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RÉSULTATS

Chrstian Mbilli s'est laissé attendrir après sa victoire contre Sulecki

Christian Mbilli Christian Mbilli - PC
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Christian Mbilli a gagné vendredi le pari qu'il a pris il y a près de neuf ans, quand il a quitté une situation confortable en France pour venir s'installer au Québec et surtout, s'entraîner avec Marc Ramsay: devenir champion du monde.

Celui que l'on surnomme 'Solide' est habituellement toujours en contrôle de ses émotions. Après sa victoire expéditive face à Maciej Sulecki (33-4, 13 K.-O.) vendredi, Mbilli (29-0, 24 K.-O.) s'est laissé attendrir et c'est la gorge nouée qu'il a remercié les 5324 partisans réunis au Centre Vidéotron de Québec.

« C'est un soulagement, a-t-il dit au sujet de sa conquête du titre mondial — intérimaire, nous y reviendrons — des super-moyens du World Boxing Council (WBC). C'est sûr qu'on me surnomme 'Solide' et que je peux en avoir l'air souvent, mais j'ai des doutes aussi. (...) Après la victoire, on se dit: 'Ouf!'. On l'a fait. On l'a fait pour la famille, pour toute l'équipe et je suis vraiment très content. »

Mbilli n'a mis que 2:28 à se défaire de Sulecki, terrassé par un sournois uppercut au menton servi après deux violents crochets au corps.

« C'est une performance immense. De la façon dont Christian a battu Sulecki va faire parler. Il livre la marchandise chaque fois qu'il monte dans le ring », a indiqué Camille Estephan, président d'Eye of the Tiger Management, qui se félicitait d'avoir embauché Marc Ramsay, l'entraîneur de Mbilli.

« C'est un gros accomplissement, a-t-il ajouté. Le moment où il survient ne pourrait être meilleur. Là où se trouve la boxe présentement, il y a tellement de potentiel. Je crois que Christian Mbilli peut être le visage de la boxe. On veut seulement avoir l'occasion de le prouver dans le ring. Vous n'avez pas idée à quel point ça a été difficile de mettre un boxeur dans le ring pour l'affronter. »

Diego Pacheco, deux fois, et Kevin Lele Sadjo ont tour à tour refusé d'affronter Mbilli pour ce combat de championnat. Maintenant, s'il veut devenir le visage de la boxe, c'est Saul « Canelo » Alvarez, champion unifié des super-moyens, qu'il doit vaincre.

Mais n'affronte pas Canelo qui veut. Les règles ne sont pas les mêmes pour la vache à lait de la boxe. Les adversaires obligatoires n'ont pas d'emprise sur son choix d'adversaire. Il a déjà prévu affronter Terrence Crawford, qui montera de division, en septembre.

«Il n'y a qu'un seul aspirant légitime aux titres de Canelo, c'est Christian Mbilli, a martelé Estephan. Peut-être même que nous avons le suivant», a-t-il ajouté en parlant d'Osleys Iglesias.

Il est clair que les associations avec Ryadh Season et The Ring aideront EOTTM à positionner Mbilli. Mais tant qu'un contrat n'est pas signé, rien n'est officiel à la boxe.

Mbilli refuse toutefois de parler d'un éventuel choc contre Alvarez, bien que ce soit ce qu'il désire.

« Je ne sais pas ce que je veux faire. Je vais m'asseoir avec mon équipe et regarder quelles sont nos options », a-t-il froidement expliqué.

« Ce n'est pas que je ne veux pas en parler, c'est que ça ne donne rien du tout, a-t-il ajouté quand on lui a demandé de préciser sa pensée. C'est clair que si je pouvais claquer des doigts et me battre contre Canelo demain, je le ferais. Malheureusement, il y a d'autres paramètres qui comptent et d'en parler ça ne fait que me faire perdre mon énergie. Alors j'arrête d'en parler et je parle par mes performances. »

Sur ce point, c'est réussi.

« C'est mission accomplie, a admis le nouveau champion. Il y a un message qui est passé. J'espère qu'il sera écouté. Que ce soit Canelo ou un autre, il y aura des occasions. Évidemment, je suis champion du monde aujourd'hui, mais pour moi, je demeure no 2. Tout le monde sait que le no 1, c'est Canelo. Avec ou sans lui, je serai no 1 à court terme. »

Pas pour Estephan.

« Ce gars est un champion du monde. Le reste, c'est de la politique », a-t-il affirmé.

Estephan aura tout de même besoin d'affûter davantage son jeu politique. Mbilli et les autres aspirants de son écurie en auront besoin.