SHAWINIGAN, Qc – Simon Kean avait promis un combat méthodique pendant lequel il était même prêt à recevoir les huées des siens, car il n’avait qu’un objectif : battre Adam Braidwood.

Non seulement le Trifluvien a tenu parole, mais il est parvenu à combler les amateurs du début à la fin en arrêtant le Britanno-Colombien à 1:32 du troisième round, samedi soir devant 4862 spectateurs au Centre Gervais Auto, en finale du gala d’Eye of the Tiger Management.

Kean (15-0, 14 K.-O.) a fait vaciller Braidwood (13-2) jusque dans les câbles avec une puissante gauche au menton au début de la deuxième minute du troisième round et voyant que ce dernier n’arrivait pas à reprendre ses esprits, l’arbitre Michael Griffin a décidé de mettre fin au combat.  

« Enfin, j’ai pu mettre un point d’exclamation sur ce duel qui était tant attendu, a lancé Kean à la suite de sa victoire, sa 15e en autant de sorties. J’ai pu prouver au monde que j’étais 100 fois meilleur que lui, que c’est ça que je vaux. Je suis vraiment très content et surtout très fier.

« Mais j’ai beaucoup de respect pour les gars qui donnent leur 110 %. Il a gagné mon respect. »

« [Kean] a été le meilleur des deux boxeurs dans le ring ce soir. Son expérience a fait toute la différence, a expliqué Braidwood, qui n’avait pas la mine déconfite malgré le dur revers. C’était un honneur d’affronter le meilleur poids lourd au Canada et un des 25 meilleurs au monde. J’ai essayé du plus fort que j’ai pu, mais je le répète, il a été le meilleur des deux boxeurs ce soir. »

Kean a rapidement démontré sa supériorité en gagnant la bataille du jab, qui était extrêmement incisif ce soir. Braidwood a tenté tant bien que mal de faire jeu égal à un certain moment, mais l’ancien olympien esquivait la quasi-totalité de ce que l’ancien footballeur pouvait lui présenter.

Après avoir réussi à imposer sa main avant, le Québécois s’est naturellement permis de laisser aller sa main arrière, qui a vite fait d’importants dommages à l’œil gauche de Braidwood. Griffin a même demandé l’avis du médecin lors du deuxième round en raison du saignement abondant.

Sans jamais se compromettre, Kean a ensuite terminé le travail avec sa main avant, alors que Braidwood essayait tant bien que mal de larguer une bombe qui changerait le cours des choses.

Simon Kean dans la cour des grands

« J’avais l’impression que chaque fois qu’il lançait un coup, c’était vraiment pour faire mal, a avoué Kean. J’avais peur de me faire avoir par un lucky punch, alors je faisais attention. J’ai également trouvé qu’il encaissait bien... il faut donc lui donner du crédit. Il aurait pu faker. »

En plus de conserver sa ceinture intercontinentale des poids lourds de l’IBO, Kean a ajouté celle de la Francophonie du WBC à sa collection, ce qui lui permettra assurément de devenir l’un des 40 premiers aspirants au titre détenu par l’Américain Deontay Wilder depuis janvier 2015 déjà.

Kean devrait normalement remonter dans l’arène en septembre et décembre prochains et il a exprimé le désir de se mesurer au champion canadien Mladen Miljas. Le promoteur Camille Estephan a cependant démontré bien peu d’intérêt envers un affrontement contre l’Ontarien.

De son côté, Braidwood a indiqué qu’il sera de retour au gymnase dès la semaine prochaine et que la défaite subie face à Kean n’est pas la fin du monde. Il espère obtenir un jour sa revanche et est prêt à refaire ses classes pour qu’elle se concrétise. « Je dois devenir meilleur », a-t-il dit.

Carte du gala

Victoire convaincante pour Ulysse

Simon Kean bat Adam Braidwood par K.-O. au troisième round (poids lourds)
Yves Ulysse fils a gain de cause par décision unanime devant Ernesto Espana (super-légers)
Andranik Grigoryan l'emporte par décision unanime devant Daniel Olea (poids plumes)
Nurzat Sabirov triomphe par K.-O. au 4e round devant Guillermo Romero (super-moyens)
Sadriddin Akhmedov l'emporte par arrêt de l'arbitre au 5e round devant Gustavo Garibay (super-mi-moyens)
François Pratte Bernard a le meilleur par décision unanime aux dépens d'Eric Taylor (super-plumes)
Artur Ziyatinov bat Mario Aguilar par décision unanime (lourds-légers)

« C'est ça que je vaux »
« Il était meilleur que moi ce soir »
« Kean est un super boxeur »