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RÉSULTATS

Des mésaventures pour Jean Pascal à l'aube de son combat

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Jean Pascal a rencontré les médias à l'approche de son combat de championnat du monde intérimaire des lourds légers du WBC contre le Polonais Michal Cieslak, samedi soir à la Place Bell

Après des mésaventures reliées à son retour de son camp d'entraînement à Hartford, au Connecticut, qui l'ont fait rentrer à Montréal tôt mercredi matin, Pascal s'est présenté un peu fatigué, de son propre aveu, à l'entraînement public.

Ses ennuis l'ont contraint à dormir « à la verticale », a-t-il décrit, dans un aéroport de Toronto avant de pouvoir finalement poser pied sur le sol montréalais vers 8 h.

« Il y a une première fois pour tout dans la vie. Cependant, j'aurais aimé que ce soit dans de meilleures circonstances parce que j'en suis à quelques jours de mon combat. Je suis un vétéran, j'ai un énorme bagage d'expérience. Alors, je ne vais pas me laisser distraire par ce malheureux incident. »

D'ailleurs, les propos que Pascal a livrés aux journalistes présents, mercredi matin, ressemblaient beaucoup à ceux qu'il avait prononcés lors d'une activité promotionnelle, il y a une dizaine de jours, en marge du Grand Prix de Formule 1 du Canada au centre-ville de Montréal.

« Pour moi, c'est de solidifier ma légende, mon héritage, d'être considéré comme un des plus grands au Canada ou, sinon même, le plus grand au Canada dans le sport de combat. Je boxe encore pour marquer l'histoire, écrire l'histoire », a-t-il mentionné, mercredi.

« Je boxe pour moi, mais je boxe aussi pour les fans, pour tous les gens qui m'ont appuyé, pour tous les gens qui continuent à m'appuyer », a aussi déclaré Pascal.

Âgé de 42 ans, Pascal (37-7-1, 21 K.-O) n'est pas le favori des experts, même s'il se battra dans son patelin, face à Cieslak (27-2-0, 21 K.-O.), de six ans son cadet.

Pascal n'en sait pas beaucoup sur son rival, si ce n'est qu'il «est grand, fort physiquement et qu'il frappe dur, selon sa fiche».

« Mais tout ça, quand la cloche va sonner, ça ne compte plus. Ce sera le travail dans l'arène », a noté Pascal, qui s'est dit serein.

Surtout, on le sent confiant.

« Je me sens bien, je connais mon métier. J'ai fait beaucoup plus de choses dans la boxe que lui a vues dans toute sa carrière. Alors, s'il arrive quoi que ce soit dans l'arène, un pépin, je pense que je vais être en mesure de m'ajuster », estime Pascal.

« Il n'a jamais affronté un boxeur de ma trempe. Moi, j'ai déjà affronté plusieurs boxeurs de sa trempe. Alors, côté expérience, ça va de mon côté. Je crois que je suis plus rapide que lui... Sur papier, il cogne plus dur que moi. Cependant nous allons voir ça le 28 au soir. »

Par ailleurs, Pascal semble destiné à affronter un adversaire qui sera tout aussi confiant, bien que Cieslàk a montré du respect pour la carrière du Québécois. Mais c'est un respect qui a ses limites, aussi.

« Il a été champion du monde. Il a donc été un très, très bon boxeur. J'ai beaucoup de respect pour ses réalisations, mais je ne peux pas le respecter samedi dans l'arène. »

Controverse au niveau des juges?

Les journalistes venaient d'éteindre leurs magnétophones et d'éloigner leurs micros, mercredi, lorsque le promoteur du boxeur polonais Cieslàk leur a mentionné qu'il avait un message à livrer. Un message à saveur de controverse potentielle qui méritait de rapprocher les micros et d'allumer, de nouveau, les magnétophones.

À un peu plus de trois jours du combat, le clan Cieslàk a avoué son insatisfaction quant au choix des juges et, plus précisément, face à l'absence d'un juge polonais.

Selon ce qu'il a été possible de comprendre lors de l'entraînement public servant aussi de mêlées de presse au gymnase Extrême Évolution, un Québécois, un Américain et un Mexicain seront les juges postés aux abords du ring. L'arbitre dans l'arène devrait être un Québécois.

Le clan Ciezlàk aurait voulu un juge canadien, un juge polonais et un autre d'un pays neutre autour du ring.

« Pour nous, c'est quelque chose de normal», a répondu Jacek Szelagowski, le promoteur de Ciezlàk — qui agissait aussi à titre d'interprète — lorsqu'il s'est fait demander pourquoi ce détail était si important à ses yeux.

Puis, il s'est fait plus précis. Il a parlé d'un combat passé entre le Canadien Ryan Rozicki et l'Argentin Yamil Peralta qui, dans son esprit, avait été un «gros scandale».

En navigant sur le site internet box-rec, on peut retracer un duel entre ces deux pugilistes, le 7 mai 2022 à Sydney, en Nouvelle-Écosse, pour le titre intérimaire des lourds légers du WBC International, un titre vacant à l'époque.

Rozicki l'avait emporté par décision partagée avant qu'un comité du WBC ne révise le combat après une plainte du clan Peralta et décide de laisser le titre vacant, mais sans enlever la victoire à la fiche de Rozicki.

Dans sa décision, le WBC avait souligné le fait que tous les juges venaient du Canada.

« Je ne dis pas que nous ne faisons pas confiance aux juges. Je dis seulement que nous nous souvenons de ce qui s'est produit dans le passé. Nous voulions éviter ce genre de situation. C'est pourquoi nous voulions un juge neutre, un juge du Canada et un juge de la Pologne », a-t-il repris.

Yan Pellerin, le promoteur de New Era Promotion, a expliqué que la demande du clan polonais remontait à environ deux semaines.

« Je leur ai dit que je ne voyais aucun problème et qu'on appuierait la demande à la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec. Jean (Pascal) n'avait pas d'objection non plus. La réponse qu'on a eue, c'est que c'est sanctionné par le WBC. Donc, nous, on était OK avec ça. La Régie ne semblait pas avoir d'objection. C'est le WBC, en bout de ligne, qui décide », a précisé Pellerin.