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Il arrive régulièrement, dans le monde des sports de combat, qu’à l’annonce d’un duel les pugilistes et les promoteurs affirment que « c’est l’affrontement que les amateurs veulent voir ». L’ancien champion du monde Jean Pascal a toujours eu le souci de présenter aux amateurs de boxe les combats qu’ils souhaitaient voir. Dans son processus d’un éventuel retour dans l’arène pour terminer sa carrière devant les amateurs québécois, le jeune retraité de 35 ans sonde l’intérêt des amateurs sur les médias sociaux. Un jour, il échange des messages punchés avec Steve Bossé. Un autre jour, comme ce fut le cas vendredi, il publie une photo où on le voit en compagnie de Lucian Bute (dont la suite de la carrière pugilistique reste également ambivalente) et où il pose la question « Pascal vs Bute 2? ».

 

Je me suis servi de ma modeste tribune sur les médias sociaux pour relayer la question de Jean Pascal aux amateurs de boxe, et la réponse est sans appel. Des 510 personnes qui ont répondu sur Twitter à la question « Êtes-vous intéressés par un deuxième duel entre Jean Pascal et Lucian Bute? », 80% ont répondu « NON ».

Sur ma page Facebook, les réponses semblaient un peu plus partagées. Plusieurs estimaient qu’un deuxième combat était inutile, surtout en raison de l’inactivité de Bute dans la majeure partie du combat du 18 janvier 2014. De plus, nombreux sont ceux qui croient que le résultat d’un deuxième combat ne serait pas différent du premier gagné par Pascal via décision unanime. Par contre, on mentionne que ce combat serait une belle manière de saluer ces deux anciens champions québécois qui ont porté la boxe à un niveau inégalé depuis.

 

Dans un autre sondage maison sur Twitter (et auquel 392 personnes ont participé), j’ai demandé qui serait le meilleur adversaire pour Jean Pascal dans un éventuel combat. Le nom d’Adonis Stevenson arrive au premier rang dans une proportion de 69%, loin devant les trois autres noms soumis, soit Steve Bossé (14%), Lucian Bute (10%) et Eleider Alvarez (7%). Sauf que Jean Pascal s’est fait à l’idée qu’Adonis Stevenson ne voudra jamais l’affronter. Quant à un combat contre Steve Bossé, de très nombreux amateurs n’embarquent tout simplement pas dans le projet. Les plus futés ont vu dans la publication de la photo de Lucian Bute par Jean Pascal, une façon de mettre de la pression sur Bossé.

Ma collègue Nancy Audet a joué le jeu et soumis le nom de Carl Froch dans la discussion comme adversaire de Jean Pascal, 10 ans après leur duel à Nottingham. Si l’idée a été bien accueillie, à commencer par Pascal, on peut croire que Froch (qui aura 41 ans en juillet et qui n’a pas boxé depuis sa victoire par K.-O. contre George Groves il y a quatre ans) aurait beaucoup plus à gagner dans un combat de retour chez lui en Angleterre, face à l’un ou l’autre des boxeurs super-moyens George Groves, Callum Smith ou James DeGale.

 

En mode attente

 

Je ne vous cacherai pas que le combat que les amateurs du Québec veulent voir est celui entre Adonis Stevenson et son aspirant obligatoire et légitime depuis bientôt deux ans et demi, Eleider Alvarez. Au moment d’écrire ces lignes, on attend encore le dénouement des négociations entre les différentes parties impliquées en vue du gala du 19 mai, soit Stevenson, Alvarez, le WBC et le conseiller Al Haymon. Il ne faut pas négliger dans l’équation Floyd Mayweather, qui s’occupe de la carrière de Badou Jack, et qui fera tout en son pouvoir pour que son boxeur affronte bel et bien Adonis Stevenson. Samedi soir, Mayweather Promotions a d’ailleurs enfin parlé de Montréal comme lieu du gala entre Stevenson et Jack.

 

Pendant ce temps, Adonis Stevenson est à Montréal, entre autres avec Aaron Pryor Junior, avec qui il livre des combats d’entraînement depuis quelques années.

 

Un printemps mouvementé

 

Le ton avait été donné au cours des dernières semaines et la tendance va se poursuivre avec énormément d’action jusqu’à la fin juin avec différents galas au Québec, dont les détails ont été précisés récemment.

 

Ça commence ce jeudi au Casino de Montréal. Le Groupe Yvon Michel a enfin identifié le Brésilien Edson Cesar Antonio (40-7-1) pour affronter Oscar Rivas (22-0). Cinq autres combats seront à l’affiche avec Shakeel Phinn (16-2), Christian M’Billi (8-0), Yan Pellerin (1-0), Terry Osias (3-0) et Louisbert Altidor (7-2) qui obtient un vrai bon test contre un Mexicain de 22 ans, Joan Alcazar (6-0).

 

On gardera un oeil sur Adam Braidwood qui se bat en Alberta le 28 avril et Brandon Cook en action en Ontario le 12 mai.

 

Le 19 mai au Centre Bell, en plus de Stevenson et Alvarez, Oscar Rivas et Christian M’Billi devraient retourner dans le ring, tout comme Mikaël Zewski (30-1), et Sébastien Bouchard (15-1). Le même soir, l’ancien aspirant mondial Dierry Jean effectuera un retour en Ontario pour disputer un premier combat en deux ans.

 

Le 26 mai, destination Québec pour le gala Eye of the Tiger Management qui mettra en vedette David Lemieux (38-4) contre Karin Achour (26-4). Custio Clayton (14-0), Batyr Jukembayev (12-0), Vincent Thibault (4-0), et Raphael Courchesne (2-0) fouleront également le ring du Centre Vidéotron. Il en va de même pour Erik Bazinyan (18-0) qui disputera son premier combat en tant que membre en règle de EOTTM, et son deuxième avec Stéphan Larouche. À mon avis, cette signature constitue une excellente nouvelle pour la boxe québécoise. À 22 ans, et après une très grande expérience en boxe amateur, Bazinyan est l’un des plus beaux espoirs de la boxe locale. Après sa dispute contractuelle avec les Promotions Rixa et les frères Grant, il aurait été dommage que Bazinyan quitte le Québec.

 

Enfin, c’est à Shawinigan qu’aura lieu le duel entre Simon Kean (14-0) et Adam Braidwood. À noter que pour l’instant, EOTTM/Interbox n’a toujours pas annoncé ses plans pour la vedette montante Yves Ulysse, qui aurait pu se battre à Las Vegas le 5 mai, et qui est inactif depuis sa victoire éclatante contre Cletus Seldin en décembre dernier.

 

Pour sa part, le prochain combat du champion IBF des mi-lourds Artur Beterbiev aura lieu à la mi-mai au Palais de Justice de Montréal contre le Groupe Yvon Michel. Au niveau pugilistique, pour l’instant, aucun adversaire et aucun combat en vue pour Beterbiev.

 

J'M Ça! : les boxeurs bedonnants

Entre baloney et prosciutto

 

Les images de quelques boxeurs mexicains qui affichaient des problèmes de surpoids lors du gala de EOTTM à Québec le 7 avril ont fait énormément parler. Même MC Gilles a arrêté de nous parler des Nordiques au 5 à 7 pour nous rappeler quelques exemples de boxeurs avec un surplus de poids. Même Deontay Wilder a affronté des boxeurs qui étaient loin d’être des athlètes, comme quoi, chez les poids lourds, les combats contre des « jambons » constituent un passage obligé.

 

Ceci dit, je déteste l’expression « jambon ». À mon avis, tout boxeur mérite mon respect. On se rend tout de même compte qu’il y a une grande variété de faire-valoir de bas de gamme. C’est pourquoi on doit décliner le jambon en plusieurs variétés, du baloney au prosciutto. Et je crois avoir trouvé le prosciutto par excellence : soit le boxeur Kristian Laight qui, selon boxrec, a subi 269 défaites en 290 combats! Seulement cinq fois il a perdu avant la limite. Toujours actif, le gaucher de 37 ans a livré quatre combats au mois de mars. Stéphan Larouche m’expliquait que ce boxeur est engagé régulièrement en Angleterre depuis 2003 parce que les promoteurs savent qu’il offrira une opposition de qualité à des boxeurs qui en sont à leurs premières armes en boxe professionnelle. On est loin des baloneys qui se couchent à la première gifle reçue.

 

Bilan Commonwealth

 

Les Jeux du Commonwealth se sont terminés en Australie avec une bonne récolte de médailles pour la délégation canadienne de boxe. Nos athlètes reviennent à la maison avec un total de six médailles, ce qui est deux fois plus que lors des Jeux de Glasgow en 2014. Il s’agit également d’une bonne nouvelle pour le nouvel entraîneur-chef national, le Brésilien Joao Carlos Soares Gomes de Barros.

 

Un seul athlète s’est qualifié pour une finale. Thomas Blumenfeld de Magog s’est incliné contre Jonas Jonas de la Namibie en finale des 64 kilos. Le boxeur de 20 ans concédait en expérience à celui qui avait remporté la médaille d’argent en 2014, et qui s’était également qualifié pour les Jeux olympiques de Rio en 2016. Tous les rounds ont été accordés à Jonas, à l’exception d’un seul pour l’un des cinq juges.

 

Outre la médaille d’argent de Blumenfeld, cinq autres médailles de bronze ont été obtenues. Eric Basran a perdu par décision partagée son combat de demi-finale des 56 kg contre Kurt Walker. Le poids lourd montréalais Harley-David O’Reilly a également été décoré.

 

Chez les dames, Sabrina Aubin s’est inclinée en finale contre l’éventuelle médaillée d’or des 57 kg, Skye Nicolson. Chez les 75 kg, Tammara Thibeault revient elle aussi la tête haute après sa défaite contre la championne du Commonwealth, Lauren Price. Enfin Marie-Jeanne Parent (69 kg) a réussi sa première compétition internationale en remplacement de Mandy Bujold. Sa seule défaite est survenue en demi-finale, elle aussi aux mains de l’éventuelle championne Sandy Ryan.