En cette Journée internationale de la femme, l’équipe de Sports 30 a voulu s’attarder sur un sport qui connaît une progression fulgurante partout sur la planète : la boxe féminine.

Voici le portait de deux Québécoises qui pratiquent ce sport sur la scène internationale et qui peuvent témoigner de l’évolution des mentalités.

Marie-Ève Dicaire et Kim Clavel sont des boxeuses professionnelles dont les carrières sont en pleine ascension. Elles parviennent à évoluer dans un monde qui était considéré très récemment comme très macho, surtout dans les gymnases.

« C’est tellement drôle parce que souvent je le dis : "I’m one of the boys", déclare la championne du monde des poids super-mi-moyens de l’IBF. Des fois je le dis aux gars... faites attention à ce que vous dites, je ne suis pas obligée de tout savoir. »

« Il n’y a pas de manque de respect entre les hommes et les femmes. Il y a beaucoup de respect même, ajoute Clavel. On s’entraide, on regarde les sparrings des hommes et après, ils regardent nos sparrings, et après ça, on se donne des conseils. »

Il n’y a pas si longtemps, les femmes qui pratiquaient la boxe étaient souvent marginalisées. Mais la situation a bien changé. Elles sont maintenant considérées comme des vedettes par les grands diffuseurs internationaux. L’une d’elles, Katie Taylor, pourrait obtenir une bourse d’un million de dollars pour son prochain combat.

« C’est incroyable le travail qui a été fait, d’entendre ça, d’entendre qu’une femme va peut-être toucher une bourse d’un million, moi je dis : "wow"!, se réjouit Dicaire.

« Ce que ça me force à dire, c’est qu’il est temps qu’on envoie un message à la société qu’il ne faut pas considérer les femmes comme des athlètes de second plan et de donner des bourses considérables pour qu’une femme puisse penser faire carrière un jour. Je pense que c’est le bon message qu’on envoie à la société et je dis chapeau!

En pleine évolution, la boxe féminine n’a pas encore atteint l’équité, tant au chapitre des bourses que des règlements. Les femmes revendiquent le droit de se taper dessus comme les gars sont autorisés à le faire, soit dans des rounds de trois minutes, plutôt que des deux minutes comme la règle l’indique.

« Physiquement, on est capable de faire ça. Je ne sais pas pourquoi ils ne mettent pas ça égal. Nous, on veut boxer trois minutes et on veut que nos championnats du monde soient des douze rounds aussi », affirme Clavel.

« La porte est grande ouverte pour nous les femmes en boxe. Il reste encore du chemin à faire, mais on est à des années-lumière de ce qu’on était avait », conclut Dicaire.