. Il doit affronter Vanes Martirosyan le 5 mai prochain et ensuite se préparer pour sa revanche avec Saul « Canelo » Alvarez, dont la suspension sera terminée le 15 septembre. Puis, dès le début de 2019, « GGG » voudrait unifier tous les titres en s’attaquant au monarque de la WBO Billy Joe Saunders.

Naturellement, pour que ce combat se matérialise, il lui faudra vaincre Martirosyan et ensuite « Canelo ».

Davis est rapide

Gervonta DavisLe protégé de Floyd Mayweather fils, Gervonta Davis, est de nouveau champion. Il n’a pas pris de temps à se débarrasser de son rival Jesus Marcelo Andres Cuellar, l’ex-monarque WBA des 130 livres, dès le troisième engagement.

Davis redevient donc champion, cette fois de l’IBF, chez les super-plumes.

Il est aussi entraîné par Cunningham et on a vite compris que ce dernier n’accepterait aucune pitrerie de la part du jeune champion, qui a de nouveau émerveillé la foule par sa rapidité.

Davis a donc conservé sa fiche vierge (20-0, 19 K.-O.).

OK Phil... c'est assez

Phil Lo Greco et Amir KhanDurant la Seconde Guerre mondiale, on appelait communément les soldats de la chair à canon. Dans la boxe, il y a ce qu’on appelle la chair à boxeurs, et Lo Greco coiffe bien ce titre.

Pourquoi l’avoir lancé contre un ex-champion mondial sachant fort bien qu’il n’était nullement du même calibre?

Avant même que le combat ne débute, tous les connaisseurs prétendaient que Lo Greco serait une proie facile pour Khan. Mais rares sont ceux qui croyaient qu’il aurait chuté deux fois au tapis avant que l’arbitre s’interpose après seulement 39 secondes d’activité.

Tout ce que Lo Greco a accompli, c’est de battre le record de Bermane Stiverne qui avait visité le tapis à trois occasions et voir l’arbitre arrêter le carnage après seulement 2:59 secondes du premier round contre Deontay Wilder.

Plus vite que Spence

Chez Khan, on ne peut pas se péter les bretelles. D’accord, Khan a montré qu’il n’avait rien perdu de sa vitesse, mais contre un rival qui ne se bat qu’une seule fois par an, qui est lent et dont le menton est douteux.

On tente de faire la comparaison entre le knock-out de Khan au premier round aux dépens de Lo Greco et celui d’Errol Spence fils au troisième round en 2015 contre le Canadien.

Pourquoi cette comparaison? Parce qu’on voudrait que Khan affronte éventuellement Spence dans un match de championnat.

Il n’y a pas de comparaison à faire. Khan devra livrer au moins un ou deux autres combats contre des boxeurs de premier ordre si jamais il veut se rendre au sommet des 147 livres. On pense à Shawn Porter, à Danny Garcia et pourquoi pas Kell Brook.

Quant à Lo Greco, il aura 34 ans le 6 juillet prochain. Il est temps qu’il songe à la retraite avant d’être blessé sérieusement. Sa fiche est de trois victoires contre quatre revers à ses sept derniers combats.

Il a gagné contre des boxeurs de deuxième ordre et il a perdu chaque fois contre des pugilistes classés parmi les dix meilleurs de leur division, sauf pour Joseph Elegele.

Samedi prochain à RDS

Enfin, laissez-moi vous rappeler que RDS présentera en direct le match entre les poids moyens Daniel Jacobs et Macicej Sulecki, samedi soir prochain, le 28 avril, à compter de 22 h.
On s’en reparlera au cours des prochains jours.

Bonne boxe!