Il n’y a rien de mieux qu’un bon combat de boxe à l’ancienne servi à la moderne. Deux pugilistes qui peuvent mettre fin au match d’un seul coup de poing ou encore sur une série de coups bien précis.

Un peu comme un match entre Mike Tyson et Lennox Lewis ou bien entre Roberto Duran et Tommy Hearns ou bien encore entre Hearns et Marvin Hagler. Un match où on ne sait jamais qui sera celui qui parviendra à réduire l’autre à l’impuissance? Et on a la chance d’avoir un tel match en fin de semaine.

S’il y a un champion qui n’a jamais dérogé de son plan, c’est bien Dmitry Bivol (15-0, 11 K.-O.). Il veut toutes les couronnes chez les mi-lourds et il est prêt à faire tous les sacrifices pour arriver à ses fins. Et sa tâche ne sera pas facile ce samedi, alors qu’il se mesurera à Joe Smith (24-2, 20 K.-O.), un puissant cogneur qui a mis fin à la carrière de Bernard Hopkins.

Les deux croiseront le fer samedi soir au Turning Stone Resort & Casino, de Verona, dans l’État de New York.

Bivol défendra ainsi sa couronne WBA pour la cinquième fois. Pour le moment, il présente une fiche de 4-0, 2 K.-O. en matchs de championnat.

À 28 ans, Bivol est le plus jeune des quatre monarques à 175 livres. Le plus vieux est Sergey Kovalev (35 ans), suivi d’Artur Beterbiev (34), et Oleksandr Gvozdyk (31).

Bivol est aussi le plus actif des quatre monarques de sa division. Il a livré trois combats en 2018, tandis que Kovalev et Gvozdyk ont combattu deux fois.

Kovalev a repris sa couronne le 2 février dernier grâce à une victoire par décision unanime sur Eleider Alvarez. Quant à Gvozdyk, il doit défendre son titre WBC le 30 mars prochain contre Doudou Ngumbu. Il reste donc Beterbiev qui doit mettre sa ceinture IBF en jeu le 4 mai.

Pour une raison que tous ignorent, ESPN a décidé de laisser tomber le Suédois Sven Fornling pour le remplacer par Radivoje Kalajdzic, le 14e aspirant au WBC et le 13e à l’IBF.

Bivol et Smith sont deux boxeurs reconnus pour leur puissance de frappe et leurs mentons de granite. Smith conserve une moyenne de 77 % de victoires par knock-out, tandis que celle de Bivol est de 73 %. Sauf que Bivol a dû se contenter de gains par décision à ses deux dernières sorties contre Isaac Chilemba et Jean Pascal, mettant ainsi fin à une série de cinq mises hors de combat.

À la fiche de Smith, on retrouve deux défaites, dont une par arrêt de l’arbitre au quatrième round dans un duel de six assauts en 2010. L’autre est survenue en juillet 2017 contre Sullivan Barrera. Dans ce match, Smith était parvenu à terrasser Barrera dès le premier engagement, mais il n’a pu maintenir le rythme par la suite. Malheureusement pour lui, il a subi une fracture de la mâchoire dès le deuxième engagement et a dû endurer une intervention chirurgicale par la suite. Après une récupération de onze mois, il a livré un combat après sa blessure et il a passé le knock-out dès le premier round à Melvin Russell (11-4-2, 7 K.-O.). Depuis cette victoire, il est inactif depuis neuf mois.

Imbroglio

Bivol veut détenir tous les titres chez les 175 livres, mais ce ne sera pas facile d’organiser les rencontres contre les autres champions. Un imbroglio règne dans la boxe présentement à cause de tous ces réseaux de télévision.

Bivol est le seul des quatre monarques des lourds à être sous contrat avec DAZN. Beterbiev et Gvozdyk sont liés à ESPN, tandis que Kovalev est pressenti de continuer à boxer sous les couleurs d’ESPN. Il y a aussi le champion intérimaire Marcus Browne qui se bat pour le compte de PBC. Or, quand vient le temps d’organiser des matchs entre boxeurs sous contrats avec différents promoteurs, il y a des négociations et encore des négociations qui s’éternisent et souvent n’aboutissent à rien.

Chez les super-moyens

Même s’il boxe chez les mi-lourds depuis le tout début de sa carrière professionnelle en 2014, Bivol admet qu’il doit faire des sacrifices pour ne pas dépasser ce poids. Pourtant, il prétend du même coup qu’il peut perdre sept ou huit livres sans trop de difficulté si jamais Saul « Canelo » Alvarez veut l’affronter chez les super-moyens et pourquoi pas Andre Ward, si ce dernier décide de mettre fin à sa retraite.

« Je l’ai dit et je le répète... Je veux affronter les meilleurs. Je veux toutes les couronnes. Si je dois réduire mon poids pour me mesurer à Alvarez, je suis prêt à le faire. Je sais que j’en suis capable. »

Pour le moment, le clan de « Canelo » ne s’en fait pas avec ce défi. Il en a déjà assez de se préparer pour son affrontement du Cinco de Mayo contre Daniel Jacobs. S’il gagne, c’est une possibilité.

À la veille de monter sur le ring, Bivol est favori pour conserver sa couronne.

Prédiction : Bivol par K.-O. avant le 10e round

Hooker promet un K.-O.

Il arrive parfois que la chance n’est pas égale pour tout le monde. Prenez le cas d’Yves Ulysse fils (17-1, 9 K.-O.) Il est classé 8e à la WBO, 6e au WBC, et 9 à l’IBF chez les super-légers. Beaucoup mieux que Mikkell LesPierre, le prochain rival de Maurice Hooker, ce samedi soir.

Qui va se battre en match de championnat pour le titre WBO? LesPierre, détenteur du 10e rang à la WBO.

Bonne chance à ce vétéran de 33 ans, car il aura besoin de tout son talent pour vaincre le champion. Il ne mesure que 5 pieds 8 pouces, 3 pouces de moins que le roi de la WBO et bien qu’il soit invaincu, ses victimes ne se comparent pas à celles de Hooker.

Quand on compare la fiche des deux pugilistes, on constate que LesPierre n’a rien d’un Alex Saucedo, la dernière victime de Hooker.

Hooker a battu trois boxeurs invaincus à ses trois dernières sorties tandis que LesPierre s’en prenait à un pugiliste de 8-6-1, 7 K.-O. à son dernier combat, le 17 novembre dernier.

Prédiction : Hooker par K.-O. avant le 6e round

Une victime de Beterbiev

Un autre match qui devrait être excitant est celui entre les mi-lourds Callum Johnson (17-1, 12 K.-O.) et Sean Monaghan (29-2, 17 K.-O.). Les deux ont des poings solides et des mentons suspects.

Johnson a perdu par knock-out au quatrième round aux mains de Beterbiev le 6 octobre dernier, mais il faut se rappeler qu’il avait terrassé le champion de l’IBF au deuxième engagement. Quant à Monaghan, lui aussi a été mis hors de combat par Browne en juillet 2017 et à sa dernière sortie, il a perdu la décision aux mains de Barrera.

Prédiction : Johnson par K.-O. avant le 8e round

Porter défend son titre

C’est au Dignity Health Sports Park, de Carson, En Californie, que Shawn Porter (29-2-1, 17 K.-O.) défendra sa couronne WBC des mi-moyens. Ce sera une première défense de ce titre qu’il a acquis grâce à une victoire par décision sur Danny Garcia, en septembre dernier.

L’heureux élu pour cette défense de Porter est le Cubain Yordenis Ugas (23-3, 11 K.-O.), son 6e aspirant à la WBC.

Invaincu à ses trois derniers combats, Porter montre une fiche de 53 % de ses victoires par knock-out, ce qui est loin des autres champions de sa catégorie.

1 – Erroll Spence (IBF) 88 %
2 – Terence Crawford (WBO) 74 %
3 – Keith Thurman (WBA) 73 %
4 – Manny Pacquiao (WBA) 56 %

Au cours des dernières semaines d’entraînement, Porter a tout tenté pour augmenter sa force de frappe. On verra contre Ugas s’il a réussi.

Ugas est inactif depuis six mois, soit le même temps que le champion. Il a remporté la victoire à ses huit dernières sorties contre des boxeurs de deuxième classe. Chose certaine sa fiche de victimes ne se compare pas à celle de Porter.

Porter a obtenu des victoires sur Garcia, Andre Berto, Adrien Broner et Devon Alexander, des rivaux de classe comparés à ceux d’Ugas.

Porter soutient qu’il passera le knock-out à son rival, mais j’en doute. Sa dernière victoire par mise hors de combat remonte au 22 avril 2017 alors qu’il avait eu le meilleur par arrêt de l’arbitre au neuvième round sur Berto. Porter a dû se contenter de triomphes par décision contre ses deux derniers adversaires, Adrian Granados et Garcia.

J’ai l’impression que ce combat se rendra à la limite de 12 rounds, car les deux boxeurs n’ont jamais subi la défaite par knock-out au cours de leur carrière.

Prédiction : Porter par décision

Bonne boxe!