MONTRÉAL - Le combat de championnat du monde entre le champion des mi-lourds du World Boxing Council (WBC), Adonis Stevenson, et l'aspirant Badou Jack n'aura pas lieu à Montréal, mais bien à Toronto.

Prévu le 19 mai, Yvon Michel, président de GYM et promoteur du champion, a toujours maintenu que le combat aurait lieu au Centre Bell, et qu'il n'attendait que la signature des contrats afin de mettre en branle la promotion et la vente des billets. 

Or, lundi matin, la nouvelle est tombée: c'est plutôt à Toronto que le combat aura lieu. Michel a pour sa part confirmé que le gala aurait lieu « ailleurs au Canada » sur ses réseaux sociaux.

« Ça fait des mois qu’on me dit [que c’est sûr] à 100 % que le combat va être à Montréal, s'est défendu Michel en entrevue à RDS, indiquant au passage que le duel aura lieu au Air Canada Centre. C’est sûr que je me posais des questions [à savoir] pourquoi on ne me permettait pas d’aller en vente, mais nous, on a fait tout ce qu’il fallait. Même les gens de Showtime avaient communiqué avec le Centre Bell pour s’assure de la télédiffusion. Mais en fin de semaine on m’a appelé pour me dire que ça ne pouvait plus avoir lieu à Montréal. On ne m’a pas donné plus d’explications que ça. »  

Ce gala, annoncé en janvier dernier au moment où Showtime et Premier Boxing Champions (PBC) ont dévoilé leur calendrier des six premiers mois de l'année, s'est avéré une véritable saga. Stevenson, contrairement à Jack, n'a d'abord pas participé à cette immense conférence de presse, organisée à New York.

Puis, alors que Michel tente depuis le début de mousser cet événement en parlant à la fois de la date et en affirmant que le combat aurait lieu à Montréal, Stevenson n'a cessé de miner ses efforts en qualifiant de « fake news » les informations véhiculées par son promoteur.

Par ailleurs, le combat a failli ne jamais avoir lieu, puisque Eleider Alvarez, qui était alors aspirant obligatoire au titre de Stevenson, qui l'évite depuis novembre 2015, a menacé de forcer le champion à monter dans le ring contre lui. Alvarez a finalement décidé d'emprunter une autre voie et d'affronter le champion de la World Boxing Organization (WBO) Sergey Kovalev plus tard cet été, renonçant du même coup à sa position au WBC.

Lundi, Stevenson a déclaré sur Twitter que PBC, GYM et lui avaient convenu de tenir ce gala à Toronto, mais que son prochain aurait lieu à Montréal. Des propos qui tranchent avec ceux qu'il tient depuis plusieurs années, à savoir qu'il n'a pas son mot à dire sur le choix de ses adversaires et la ville où se tiennent ses combats.

« On a fait tout ce qu'il fallait »

Stevenson (29-1, 24 K.-O.) tentera le 19 mai d'effectuer une neuvième défense d'affilée de son titre acquis en 2013. Sa dernière défense obligatoire remonte à novembre de la même année, alors qu'il avait affronté Tony Bellew, à Québec.

Cette fois, le champion montréalais se frottera à Jack (22-1-2, 13 K.-O.), ex-champion de la World Boxing Association, qui a renoncé à son titre au lieu de se frotter à son adversaire obligatoire, Dmitry Bivol, actuel champion.

Alvarez (23-0, 11 K.-O.) est devenu l'aspirant obligatoire à Stevenson en défaisant Isaac Chilemba, le 28 novembre 2015. Il a remporté ses quatre combats depuis, dont des affrontements contre Lucian Bute et Jean Pascal, acceptant même de céder sa place en deux occasions afin que Stevenson livre des défenses optionnelles, face à Thomas Williams et Andrejz Fonfara.

Le Montréalais d'origine colombienne était prêt à accepter que Stevenson-Jack ait lieu, à condition que le vainqueur s'engage à l'affronter à son prochain combat, ce que Stevenson aurait refusé de faire et qui a presque mené à l'annulation pure et simple du gala.

Pour GYM,. il s'agit aussi d'un dur coup, puisque l'organisation devait se servir de la carte du 19 mai pour mousser quelques autres de ses boxeurs, dont Oscar Rivas, Mikael Zewski et Christian Mbili. Ces trois pugilistes seront toujours en action le 19 mai, mais il sera plus difficile pour le promoteur de vendre ses protégés dans la Ville Reine qu'à Montréal.