MONTRÉAL – Steven Butler avait promis de lancer un message clair pendant son combat contre une ancienne victime du champion des poids super-mi-moyens de la WBO Jaime Munguia, et c’est exactement ce qu’il a réussi en passant le knock-out à Paul Valenzuela fils en 38 secondes.

Le Montréalais n’a eu besoin que d’un coup – un jab placé directement au menton du Mexicain – pour ainsi s’imposer en finale du premier événement de la nouvelle saison d’Eye of the Tiger Management présenté jeudi soir devant une salle comble au Cabaret du Casino de Montréal.

« Mentalement, c’était important pour moi [de mieux faire que Munguia], a avoué le vainqueur à sa sortie du ring. Mes entraîneurs et mon promoteur m’avaient bien demandé de ne pas me comparer, mais je suis un gars de défis et c’était important à mes yeux de mieux faire que lui.

« Munguia l’avait arrêté au deuxième round, mais il avait mal paru au premier. Il s’était mis à lancer n’importe quoi et il avait fini par le toucher. De mon côté, je ne voulais pas mal paraître et je ne voulais pas me faire toucher. Reste que je l’ai knockouté avec un jab. Ça paraît bien! »

Butler (28-1-1, 24 K.-O.) était particulièrement fier d’avoir respecté son plan de match à la lettre et effacé les doutes qui pouvait subsister à la suite de son dernier duel contre Vitalli Kopylenko pendant lequel il avait dû poser un genou au sol au huitième round pour reprendre son souffle.

« Je suis content parce que le backstep jab, c’est un coup que mes entraîneurs et moi essayons de développer, a expliqué le boxeur âgé de 24 ans. Tout le monde sait que je possède une très bonne droite, alors il faut surprendre les adversaires avec un gros jab ou un crochet de gauche.

« Je l’ai tellement pratiqué que j’ai d’ailleurs eu besoin de traitements à mon épaule gauche! »

Butler sera de retour dans le ring le 5 décembre prochain en Californie, alors qu’il participera à un gala de la série « Golden Boy Fight Night ». L’identité de son adversaire est encore inconnue, mais le promoteur Camille Estephan a dit qu’il s’agirait d’un combat majeur pour son protégé.​

Deux autres ceintures pour Jukembayev

 

Déjà classé dans le top-15 des aspirants au titre des super-légers du WBC, Batyr Jukembayev s’est donné toutes les chances du monde d’accéder à celui de la WBA ainsi qu’à celui de l’IBF.

 

Le Montréalais d’origine kazakhe s’est en effet emparé des ceintures continentale de la WBA et intercontinentale de l’IBF en battant l’ancien champion des légers Miguel Vazquez par décision unanime (100-90, 99-91 et 99-91) au terme d’un combat qui ne marquera pas l’histoire du sport.

 

Jukembayev (17-0) s’est continuellement lancé à la poursuite du tombeur de Ghislain Maduma en mars un peu plus tôt cette année, mais ce dernier n’a jamais cherché à engager les hostilités. Vazquez (41-9) s’est plutôt servi de tout l’espace disponible pour se sauver pendant dix rounds.

 

Le gaucher a placé son meilleur coup au neuvième round en atteignant Vazquez avec sa main arrière, et même si le Mexicain a vacillé, il a réussi à se tirer d’impasse pour continuer le duel.

 

Soirée de premières pour Clavel

 

Première Européenne, première gauchère et premières coupures… Kim Clavel n’a eu aucun mal à surmonter ces obstacles et à confirmer par la même occasion ses ambitions internationales en prenant la mesure de la Roumaine Xenia Jorneac par décision unanime (80-72, 80-72 et 79-73).

 

N’ayant affronté que des boxeuses mexicaines, uruguayenne et argentine depuis le début de sa carrière, Clavel (10-0) s’est adaptée à sa rivale résolument plus technique que ses prédécesseurs à partir de la mi-combat lorsqu’elle est parvenue à esquiver les coups avant de contre-attaquer.

 

« Quand j’ai commencé à passer en dessous de ses coups et à me donner des angles, c’est là que ç’a commencé à bien aller, a dit Clavel après sa 10e victoire en autant de sorties. Ma droite souvent a touché la cible, alors que c’est mon crochet de gauche qui fonctionne d’habitude. »

 

Clavel a également été ennuyée par deux coupures au nez et à l’œil droit, mais elle n’en a pas fait de cas. « [Mon entraîneuse] Danielle [Bouchard] m’a dit qu’elle s’occupait des coupures et que mon travail était de boxer, a ajouté la Montréalaise. C’est ce que j’ai fait. Les coupures, c’est un détail, ça fait partie de la boxe. Il ne faut pas paniquer. Il ne faut pas du tout à penser à ça. »

 

« C’est la première fois que Kim était coupée si tôt dans un combat et elle a extrêmement bien réagi, a renchéri Bouchard. Son adversaire possédait un gros bagage en karaté, elle était très expérimentée, mais Kim a clairement remporté tous les rounds avec ses coups en puissance. »

 

Après avoir soigné ses blessures, Clavel espère augmenter le niveau de difficulté à son prochain combat et ambitionne un duel de championnat du monde d’ici la fin de la prochaine année.

 

Courchesne demeure invaincu, Martin-Duval à la limite

 

Le Maskoutain Raphaël Courchesne (8-0) est demeuré invaincu en huit combats en battant le Mexicain Javier Mercardo (26-15-2) par décision unanime (60-54, 60-54 et 60-54). Courchesne a livré un duel méthodique en attaquant Mercado avec des combinaisons. Sa gauche au corps s’est aussi avérée particulièrement efficace et atteignait la cible pratiquement toutes les fois.

 

Avery Martin-Duval (3-0) pensait sûrement en avoir fini avec Alexis Ahmed Ocampo (2-2) après l’avoir envoyé au plancher grâce à un uppercut de la droite au premier round, mais le Mexicain s’est relevé, si bien que le Montréalais s’est rendu à la limite pour la première fois de sa carrière avant de l’emporter par décision unanime (39-36, 39-36 et 39-36). Martin-Duval n’a cependant pas été parfait, son entraîneur Jessy Ross Thompson s’impatientant au deuxième assaut alors que son boxeur se servait de sa tête pour bloquer les nombreuses mains droites de son rival.

 

Après avoir dû se contenter d’un verdict nul à ses débuts pros en juin dernier à Thetford Mines, Aman Kazankapov (1-0-1) a pu savourer sa première victoire en prenant la mesure du Mexicain Jesus Arriaga (2-2) par décision unanime (40-36, 40-36 et 40-36). Le protégé de l’entraîneur Marc Ramsay était plus rapide et précis que son adversaire, mais sa défense était perméable.

 

En ouverture, le Français Simon Pierre Adde (6-1, 3 K.-O.) – qui s’était battu sur deux cartes de Groupe Yvon Michel un peu plus tôt cette année – a vaincu le Mexicain Juan Santiago Colchado (6-6-1) par arrêt de l’arbitre à 1:29 du deuxième round. Colchado a visité le tapis à deux reprises au début du deuxième round et une troisième chute se dessinait avant que l’arbitre intervienne.