Gennady Golovkin a tenu promesse… Il avait promis de se battre comme un Mexicain et c’est exactement ce qu’il a fait contre Vanes Martirosyan.

 

Il n’a pris que 4 minutes et 57 secondes pour sacrifier l’agneau qui n’avait jamais été passé K.-O. en quarante combats auparavant.

 

Grâce à ce triomphe, GGG a enregistré son 20e triomphe en combats de championnat, égalant ainsi la marque de Bernard Hopkins.

 

Pour moins de cinq minutes de travail, GGG a donc touché une bourse d’un million de dollars, tandis que son rival s’est enrichi de 225 000 dollars.

 

Pas mal pour un gars qui n’avait pas boxé depuis 23 mois et qui avait pris le match à seulement deux semaines et demie d’avis.

 

Cela faisait drôle de voir un Kazakh et un Arménien défendre les couleurs du cinco de mayo devant une salle comble en plein air au Stubhub Center de Carson en Californie.

 

Un des leurs

 

Après la rencontre, les gens ont longuement applaudi la courte  performance de Golovkin. Mais quand l’annonceur maison a crié le nom du futur adversaire de GGG, Canelo Alvarez, le vrai Mexicain, on a entendu de fortes huées dans la foule. Et pourtant, la grande majorité des amateurs présents étaient d’origine mexicaine.

 

Un résultat prévisible pour Golovkin

Il faut admettre que GGG s’est vraiment battu comme un Mexicain, un vrai comme Marco Antonio Barrera, Salvador Sanchez, Jose Napoles, Eric Morales, Ruben Olivares et qui encore…

 

Après sa défaite, Martirosyan n’en revenait tout simplement pas.  « Il a 36 ans et laissez-moi vous dire qu’il est en forme pour son âge. Je n’ai jamais été frappé aussi solidement au cours de ma carrière », a-t-il souligné.

 

« J’ai voulu savoir ce qu’il avait dans le corps, a-t-il poursuivi. J’y suis allé en corps à corps, à l’intérieur, et j’en ai payé le prix. Il frappe comme un train… Je conseille donc à Canelo de continuer à manger de la viande pour avoir l’énergie nécessaire pour contrer sa force de frappe. »

 

Avec ce triomphe, Golovkin conserve donc ses deux couronnes, celle de la WBC et celle de la WBA.

 

La riposte

 

GGG n’a pas semblé aimé les quelques coups placés à son visage dès le premier round par Martirosyan. En deuxième, il a compris qu’il ne pouvait pas laisser l’Arménien faire à sa guise. Il s’est donc lancé en attaque à fond de train dès le début du deuxième round, et en moins de deux minutes, il avait terrassé son rival avec une moyenne de 73 % d’efficacité sur ses coups puissants.

 

Personne n’a été surpris par ce triomphe de Golovkin.  En somme, il s’agissait pour lui d’une simple séance d’entraînement histoire de se tenir en forme et c’est Martirosyan qui en a payé le prix.

 

GGG connaissait assez bien Martirosyan puisqu’il l’avait déjà eu comme partenaire d’entraînement tout comme Bernard Hopkins.

 

Maintenant que cette 38e victoire est acquise, GGG ne chômera pas sur ses lauriers.  Pour le moment, il prétend qu’il n’y a que dix pourcent de chance qu’il affronte Canelo Alvarez dans un combat revanche mais on sait bien qu’il s’agit d’une stratégie pour augmenter sa part du gâteau.

 

Dans le premier combat entre lui et le Mexicain, GGG avait dû se contenter d’une bourse inférieure à celle de son rival. Après tout, c’est Canelo qui devait attirer les Latinos à acheter le match à la télé. Mais cette fois, c’est GGG qui a le gros bout du bâton.

 

Les Latinos n’ont pas digéré la performance de leur idole en septembre dernier, à Las Vegas, passant son temps à contre-attaquer plutôt que de prendre l’initiative, comme l’ont fait avant lui les plus illustres Mexicains. En septembre, Canelo devra prouver qu’il n’est pas un drogué, qu’il est capable de se battre comme ses prédécesseurs et finalement de vaincre GGG, ce qui sera une tâche ardue.

 

Une première

 

En 45 ans d’histoire, le réseau HBO présentait un match impliquant deux femmes. J’espère que le réseau continuera cette nouveauté, car il faut bien l’admettre, la championne Cecilia Braekhus a donné un bon spectacle et sa rivale Kali Reis a surpris par sa force de force qui n’avait pas tellement épaté jusque-là.

 

Reis a terrassé sa rivale au septième round et l’a ébranlée solidement en huitième. Mais c’est finalement Braekhus qui a obtenu la victoire par décision unanime.

 

David Haye au bout du rouleau

 

Il y a 14 mois, à Londres,  David Haye perdait par K.-O. technique/11 contre Tony Bellew. Samedi soir dernier, il s’avouait vaincu encore plus rapidement que la première fois contre le même adversaire, Tony Bellew.

 

Haye a bien tenté de gagner, surtout au cours des deux premiers rounds.  Mais à compter du troisième, il était évident qu’il ne faisait pas le poids.

 

Cela se comprend : Haye a maintenant 37 ans et 143 rounds de boxe dans sa carcasse. Après 32 combats, il est temps qu’il commence à penser à son avenir ailleurs que sur un ring de boxe.

 

Quant à Tony Bellew, il ne se gêne pas pour dire qu’il veut maintenant affronter des boxeurs de plus grande qualité que Haye. Il a peut-être raison. Après tout, il a maintenant collé dix victoires de suite. Sa dernière défaite remonte au 30 novembre dernier alors qu’il avait été battu par K.-O. technique /6 par Adonis Stevenson, au Colisée Pepsi de Québec.

 

Contre qui?

 

Dix victoires de suite, c’est un record intéressant. Mais contre qui a-t-il accumulé ses gains? Contre un boxeur de 37 ans, non classé, et contre des pugilistes de deuxième ordre, exception faite de

Nathan Cleverly, en 2014. Et Bellew avait dû se contenter d’une décision partagée contre lui.

 

Tout d’abord, faisons la part des choses. À 6’3" et 220 livres, Bellew est classé aujourd’hui comme un bien petit poids lourd. Avant sa victoire de samedi contre Haye, il était installé au septième rang des aspirants à la couronne WBC de Deontay Wilder.

 

Il est le plus petit des six aspirants avant lui. Le plus près de lui est Alexander Povetkin à 229 livres à son dernier combat. Je demeure convaincu que Bellew ne ferait pas le poids devant lui.

 

Il y a aussi Joseph Parker qui pesait 236 livres à son dernier match sur le tapis. Ce n’est que 16 livres de plus que Bellew, mais le talent n’est pas le même.  

 

Les autres

 

Quant aux autres aspirants, Dillian Whyte, Dominic Breazeale, Luis Ortiz et Kubrat Pulev, ils ont tous fait osciller la balance entre 240 et 255 livres lors de leurs derniers matchs.

 

Je ne vois pas Bellew sortir victorieux contre aucun de ces pugilistes.

 

C’est bien beau de vouloir des méga-boxeurs à affronter, mais il faut tout de même avoir le talent pour le faire. De plus, Bellew aura 36 ans en novembre prochain, ce qui est un peu vieux pour aspirer aux grands honneurs.

 

Samedi prochain

 

Le samedi 12 mai, RDS retransmettra en direct du Turning Stone Resort & Casino, de Verona, New York, le combat de championnat WBO des super-mi-moyens entre le champion Sadam Ali et l’aspirant Jaime Munguia.

 

Mungia est ce même boxeur à qui la Commission de boxe du Nevada avait refusé le droit d’affronter Gennady Golovkin.

 

Aujourd’hui, Mungia se retrouve en match de championnat, en remplacement de Liam Smith qui a dû se retirer à cause d’une blessure à l’entraînement.

 

Je vous attends donc samedi soir prochain à compter de 22 h sur RDS en compagnie d’Yvon Michel.

 

Bonne boxe!