Quelques jours après sa conquête du titre IBF des super-mi-moyennes, Marie-Ève Dicaire est encore un peu sur un nuage.

Elle est surtout emplie de fierté quand elle pense à son parcours professionnel qui l’a menée à devenir la première championne du monde québécoise en boxe, grâce à sa victoire par décision unanime sur Chris Namus samedi dernier.

« C’est des années de travail, des gouttes de sueur, des blessures, des embûches, et là, on célèbre la victoire », a-t-elle résumé mercredi soir, de passage à l’Antichambre.

« Dans notre tête, il n’y avait pas de doute. On s’en allait là pour être champions du monde. J’étais extrêmement heureuse de l’être, et je ne voyais pas d’autre scénario possible. »

Grâce à cet exploit, elle souhaite surtout inspirer d’autres personnes.

« C’est sûr que je me considère un peu comme ça (une pionnière). J’adore la boxe, c’est ma passion, mais dans la vie, je veux faire une différence, je veux aider les gens à croire en eux et à aller au bout de leurs rêves. En accomplissant des choses comme ça, le but c’est de montrer l’exemple et d’aller chercher plus de crédibilité pour passer un message qui me tient à cœur. »

Dicaire n’a pas envie de s’arrêter là, elle a de grandes ambitions, notamment celle de faire gonfler son palmarès.

« Mon entraîneur m’a dit qu’à partir de maintenant, le vrai travail commence. C’est sûr que je suis vraiment contente d’avoir cette ceinture-là, mais je commence déjà à regarder vers l’avenir pour défendre cette ceinture et unifier cette ceinture, parce qu’une ceinture, ce n’est pas assez. »

Seule ombre au tableau, le jour où Dicaire est devenue championne a également été marqué du violent K.-O. qu'a subi Adonis Stevenson et qui l'a plongé dans un état critique. « Superman » souffre d'un traumatisme craniocérébral grave et est toujour sous observation à l'hôpital.

Dicaire connaît bien les risques du métier.

« C’est quelque chose auquel on est conscientisé dès le départ dans notre carrière, assure-t-elle. Avec mes entraîneurs, on travaille énormément sur la défense. Ça reste que c’est un sport extrême et c’est un peu ce côté dangereux du sport qui m’anime. La défense, c’est quelque chose qui porte à réfléchir parce que ça peut avoir des conséquences fâcheuses. »

Le carré d'as : la boxe un sport dépassé?