C’est ce qui arrive quand on ne va pas à l’école. Eh oui... la boxe s’apprend à l’école. D’abord dans les rangs amateurs, puis au niveau olympique et finalement chez les professionnels.

C’est justement parce qu’il n’est pas allé à l’école de la boxe qu’Adam Braidwood s’est fait assommer par Simon Kean, au troisième round, devant une foule en délire au Centre Gervais Auto de Shawinigan.

Dès les premiers instants du combat, il était évident que Braidwood ne faisait pas le poids face à Kean. Comprenez-moi bien.. Braidwood a tout tenté avec son arsenal limité. Mais il a été impuissant du commencement à la fin contre le très bon jab du Trifluvien. Tout ce qu’il avait en sa faveur, c’était le « lucky punch » qui n’est jamais venu.

Braidwood peut retourner chez lui dans l’Ouest canadien en se disant qu’au moins cette fois, il a été vaincu par un bien meilleur boxeur que lui.

On ne peut rien enlever à Braidwood. Il croyait vraiment qu’il était du calibre de Kean. Aujourd’hui, il est revenu les deux pieds sur terre. Comme bien d’autres hommes forts avant lui qui ont connu le même sort.

Le cas de Mariusz

Prenez le cas de Mariusz Pudzianoswski, cinq fois décrété l’homme le plus fort du monde.

Si jamais vous croisez notre homme fort par excellence de chez nous, Hugo Girard, demandez-lui de vous parler de Mariusz. Il vous répondra que cet individu a la force d’un animal.

Ce dernier a quitté le circuit des hommes forts en 2009 pour faire carrière dans les arts martiaux avec l’association KSW d’Europe.  

Tout comme Braidwood, Pudzianowski pensait tout balayer sur son passage dans les arts martiaux. Aujourd’hui, il a compris. Il présente une fiche de 12 victoires contre 6 revers. Il a même été passé K.-O. une fois par un certain Peter Graham, en 2015.

Braidwood n’a pas à se décourager de sa défaite. Il n’a qu’à faire comme Pudzianowski. Se reprendre en main et continuer à boxer. Je suis certain qu’il va connaître du succès. Il va battre des gars comme lui, des mastodontes dotés d’une force herculéenne. Mais il ne battra jamais un vrai boxeur qui, tout comme Simon Kean, a fait ses classes.

Homme fort… oui… boxeur…?

Je lui souhaite bonne chance. Il a un vrai charisme. Mais comme boxeur, qu’il ne sorte pas de sa classe.

Quant à Simon Kean, on peut envisager de meilleurs adversaires dans le futur. Ce droit lui revient. Selon le site Boxrec, il vient au 27e rang des meilleurs poids lourds au monde. Il devance même le vétéran Oscar Rivas, qui doit se contenter du 40e rang.

J’ai bien apprécié la présence de Jean-François Bergeron dans les parages du clan Kean. Tout comme Simon, c’est un ex-olympien qui s’est même rendu jusqu’au championnat NABA des poids lourds, ce qui lui a valu un match contre le géant de 7’0’’ et ex-champion mondial Nikolay Valuev.

Jusqu’où se rendra Simon Kean? Personne ne le sait. Même pas lui. Mais il a tout le talent, le charisme et le désir de vaincre pour monter les échelons qui l’amèneront au bout de ses forces. Je lui souhaite que tout ce qu’il désire se réalise.

Spence règle ça vite

« Je veux le gagnant du match entre Garcia et Porter quand ce sera disponible...» Ce sont là les premières paroles d’Errol Spence après avoir terrassé Carlos Ocampo dès le premier round.

Un crochet de la gauche à la cage thoracique droite et un autre de la droite de l’autre côté de la cage thoracique et le tour était joué.

Ocampo est resté au tapis un bon moment, accroupi comme un bébé qui commence à marcher. Et pourtant, cet Ocampo n’avait jamais connu la défaite avant de se mesurer au champion IBF des moyens.

Spence en était à son huitième K.-O. dès le premier round. Et pour la neuvième fois, il gagnait un combat par mise hors de combat à la suite de coups au corps.

« Plus jeune, mon rêve était de porter les couleurs des Cowboys de Dallas, a déclaré Spence devant le propriétaire des Cowboys, Jerry Jones, après son triomphe. Ce moment est un vrai rêve. Je veux remercier l’organisation des Cowboys. Je serai de retour après avoir unifié quelques titres. Éventuellement, ce sera un événement annuel. »

Spence défendait avec succès sa couronne IBF des mi-moyens pour la troisième fois. Pour le moment, le titre de la WBC est vacant, mais plus pour longtemps puisque Danny Garcia et Shawn Porter, les premier et deuxième aspirants à la couronne, s’affronteront le 25 août prochain. Mais ce que les gens veulent vraiment, c’est un match entre Spence et Terence Crawford, le nouveau champion de la WBO, vainqueur de Jeff Horn le 9 juin dernier.

Son désir le plus cher

« Ce que je désire vraiment, c’est d’unir tous les titres, se plaît à raconter Spence. Ce sera le vainqueur de Garcia c. Porter et ensuite, on se tournera du côté de Crawford. Je sais que je suis le meilleur mi-moyen au monde et je veux le prouver. »

Pour donner une idée de la popularité de Spence, il s’est battu devant plus de 14 200 personnes au Ford Center, à Frisco, au Texas.

Spence aurait bien voulu que le combat dure plus longtemps, mais son rival n’a pu résister à son attaque au corps dès la fin du premier engagement.

Quant à Ocampo, il retournera au Mexique avec son petit bonheur. Je me demande toujours comment il a pu faire pour se hisser au troisième rang des aspirants à la couronne de Spence, lui qui n’avait jamais combattu hors du Mexique et qui n’avait pratiquement jamais vaincu personne de qualité.

Un autre nom qu’il faut retenir est celui de Manny Pacquiao. Le vétéran doit affronter Lucas Mathysse le 15 juillet prochain pour le titre de la WBA. Pacquiao jouit toujours d’une grande popularité et en dépit de ses 39 ans est toujours un favori de la foule.

Bonne boxe!