L'ancien boxeur kazakh Serik Konakbayev, unique rival de Gafur Rakhimov pour la présidence de la Fédération internationale de boxe, a décidé de saisir le TAS pour contester le rejet de sa candidature par l'AIBA, a-t-il annoncé lundi.

Selon la commission électorale de l'AIBA, M. Konakbayev, vice-champion olympique en 1980 à Moscou sous les couleurs de l'URSS, aurait soumis trop tard une partie des soutiens des 20 fédérations dont il avait besoin.

L'actuel président par intérim, l'homme d'affaires ouzbek Gafur Rakhimov, est donc le seul candidat éligible pour l'élection à la présidence de l'AIBA prévue le 3 novembre à Moscou et sera ainsi désigné sans vote.

Le code électoral de l'AIBA prévoit en effet que « s'il n'y a qu'un candidat, il n'y a pas de vote et le candidat est déclaré vainqueur ».

M. Konakbayev estime qu'il pouvait déposer une partie des candidatures le 24 septembre, car la date limite du 23 était « un dimanche, et donc un jour chômé ».

« Je suis extrêmement surpris de ne pas figurer sur la liste des candidats à la présidence et j'estime qu'il est dans l'intérêt de notre sport d'avoir une élection" avec au moins deux candidats, a-t-il expliqué dans un communiqué transmis à l'AFP.

Le CIO a « gelé » ses relations avec l'AIBA, et refusé d'accorder une accréditation à M. Rakhimov, pour les Jeux olympiques de la Jeunesse qui ont débuté samedi à Buenos Aires.

Sans citer le nom de M. Rakhimov, le CIO a fait part de ses « préoccupations portant notamment sur les circonstances de l'établissement de la liste électorale ».

Chose inhabituelle, la directrice en charge de l'éthique et de la conformité au CIO, la Française Pâquerette Girard Zappelli, a adressé le 31 août un courrier au controversé homme d'affaires ouzbek, lui intimant de ne pas se présenter à l'élection.

Mme Girard Zappelli se référait dans son courrier à M. Rakhimov à « une décision du Trésor américain de vous considérer comme faisant partie, ou lié, à deux organisations criminelles transnationales ».

« Je n'ai jamais été impliqué dans des organisations criminelles transnationales », s'est défendu samedi M. Rakhimov, dans un entretien exclusif à l'AFP.

Dans le même temps, face au risque de voir la boxe retirée du programme des JO de Tokyo brandi par le CIO, 25 fédérations européennes de boxe se sont retrouvées lundi à Rome pour une réunion visant à « sauver la boxe olympique ».

Dans un document que l'AFP a pu consulter, ces 25 fédérations demandent que l'AIBA "travaille avec le CIO pour trouver un accord afin de garantir la place de la boxe au sein de la famille olympique".

Ces fédérations réclament également la publication d'un état des finances de l'AIBA et appellent lors du congrès des 2 et 3 novembre à Moscou à « un processus électoral juste et transparent, sous la supervision du CIO ».