Dominique Nato, le président de la Fédération française de boxe, s'est insurgé lundi contre les conclusions du rapport du juriste canadien Richard McLaren mettant en cause plusieurs boxeurs français ayant selon lui livré des combats aux JO-2016 dont l'issue aurait été manipulée.

« Personne n'a le droit de salir les boxeurs et les boxeuses français en se basant sur des analyses aussi approximatives qu'infondées! », affirme Dominique Nato dans un communiqué publié sur le site de la fédération qu'il préside.

Dans un rapport de 150 pages, révélé jeudi dernier, Richard McLaren, juriste spécialiste des investigations dans le sport, et son équipe, ont confirmé l'existence d'un « système » de tricherie orchestré au sein de la Fédération internationale de boxe (AIBA) et ont identifié par une méthode statistique onze « combats suspects » lors des Jeux de Rio.

Parmi ces combats, près de la moitié ont débouché sur des médailles françaises, à commencer par les finales remportées par Tony Yoka face au Britannique Joe Joyce (+91 kg) et par Estelle Mossely contre la Chinoise Junhua Yin (-60 kg).

« Le procédé est des plus choquants au regard de la gravité et du préjudice que ces assertions portent aux sportifs concernés ainsi qu'à la Fédération française de boxe », commente le président de la FFB.

« On relève dans ce rapport que l'ancien Directeur exécutif –-français-– de l'AIBA aurait sciemment favorisé certains compétiteurs parmi lesquels des athlètes tricolores. Nous sommes dans l'attente des preuves qui permettraient d'étayer pareilles affirmations, lesquelles ne sont, pour l'heure, que des hypothèses », souligne Dominique Nato.

Le dirigeant rappelle ensuite « que le Directeur exécutif ainsi que les sept arbitres cinq étoiles ont été évincés trois jours avant la fin des épreuves, soit avant même le début des demi-finales et des finales qui ont décidé de l'issue de la compétition ».

Lors de la divulgation à la presse de son rapport, Richard McLaren, interrogé sur d'éventuelles réattributions de médailles, a déclaré que ses conclusions seraient remises à l'AIBA, qui "devra déterminer" si ces combats ont effectivement été manipulés et si leur résultat doit être modifié.

Dominique Nato, lui, affirme au nom de la Fédération française de boxe "qu'aucun de ses membres présents à Rio n'a été informé ni n'a cautionné et, a fortiori, participé de près ou de loin à la moindre manœuvre qui eût bafoué la déontologie et les principes de l'olympisme".

Lundi, l'avocat de Tony Yoka a réagi au rapport McLaren: "Si des gens ont fraudé, ils doivent être sanctionnés, et le plus vite possible", a déclaré à l'AFP Arnaud Péricard, en marge de la présentation de l'équipe de France qui se rendra à Pékin pour les JO d'hiver 2022 (du 3 au 20 février).