Tammara Thibeault rêve d'un combat à Montréal
La boxeuse québécoise Tammara Thibeault s'est peut-être expatriée à plus de 5000 kilomètres de la maison pour faire le saut chez les professionnelles, ça ne l'empêche pas de garder contact avec la maison.
La pugiliste de Shawinigan, qui est installée depuis quelques mois à Sheffield, en Angleterre, rêve toujours de pouvoir livrer un combat devant ses proches, à Montréal.
Elle a d'ailleurs entendu parler des récentes tempêtes qui se sont abattues sur le Québec, mais ne comptez pas sur elle pour s'en servir afin de tenir une partie de son camp d'entraînement en prévision de son prochain combat dans la neige comme Rocky Balboa, dans le légendaire film 'Rocky IV'.
« C'est capoté ben raide! Je pense que les gens disaient qu'il n'y avait pas eu de tempête comme celle-là en 127 ans… J'ai vu les photos, j'ai vu les vidéos, et, honnêtement, je suis assez contente d'être à l'extérieur du Canada en ce moment », a-t-elle déclaré en riant en visioconférence avec La Presse Canadienne jeudi matin.
Il reste que Thibeault est bien consciente de l'enjeu de son prochain combat, le 7 mars, au Great Canadian Casino Resort de Toronto, contre Sonya Dreiling (6-7-0, 2 K.-O.). Cette dernière est une Américaine âgée de 34 ans, qui a perdu ses quatre derniers duels, dont un contre la Canadienne Mary Spencer, en janvier 2024.
C'est qu'une victoire pourrait mettre la table pour un éventuel combat à Montréal, devant ses proches et amis.
En décembre, Mike Leanardi, le directeur de la division boxe chez Most Valuable Promotions (MVP), la boîte du promoteur, boxeur et influenceur Jake Paul, qui a fait de la Québécoise l'une de ses boxeuses attitrées, a d'ailleurs déclaré que «dès que 'Tamm' aura un peu plus d'expérience, qu'elle sera en mesure d'assurer une finale ou une demi-finale, nous voudrons venir à Montréal, qui est un excellent marché de sports de combat».
« Oui (c'est important), mais ça reste un combat de boxe, a confié Thibeault au sujet de l'enjeu entourant le combat contre Dreiling. Tout ce que je peux contrôler, c'est ce que je fais dans le ring, c'est ma préparation mentale et physique. Je fais ça parce que je veux le faire, que j'ai le goût de le faire, et que j'ai une opportunité de faire avancer la boxe féminine. (…) Je veux boxer à Montréal, je veux boxer au Canada, près de mon monde, ça me ferait tellement plaisir, je serais tellement contente. Mais il reste que ça n'est pas le bon moment, je dois d'abord penser à mon prochain combat. »
L'Olympienne compte d'ailleurs exploiter la présence de ses proches, qui feront le voyage vers Toronto, pour se motiver encore davantage contre Dreiling.
« J'ai hâte de boxer devant eux. Pour certains (boxeurs), c'est un stress supplémentaire, mais pour moi, ça me donne une petite dose supplémentaire d'adrénaline et de force », a-t-elle dit.
Une transition réussie
Thibeault a également profité des deux derniers mois depuis sa victoire par décision unanime contre la Canadienne Natasha Spence à Orlando en décembre pour réfléchir à sa transition de la boxe amateur vers la professionnelle.
« La préparation est un peu différente, dans la mesure où on connaît notre adversaire, donc on se prépare pour des trucs plus spécifiques. J'ai trouvé ça intéressant. Quant au stress, j'ai boxé partout à travers le monde, j'ai participé à des compétitions de très haut niveau, donc ça se ressemble; c'est le même sport. Mais c'est intéressant, car c'est un combat, il y a la journée de la pesée, les médias, c'est différent... Il y a plus de visibilité, le processus de la semaine est différent, mais ça reste de la boxe. Je suis toujours aussi préparée, peu importe mon adversaire », a expliqué l'athlète âgée de 28 ans.
La principale intéressée a également indiqué que son passage en boxe amateur l'avait bien préparée à l'incertitude qui règne habituellement dans les rangs professionnels.
« La boxe amateur n'est pas tant organisée. Oui, on connaît d'avance le calendrier des compétitions, mais ça m'est arrivé plusieurs fois en arrivant dans un tournoi de me faire dire que je devais aller là, ou non, plutôt par là, que finalement on fait ci, avant de me faire dire que je ne boxerai pas. Il y a beaucoup d'incertitude, et, sur cet aspect, la boxe amateur et la boxe professionnelle se ressemblent. Personnellement, je me compte chanceuse, car je suis entourée d'une équipe qui est très bien organisée, et qui est très ponctuelle – plus que moi, parfois, avouons-le –, donc ça me facilite beaucoup la tâche », a-t-elle évoqué.
Et comme le veut l'expression consacrée: « chassez le naturel, il revient au galop ».
Thibeault a indiqué qu'elle misera sur son entourage de l'époque où elle évoluait dans les rangs amateurs afin de connaître du succès contre Dreiling. Ainsi, puisque son entraîneur Pierce Gudgeon sera de nouveau absent, à Toronto, elle sera accompagnée dans la Ville-Reine par Samuel Décarie-Drolet et Samir El Mais – un ancien boxeur d'Équipe Canada.
« J'ai travaillé longtemps avec Samir; j'ai gagné les Championnats du monde avec lui, et on a participé à des compétitions continentales ensemble (chez les amateurs). Donc je suis très confortable avec eux à mes côtés », a conclu Thibeault.