LAS VEGAS - Le Mexicain Saul « Canelo » Alvarez a ajouté un titre à sa collection samedi soir, à Las Vegas, alors qu'il a passé le K.-O. au Russe Sergey Kovalev lors du 11e round.

Après dix rounds bien partagés, longtemps contrôlé par Kovalev grâce à son jab et une allonge qui lui a permis de tenir Alvarez à distance, Canelo a fini par trouver la brèche au milieu de la 11e reprise. Un terrible crochet du gauche au menton a fait vaciller le Russe, qui a finalement vu le noir après un puissant crochet du droit reçu au menton.

Resté à genou que parce que la corde médiane du ring l'a tenu, il a mis plusieurs minutes à retrouver ses esprits, pendant qu'Alvare recevait les acclamations des spectateurs d'un MGM Grand jusqu'ici cotonneux, légèrement déçu probablement par les dix précédents rounds très tactiques entre les deux boxeurs.

Le Mexicain, directement passé des poids moyens aux mi-lourds pour ce combat, compte désormais 53 victoires, dont 36 par K.-O. (une défaite, deux nuls).

Après avoir remporté les ceintures WBC et WBO chez les super mi-moyens, WBC, WBA et IBF chez les moyens et WBA chez les super-moyens, voila que le puncheur de Guadalajara ajoute à son palmarès la WBO chez les mi-lourds. Une performance remarquable pour ce boxeur seulement âgé de 29 ans, qui a débuté à 15 ans chez les professionnels.

D'autant qu'il a réussi ce que peu ont été capables de faire avant lui, à savoir battre un spécialiste d'une catégorie, comme l'est Kovalev chez les mi-lourds, en venant directement de deux en-dessous.

Bernard Hopkins, qui assistait au combat, y est parvenu en 2006, à 40 ans. Il avait ravi le titre mineur IBO des mi-lourds à Antonio Tarver. Quant au dernier à avoir réussi cette performance, sans titre en jeu, est le Philippin Manny Pacquaio qui était passé des légers aux mi-moyens et avait mis fin à la carrière de l'Américain Oscar De La Hoya en 2008.

Deux légendes de la boxe qui ont fait l'histoire, puisque ce sont les deux seuls à avoir été champion du monde dans six divisions différentes.

Canelo, lui, l'est désormais dans quatre. Mais il est le premier depuis Henry Armstrong en 1938 à l'être simultanément dans trois (moyens, super-moyens, mi-lourds). Comme il l'avait annoncé, il entre à son tour dans l'histoire de ce sport.

Le fils d'Evander Holyfield réussit ses débuts

Evan Holyfield, fils de l'ex-champion du monde des poids lourds Evander Holyfield, a réussi ses débuts professionnels en battant Nick Winstead dès le premier round chez les super-mi-moyens, samedi au MGM Grand de Las Vegas, là où papa avait battu deux fois Mike Tyson.

Sous les yeux de son illustre géniteur, Evan Holyfield n'a mis que 16 secondes pour rouer de coups son adversaire et le mettre à terre. L'arbitre a aussitôt décidé d'arrêter le combat qui devait se dérouler en quatre rounds, sous les huées des spectateurs qui auraient aimé le voir se prolonger, d'autant plus que Winstead ne semblait pas du tout blessé.

Une décision plutôt étrange, qui sourit donc à Evan Holyfield, 22 ans, pour lequel il faudra attendre un deuxième combat pour mieux jauger sa valeur.

Son père, lui, fait partie des très grands noms de la boxe, en ayant été plusieurs fois champion du monde des lourds dans les années 1990 et 2000, après l'avoir été chez les lourds-légers.

Parmi ses combats légendaires figurent ceux remportés face à Mike Tyson en 1996, par arrêt de l'arbitre au 11e round, et en 1997, par disqualification après qu'« Iron Mike » lui avait mordu l'oreille. Une scène surréaliste restée dans les mémoires.