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RÉSULTATS

Une bourse qui permettra aux Al-Ahmadieh de libérer leur esprit

Keoma Al-Ahmadieh Keoma Al-Ahmadieh - Getty
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Mise à jour

MONTRÉAL – Petits, Marie et Keoma Al-Ahmadieh détestaient la boxe. Vendredi, ils ont chacun obtenu une importante bourse à titre d'athlètes espoir de ce sport au pays.

« Notre père est d'origine libanaise, et à son arrivée à Montréal au début des années 2000 il a découvert la boxe. Il a tout de suite adoré. Quand j'avais trois ans, déjà sur ses genoux, il commençait à me montrer des techniques, a expliqué Keoma, l'aîné de la famille à 20 ans, dans un bureau adjacent au ring d'entraînement de l'INS Québec, au Stade olympique. Ma soeur a commencé vers l'âge de quatre ans.

« Au début, on n'aimait pas cela du tout! On ne voulait que jouer. On a commencé à prendre cela au sérieux vers 12, 13 ans. C'est là qu'on a réalisé qu'on avait un potentiel, qu'on pourrait devenir des athlètes », a poursuivi Keoma.

Les Montréalais font partie de l'élite de la boxe amateure. Marie, 18 ans, vient d'ailleurs d'être confirmée au sein de la délégation nationale en vue des Jeux panaméricains de Santiago, au Chili, en octobre. Keoma tentera de faire sa place au sein de l'équipe canadienne au cours des prochaines semaines.

Les deux rêvent des Jeux olympiques, à un degré différent. Mais leur qualification n'est pas acquise pour l'instant.

« Je me suis classée deuxième en Colombie pour obtenir mon billet pour les Jeux panaméricains, a mentionné Marie. Je dois faire le top-4 à Santiago afin d'obtenir mon billet immédiatement pour Paris. Mais c'est ma première année chez les seniors. Ces filles-là se connaissent toutes; elles se battent souvent entre elles. »

Si elle n'obtient pas immédiatement sa place, elle devra patienter jusqu'à l'une des deux autres compétitions de qualification, à l'automne et en mai prochains.

« J'aimerais mieux le savoir immédiatement », a avoué Marie, qui boxe chez les 57 kg et qui vise aussi une participation aux Jeux de Los Angeles, en 2028, et de Brisbane, en Australie, en 2032.

Keoma ne fait pour l'instant pas partie de l'équipe nationale et ce sera pour lui la première étape vers Paris 2024, également chez les 57 kg. Mais ses yeux sont moins tournés vers un podium olympique que vers une ceinture de championnat du monde.

« Si jamais je ne suis pas capable de me qualifier, je vais passer chez les professionnels », a assuré celui qui a eu des pourparlers avec l'un des promoteurs montréalais, mais qui préfère ne pas en dévoiler l'identité afin de laisser toutes ses portes ouvertes.

Appui de taille

Les Al-Ahmadieh font partie des 56 athlètes qui ont obtenu vendredi une bourse de 5000 $ du programme F.A.C.E. (Favoriser les athlètes et les entraîneurs à la conquête de l'excellence), mis de l'avant par Pétro-Canada. Un montant qui peut paraître minime, mais qui fera une grande différence dans la vie des deux athlètes qui évoluent chez les 57 kg.

« On paie la plupart de nos déplacements, Boxe Canada étant une fédération qui a très peu de moyens, a noté Marie. La "fédé" couvre une partie, mais c'est vraiment minime. C'est déjà une galère de trouver des bourses pour défrayer nos coûts de voyage. Je viens juste de débourser 5000 $ pour une 'qualif', ce montant arrive à point. »

« Ce sont deux tournois que je viens de régler d'un coup, a souligné quant à lui Keoma, médaillé de bronze aux derniers Jeux du Commonwealth. Il n'y a pas d'argent chez Boxe Canada. Ils couvrent un peu, mais ce n'est pas assez. Ces bourses nous enlèvent un grand poids sur les épaules et nous permettent de nous concentrer sur nos performances. C'est moins de stress, moins d'inquiétudes. »

Et plus de temps pour se concentrer sur les compétitions à venir.