L'Ukrainien Oleksandr Usyk, champion WBC et WBO des lourds-légers, a battu samedi à Moscou le Russe Murat Gassiev, détenteur des ceintures IBF et WBA, sur décision unanime des juges.

Les juges ont remis des cartes de 120-108, 119-109 et 119-109 à l'avantage d'Usyk.

Usyk, 31 ans, devient ainsi le premier boxeur à détenir en même temps ces titres dans la catégorie des lourds-légers. 

L'Ukrainien, invaincu en 15 combats, a infligé sa première défaite à Gassiev, 24 ans, qui comptait 26 victoires en autant de combats avant leur affrontement.

Celui-ci constituait la finale de la Super série mondiale de boxe, un tournoi débuté l'an passé qui réunissait les quatre détenteurs de ces ceintures et leurs aspirants.

Usyk a remporté un chèque de 10 millions de dollars et le nouveau trophée Muhammad-Ali.

Sous le regard de l'acteur Steven Seagal, Gassiev est tombé dans un piège à grande vitesse, celui de la fréquence des coups de son adversaire.

Dans une ambiance assez feutrée, loin du terrain miné attendu en raison du contentieux des deux nations au sujet de la Crimée, Usyk a toujours paru plus en mouvement.

Le champion olympique 2012, sans cesse dans l'esquive, attendait de contrer, contrôlant la distance.

Gassiev a, au contraire, patiemment construit sa boxe pour tenter de placer des coups au corps, sa spécialité, mais n'a jamais pu contrôler le rythme des échanges.

Et il a continué a aller de l'avant parfois en dépit du bon sens.

« Je mangerai plus de spaghettis »

Usyk, vêtu d'un short blanc agrémenté de l'or et du bleu du drapeau ukrainien, a touché Gassiev, pas assez sur ses gardes, dès les premiers instants du combat, et l'a marqué à la tempe gauche.

Au deuxième round, Gassiev réusissait son premier enchaînement, mais son adversaire le contenait ensuite avec ses jabs du droit.

À la troisième reprise, les deux hommes faisaient étalage de leurs tactiques, sans grand effet. À la fin du quatrième round, Gassiev, surnommé « Iron », plaçait un très beau crochet du droit, qui faisait légèrement vaciller Usyk.

Au début du 5e, ce dernier semblait sur le reculoir, cependant, il n'était pas mis en difficulté. 

Dans la reprise suivante, Gassiev, mené aux points, insistait sur le foie de l'Ukrainien, sans grand résultat. Au septième round, le Russe n'entrevoyait pas de solution et commettait plusieurs coups bas involontaires.

Lors des huitième et neuvième rounds, malgré les conseils de son entraîneur Abel Sanchez, il restait trop amorphe face à la vivacité de son adversaire. Au dixième round, Gassiev touchait enfin Usyk mais pas suffisamment pour l'inquiéter.

Au round suivant, une belle droite réveillait le public, mais le Russe était immédiatement puni par l'Ukrainien.

Usyk a récité ses gammes dans le denrier round tandis que Gassiev punchait dans le vide.

Après une accolade avec Gassiev, et avant l'ultime décision des juges, il s'est agenouillé en prière sur le ring.

« C'était le jour d'Oleksandr », l'a félicité Gassiev, sous les sifflets d'une partie des spectateurs. 

Usyk a défié le Britannique Tony Bellew, ancien détenteur du titre WBC des lourds-légers, mais récemment monté chez les lourds, dans la catégorie de sa convenance.

« Je mangerai plus de spaghettis s'il ne veut pas descendre de catégorie », a-t-il plaisanté.

Lors de la demi-finale, la Norvégienne Cecilia Braekhus a maîtrisé la Russe Inna Sagaydakovskya, en route vers une victoire par décision unanime et le titre incontesté de la division féminine des poids mi-moyens.

Braekhus a été déclarée gagnante en vertu de cartes de 98-92, 98-92 et 97-93.