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Marie-Ève Dicaire veut poursuivre une réflexion « déjà bien entamée »

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Tout juste revenue de l'Angleterre, 48 heures après son combat à Manchester face à Natasha Jonas, la boxeuse québécoise Marie-Ève Dicaire affichait, malgré la défaite, un sourire radieux lundi, alors qu'elle s'est entretenue avec Luc Bellemare sur le plateau de L'Antichambre.

« Je vais bien. Évidemment, je suis déçue car la mauvaise perdante en moi n'aime pas perdre! Mais je ne peux pas mettre de côté tout le chemin parcouru, a-t-elle affirmé d'entrée de jeu. Je dois être fière du processus et ne pas penser seulement au résultat. (…) J'ai une équipe autour de moi qui est toujours là. »

Dicaire (18-2, 1 K.-O.), désormais ex-championne des poids super-mi-moyens de l'IBF, a assuré qu'elle n'avait aucun regret tant par rapport à la façon dont elle s'est entraînée qu'à la façon dont elle s'est comportée dans l'arène face à la nouvelle championne unifiée WBC, WBO et IBF.

« Quand je suis entrée dans le ring, j'étais dans la meilleure forme physique de ma carrière. J'étais en confiance mentalement, j'avais confiance en la stratégie élaborée. Après, c'est la boxe. Il y a des impondérables. On a fait des ajustements de notre côté, et ils en ont fait aussi. Je pense que son expérience lui a permis de se sauver avec la victoire. Ceux qui ont regardé le combat verront toutefois qu'avec les trois gauches que j'ai lancées à la toute fin, j'ai vraiment essayé jusqu'à la fin. »

Dès le premier assaut, Dicaire s'est fait casser le nez par sa rivale. Une situation loin d'être idéale, a convenu la pugiliste âgée de 36 ans.

« C'est la réalité de la boxe et c'est ce qui fait sa beauté. Tu as beau être prête et te sentir préparée pour toute éventualité, il peut toujours arriver quelque chose que tu n'avais pas prévu. Tu dois aller puiser au plus profond de toi-même. C'est toujours ce qui m'a passionnée dans ce sport. C'est un peu une analogie de la vie tous les jours. Ça ne peut pas toujours bien aller. Au final, il faut se relever et revenir plus fort. Elle m'a ébranlée quelques fois, mais je revenais à la charge. Pour moi, c'était inconcevable de baisser les bras, d'arrêter d'essayer. »

Appelée à commenter ce qui l'avait déstabilisée dans le style de sa rivale, Dicaire a expliqué que l'aspect « stratégie » n'avait pas fait défaut.

C'est plutôt un élément de grande résilience, que la Québécoise ne croyait pas nécessairement être dans l'A.D.N. de Jonas (13-2-1, 8 K.-O.), qui l'a prise de court.

« On avait fait beaucoup de visionnement des combats de Jonas. Elle ne m'a pas tant surprise du côté tactique, mais plutôt du côté de la combativité. On l'a vue dans d'autres combats baisser les bras dans des moments difficiles. On l'a déjà vue s'admettre vaincue. On comptait beaucoup là-dessus pour la faire puiser dans ses ressources. Malgré mes bons moments, elle trouvait la façon de revenir à la charge. » 

Celle qui a réussi trois défenses de titre consécutives face à des aspirantes chevronnées avant de se donner pour défi Claressa Shields en 2021 n'a jamais eu froid aux yeux, et elle espère l'avoir prouvé encore une fois aux amateurs de boxe.

« On voulait unifier les ceintures, et on est allés en Angleterre avec ce désir de conquérir », a ajouté celle qui a reçu une ovation de la foule britannique à sa sortie du ring. 

Elle s'est même dite étonnée d'avoir entendu des applaudissements lors des présentations d'avant-combat, alors qu'elle s'attendait à être accueillie avec hostilité par un public reconnu pour être impitoyable.

Maintenant, Dicaire doit poursuivre une réflexion « déjà bien entamée » sur son avenir dans la boxe professionnelle.

« Chacun de mes gestes est calculé, vous l'avez vu depuis le début de ma carrière. Je suis une mauvaise perdante… j'haïs ça, perdre! La réalité est que ça fait 30 ans que je suis dans ce sport, que j'encaisse et que je donne des coups. J'ai encore toute la vie devant moi. Le cheminement est bien entamé avec mon équipe, et lorsque le verdict tombera, ça me fera plaisir d'être de retour ici pour m'expliquer! », a-t-elle conclu avec sagesse.