MONTRÉAL - Lexson Mathieu se voyait signer un contrat à long terme après deux années à se faire valoir chez les professionnels. Eye of the Tiger Management ne voulait pas attendre aussi longtemps : après un an et huit combats, le promoteur montréalais a offert un contrat à long terme au boxeur de Québec.

« J'ai vu en 2019 que Lexson avait un talent très spécial, a déclaré Camille Estephan, le président d'EOTTM. On s'en doutait : les rapports sur lui étaient bons. Il vient d'une bonne famille, son dévouement pour son sport est à un très haut niveau. On sent qu'il est prêt à devenir la prochaine grande vedette de la boxe québécoise.

« Comme on a fait avec tous nos jeunes boxeurs de talent, on a signé un pacte à long terme avec lui. (...) On essaie de bâtir une écurie, pas de gérer un gala à la fois. Et on veut faire compétition aux (entreprises de promotion) Top Rank, Golden Boy et Matchroom. Avec tout le jeune talent dont on dispose, on a le potentiel d'accomplir cela. »

Mathieu (8-0, 7 K.-O.) est un bel espoir chez les super-moyens.

À sa dernière sortie, en décembre, il a mis la main sur le titre junior de la North American Boxing Federation (NABF) de la division en l'emportant par K.-O. technique au huitième round face au Mexicain Rolando Paredes. Il devait faire les frais de la finale du gala de samedi dernier, au Casino de Montréal, mais celui-ci a évidemment été annulé en raison de la pandémie de la COVID-19.

« Le 14 mars, c'était un combat de championnat NABF, a indiqué Mathieu. Je suis prêt à faire le saut vers ces combats, si le gouvernement le permet cette année. Disons que cette interruption ralentit mes plans. »

Retour à la boxe pour Lucas

Mathieu n'est pas la seule grosse prise qu'EOTTM avait à annoncer jeudi: le groupe s'est aussi entendu avec l'ex-champion du monde Éric Lucas, qui agira comme ambassadeur et directeur du développement de l'organisation.

« Depuis deux ans, j'étais en contact avec Éric, mais ce n'était pas le bon moment pour lui pour revenir dans la boxe, a raconté Estephan. Dernièrement, il m'a contacté pour acheter une table pour un de nos galas au Casino. Je lui ai alors dit que ce serait le bon temps pour se rassoir et jaser. »

« Quand il m'a rappelé, il m'a dit : "Faut qu'on se parle, je veux t'avoir dans mon équipe", a poursuivi Lucas. Je lui ai donc dit que j'allais l'écouter. (...) Au départ, il m'offrait de l'aider dans certains aspects de son entreprise. Mais je lui ai dit que si j'embarquais, c'était à temps plein, pour toucher à tous les aspects. »

Il n'a pas eu à le dire deux fois à Estephan, qui a ajusté son offre.

« Je lui offre un poste à temps plein et pas seulement pour serrer des mains, a expliqué le promoteur. Il sera impliqué dans les affaires, il va monter des galas, rencontrer des commanditaires, mais aussi superviser nos boxeurs et aider nos entraîneurs. (...) Si je peux ajouter un ingrédient comme Éric Lucas à nos boxeurs super talentueux, la recette sera la bonne, c'est sûr. »

Sans diriger des boxeurs, Lucas se servira de son expérience et de l'avantage que lui offre son pas de recul pour aider environ 25 boxeurs du groupe à progresser.

« Je vais aller les voir à l'entraînement. Parfois, les entraîneurs sont trop près de leur boxeur pour voir l'ensemble de la situation. Je leur donnerai mon opinion, mon point de vue, leur dirai comment je vois les choses et ils pourront décider ce qu'ils font ensuite. J'ai au-dessus de 50 combats professionnels et j'ai boxé pendant plus de 25 ans, si on compte mes combats amateurs: je pense que je peux apporter de belles connaissances. »