Il ne fait aucun doute que Daniel Jacobs est un bon boxeur. Il l’a prouvé en obligeant Gennady Golovkin à puiser au plus profond de lui-même pour finalement gagner ce match par décision.  C’était la première fois depuis 2008 qu’un boxeur parvenait à entendre la dernière cloche d’un combat.

Jusque-là, GGG avait passé le K.-O. à ses 23 derniers adversaires.

Samedi soir, dans le théâtre du Madison Square Garden, Jacobs a bien tenté de mettre son rival K.-O., mais Sergiy Derevyanchenko n’a tout simplement par joué le jeu. Oh, il a bien failli connaître sa première défaite par K.-O. dès le premier round après s’être retrouvé au tapis, mais il s’est bien repris par la suite. Tellement bien repris que la juge Julie Lederman lui accordait la victoire par décision, 114-113, alors que les deux autres optaient pour Jacobs par des pointages de 115-112. Pour la troisième fois de suite depuis sa défaite aux mains de GGG, Jacobs devait se contenter d’un triomphe par décision contre ses rivaux.
 

Jacobs a donc remporté le titre IBF des poids moyens, un titre qui était jadis la propriété de Gennady Golovkin et qui avait été déclaré vacant.

 

Pas moins de 4 691 personnes ont rempli le théâtre du MSG, dont la capacité totale est de 5 600 sièges.

 

Maintenant qu’il est champion, sa préférence est d’unir tous les titres des moyens au plus vite et son premier choix est nul autre que Canelo Alvarez.

 

De la façon dont il a boxé samedi soir, je doute qu’il puisse tenir tête à Canelo Alvarez, le monarque de la WBC et de la WBA. Jacobs a cette mauvaise habitude d’étirer ses combats en ne redoublant pas d’ardeur quand il a son rival à sa merci.
 

Si jamais Canelo décide de poursuivre sa carrière à 168 livres, le poids qu’il adoptera pour son prochain combat le 15 décembre contre Rocky Fielding, Jacobs devra se rabattre sur les Jermall Charlo, Rob Brant Ryota Murata et aussi David Lemieux.

 

Jacobs a gagné contre un rival qui en était à son  13e combat dans le monde professionnel. Disons que cela laisse un goût amer dans la bouche.

  

Assommé en partant
 

En demi-finale de la soirée, Yundale Evans n’a jamais eu le temps de savoir ce qui se passait au tour de lui. Il est monté sur le ring, Il a levé les bras. Il a salué l’arbitre, écouté ses conseils, touché les gants de son rival Alberto Machado et 2:25 plus tard, il dormait comme un bébé naissant sur le tapis du ring avec deux médecins et des soigneurs autour de lui.

 

Pas trop impressionnant pour un type qui défiait le champion des super-plumes WBA.

 

En un peu plus de deux minutes, Evans a chuté trois fois et perdait par K.-O. pour une deuxième fois dès le premier round. On dirait qu’il n’est pas tellement fait pour les longues fréquentations.

 

Machado a donc défendu sa couronne avec succès  pour la deuxième fois.

 

Comme le Mardi gras
 

La nouvelle Série mondiale de boxe a pris son envol samedi soir à La Nouvelle-Orléans, alors que les premiers quarts de finale se mettaient en branle.

 

On aurait dit que c’était le Mardi gras quand Regis « Rougarou » Prograis a fait son entrée sur le ring du Lakefront Arena. Tout ce qui manquait c’était Louis « Satchmo » Armstrong et sa trompette et Peter Fountain et sa Clarinette pour nous jouer « Oh, when the Saints come marching in... »

 

Prograis n’a pas déçu : il a vaincu son rival Terry Flanagan par décision unanime. Des trois juges, c’est le Québécois Jack Wooburn qui a été le plus généreux avec un score de 119-109.  Les deux autres ont opté pour 118-109 et 117-110.
 

Prograis a même envoyé son rival au tapis au huitième engagement, mais ne l’a pas achevé. On aurait dit qu’il voulait que le combat se prolonge.

 

Aussi relax qu’un Dean Martin ou un Perry Como devant un écran de télévision, Prograis a continué d’utiliser son style « bob and  weave » un style qui peut paraitre nonchalant mais qui rapporte tout de même ses dividendes au boxeur qui a quitté sa terre natale de La Nouvelle-Orléans lors de l’ouragan  Katrina pour se réfugier à Houston, au Texas, où il habite toujours.
 

Grâce à ce triomphe sur Flanagan, Prograis passe donc en demi-finale et il affrontera maintenant Kiryl Relikh. Mais il a gardé ses admirateurs sur leur appétit. On aurait voulu qu’il montre plus de détermination, surtout qu’il veut ramener la popularité de la boxe dans cet état.
 

L'autre quart de finale
 

Dans l’autre quart de finale, Ivan Baranchyk est sorti victorieux grâce à un triomphe par arrêt de l’arbitre au septième round sur Anthony Yigit.

Ce match a été brutal et l’arbitre Phil Edwards aurait pu être moins conciliant envers Baranchyk, qui a foncé tête première durant tout l’événement. L’officiel l’a averti mais ne l’a jamais puni pour avoir frappé derrière la tête et pour s’être appuyé de toutes ses forces dans le cou et sur les épaules de son rival.
 

Ce qui devait arriver arriva : Anthony Yigit a été blessé sérieusement à l’œil gauche et au septième round, les médecins ont informé l’arbitre de mettre un terme à la rencontre, l’œil gauche de Yigit était complètement fermé.
 

Yigit a supplié les médecins et l’arbitre de la laisser continuer.  Qu’il pouvait voir de son œil gauche et qu’il était toujours en pleine possession de ses moyens, mais ce fut peine perdu.

 

Grâce  à ce triomphe, Baranchyk coiffe aussi la couronne vacante IBF des super-légers.

 

Chez les lourds
 

À Sofia, en Bulgarie, Kubrat Pulev est parvenu à vaincre Hughie Fury par décision et ainsi mériter le droit de devenir le premier aspirant à la couronne IBF d’Anthony Joshua.
 

Âgé de 37 ans, Pulev est loin d’être certain qu’il se mesurera au triple  champion. Eddie Hearn et la WBO pourraient aussi décider du prochain match de leur protégé Joshua. Il y a toujours Dillan White et Bryant Jennings qui sont dans les parages, sans oublier les éternelles négociations avec Deontay Wilder.

 

Fury a bien tenté de tenir le coup et dans l’ensemble, il s’est assez bien comporté. Mais une coupure à un œil subie lors de son camp d’entrainement et réparée seulement deux semaines avant le duel s’est à nouveau ouverte dès le deuxième engagement ce qui a obligé Fury a changer sa tactique et de tenter d’en finir au plus vite.

 

Selon les connaisseurs, Pulev pourrait obtenir son match de championnat contre Joshua aux alentours du mois de Juin2019 mais ne gagez pas là-dessus.

 

Joshua va probablement se mesurer à Dillian Whyte en avril et ensuite Pulev dans la deuxième moitié de l’année. Mais attention, il y a aussi l’Américain Jarrell Miller dans le portrait ainsi que Wilder.
 

À 37 ans, Pulev n’a plus tellement de temps devant lui et il est conscient que plusieurs jeunes pourraient le tasser hors de compétition pour un match de championnat.
 

Bonne boxe!