Vous êtes-vous déjà demandé c’était quoi un boxeur lourd-léger?

Disons que c’est un mi-lourd qui n’est pas assez lourd pour être un poids lourd. Ou bien encore, c’est un lourd-léger qui est trop lourd pour être un mi-lourd. Vous me suivez?
 

J’ai fait une liste des dix meilleurs lourds légers de la planète actuellement  et j’ai trouvé trois Russes et un boxeur de chaque pays tels le Kazakhstan, la Lettonie, la Pologne, l’Arménie, l’Allemagne et la Hongrie. Le seul Américain dans ce groupe est Andrew Tabiti, de Las Vegas, qui est toujours invaincu après 17 combats. Inutile de vous dire que je n’ai pas trouvé un seul boxeur canadien.
 

Parmi les meilleurs lourds-légers de l’ancien temps, on retrouve Dwight Muhammad Qwai, Jean Marc Mormeck, Al Cole, Steve Cunningham, James Toney, Anaclet Wamba, Johnny Nelson, Joey Maxim, Gus Lesnovich, Archie Moore et qui encore...
 

Temps moderne

 

Dans le temps moderne, il y a David Haye qui a remporté les honneurs chez les lourds  en s’adjugeant le championnat WBA aux dépens du géant Nikolay Valuev, en 2009 et il y a aussi Evander Holyfield qui a été le meilleur champion de tous en graduant sans difficulté des lourds-légers à monarque chez les lourds.

 

Par contre, les plus vieux se souviendront que le champion mi-lourds Billy Conn a raté sa chance deux fois contre le monarque des lourds, Joe Louis en 1941 et en 1946.

 

Il y a aussi le cas d’Archie Moore qui a failli à la tache par K.-O. contre Rocky Marciano, Floyd Patterson et Muhamed Ali. Par contre, Moore a toujours pu se vanter d’avoir terrassé Marciano pour une durée de deux secondes, au deuxième round de leur affrontement.

 

À Chicago
 

Après avoir passé la journée sur DAZN à regarder Oleksandr Usyk mettre un terme à la carrière de Tony Bellew, et voir le policier de Riga, Mairis Briedis, se voit déclarer vainqueur par trois  juges qui devaient avoir la tête ailleurs, et Kryysztof Glowacki qui a valsé avec Maksim Vlasov jusqu’à ce que les officiels lui accordent la victoire, je suis venu à la conclusion qu'Usyk aurait pu vaincre tous ces lourds-légers le même soir.
 

Usyk est un boxeur super intelligent. Il commence toujours ses combats lentement. Il se donne le temps d’étudier le style de ses rivaux. D’ailleurs, c’est exactement ce qu’il a fait contre Bellew. Il tirait de l’arrière sur les cartes des trois juges après trois rounds.
 

Puis, il a ouvert la machine à compter du quatrième engagement. C’en était fait pour le boxeur britannique âgé de 35 ans (36 le 30 novembre prochain).
 

Il était évident que Bellew ne pouvait pas contrer la rapidité d’exécution d’Usyk au fur et à mesure que les rounds se succédaient. Enfin, au huitième, une combinaison un deux a mis un terme au duel le plus excitant de la journée.
 

Contre Joshua?

Maintenant, il faut se poser la question : comment se comporterait Usyk face à un champion poids lourds comme Anthony Joshua.

 

Joshua est un mastodonte de 250 livres, sur une charpente de 6’6’’.  Usyk est d’une grandeur respectable à 6 pieds 3 pouces, mais c’est un boxeur de moins de 200 livres. Son poids le plus haut? Il faut remonter à son deuxième match chez les professionnels pour le retrouver à 206 livres.
 

Disons qu’il augmente son poids à 225 livres. Conservera-t-il sa rapidité, sa vitesse d’exécution? Sera-t-il aussi mobile sur le ring?
 

Dans les temps moderne, Evander Holyfield est passé de lourd-léger à champion des lourds en battant par K.-O. au troisième round le tombeur de  Mike Tyson, James ‘Buster’ Douglas. 

C’était le 25 octobre 1990.


Il y a aussi Roy Jones fils qui est passé des mi-lourds à champion poids lourds en défaisant John Ruiz par décision.


C’est presqu’assuré que Usyk défiera Joshua pour ses titres en 2019.  Pour le moment, il a déclaré qu’il se réfugiait avec sa famille chez lui et après un bon repos, il rendrait sa décision.

 

Usyk n’a rien à craindre des aspirants à ses quatre couronnes chez les lourds-légers. D’ailleurs, l’argent n’est pas dans cette division. Par contre, chez les lourds, contre Joshua, il pourrait faire fortune. Et qui sait... Peut-être déclaré vainqueur... »

 

Si on se fie aux déclarations d’après combat de Tony Bellew, il prétendait : « Je n’ai jamais affronté un boxeur aussi talentueux. Je crois qu’il pourrait connaitre le succès chez les lourds. »

 

À la suite de ce revers de Bellew, Adonis Stevenson n’aura donc pas besoin de tenir sa promesse et de graduer chez les lourds légers pour l’affronter à nouveau.  Jusqu’à samedi dernier, Adonis avait été le seul boxeur à vaincre Bellew par K.-O.
 

La Série mondiale
 

C’est à Chicago que s’est transportée la série mondiale de boxe samedi soir et il y a un certain Mairis Briedis qui peut se compter chanceux d’être sorti victorieux. Sa performance contre Noel Mikaelian ne ressemblait en rien à celle d’il y a un an, alors qu’il avait tenu tête jusqu’en finale, à Oleksandr Usyk. Il avait perdu la décision et le trophée Muhamed Ali mais par la marge de 115-113, 115-113 et 114-114.

 

Cette fois, il a été déclaré victorieux par décision, 116-110, 115-111 et 114-112.

 

On a le droit de se demander si les juges ont vu le même combat que nous. Personnellement, comme plusieurs autres, j’avais Mikaelian vainqueur par 114-112.

 

C’est vrai que le match a été très difficile à juger. On a eu tout ce qu’il est possible d’avoir dans ce duel. Des coups du lapin derrière la tête, des coups de tête, des accrochages, des coups d’avant-bras, des coups bas.  Même les danseurs de tango ne s’accrochent par aussi violemment.

 

L’arbitre Jose Guadalupe Garcia a dû sévir à deux occasions.  Il a enlevé un point à Briedis en quatrième reprise pour un coup du lapin et en dixième il a de nouveau sévi contre Makaelian pour avoir frappé  Briedis alors qu’il lui retenait la tête.

 

À la suite de ce triomphe chanceux et peu populaire, Briedis passe donc en demi-finale contre Kryztof Glowacki, le vainqueur de l’autre quart de finale.
 

Un dur de dur


Dans l’autre quart de finale, Krysztof Glowacki a tout fait pour assommer son rival Maksim Vlasov, mais sans succès  Il l’a bien envoyé au tapis au troisième engagement et il l’a ébranlé à maintes occasions, surtout dans les quatre derniers rounds, mais finalement ce sont les juges qui ont déclaré  Glowacki vainqueur par 118-110, 11-110 et 115-112. C’est le juge québécois
Benoit Roussel qui a accordé la meilleure note à l’ex-champion mondial de la WBO.


Inutile de dire que Glowacki était le grand favori de la foule.  Il est natif de la Pologne, et Chicago est la ville où il y a le plus de Polonais hors de la Pologne.

Tout au long du combat,  on a pu entendre les gens scander « Glowacki! Glowacki! ».


Pour le moment, Mairis Briedis demeure le favori pour triompher en finale, mais il devra faire beaucoup mieux que sa performance contre Makaelian. Ses coups n’avaient pas de puissance et il a accroché plus souvent qu’à son tour.
 

« L’an dernier, je suis venu bien près de remporter les honneurs, a-t-il admis après son triomphe.  Cette fois, je compte bien faire mieux. »

 

En attendant la demi-finale contre Glowacki, Briedis retournera à son travail de policier dans la ville de Tiga, en Lettonie.

 

Bonne boxe!