Alors que Marie-Ève Dicaire avait l’honneur de disputer la première finale féminine d’un gala majeur de l’histoire de la boxe québécoise, Christian M’Billi affichait le sourire du conquérant.

La dernière recrue de Groupe Yvon Michel avait remporté son premier combat dans les rangs professionnels quelques heures plus tôt en passant le knock-out au Mexicain Adrian Arenas au deuxième round en ouverture de l’événement tenu jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal.

Même s’il avait eu la chance de disputer quelques combats en World Series of Boxing au cours des deux dernières années, M’Billi (1-0, 1 K.-O.) appréhendait malgré tout cette première, étant donné qu’il savait pertinemment qu’un univers sépare la boxe amateur et celle professionnelle.

« L’expérience s’est très bien passée, même si j’étais un peu stressé, a confié le boxeur français d’origine camerounaise en entrevue. Je découvre un nouveau monde et un nouvel encadrement avec mes entraîneurs Marc (Ramsay), Samuel (Décarie-Drolet) et Luc-Vincent (Ouellet). »

« Le combat comme tel était bien, mais l’idée, c’était surtout de lui faire connaître tout le procédé : l’amener ici la semaine du combat, le stress dans la chambre avant le combat et la préparation, a ajouté Ramsay. Il y avait beaucoup de nouveau, mais il a été calme tout le long. »

Battu en quart de finale par l’éventuel médaillé d’or du tournoi des poids moyens aux Jeux olympiques de Rio, M’Billi a grandement impressionné la plupart des observateurs présents. Son entraîneur a particulièrement aimé le fait qu’il a respecté le plan de match à la lettre.

« Il a très bien écouté les instructions entre le premier et le deuxième [round] et il les a très bien appliquées, a noté Ramsay. Ça en dit beaucoup sur sa capacité à prendre l’information, la digérer et de la mettre en pratique. J’ai trouvé ça assez impressionnant pour un débutant!

« Je lui avais mentionné que la chose la plus importante dans ce genre de combat là, c’était la défense. Généralement, les boxeurs veulent donner un show, mais lorsqu’ils affrontent des Mexicains et des Latinos - qui sont très portés sur l’attaque - ça peut être très dangereux.

« Mais en ayant plus d’habiletés et au fur et à mesure que le combat avançait, le temps allait jouer en sa faveur. L’objectif, c’était d’être patient et c’est exactement ce qu’il a fait. Il a pris son temps pour s’approcher et il s’est débarrassé de son adversaire avec un bon coup au corps. »

Comme c’est maintenant devenu la norme avec les boxeurs qui ont évolué au plus haut niveau dans les rangs amateurs, il ne faudra pas attendre une éternité avant de voir M’Billi disputer des combats d’envergure. Évidemment, le principal intéressé entend faire ses classes auparavant.

« Pour la prochaine année, je souhaite emmagasiner le plus d’expérience possible afin de faire une bonne transition [vers les rangs professionnels], a expliqué le boxeur âgé de 21 ans. Je veux voir différents adversaires - petits, grands et gauchers - pour atteindre le plus haut niveau. »

« Je veux qu’il dispute le plus grand nombre de combats possibles, tant qu’il est en santé et que je ne le sens pas fatigué, a renchéri Ramsay. Je veux qu’il roule! M’Billi, c’est un projet de quatre ans et j’ai l’intention de le mener à des combats majeurs dans la période des prochains Jeux olympiques. Il y a encore beaucoup de choses à développer, mais il est très talentueux. »