2019 a été une très bonne année pour la boxe dans le monde entier. Aux États-Unis, on croyait bien que le retrait du réseau HBO du monde pugilistique causerait un retard sur le noble art.  

Ce fut tout le contraire qui s’est produit. Showtime a pris la relève  puis ESPN, Fox et FS1 ont suivi pour  la télévision tandis que l’entrée en scène de DAZN et ESPN+ s’occupaient de la diffusion en streaming.

Résultat : Une année record. Et si on se fie aux pronostics, ce sera encore mieux en 2020.

Qui va remplacer les têtes d’affiche de 2019, les Deontay Wilder, Anthony Joshua, Canelo Alvarez, Teofimo Lopez, Vergel Ortiz, les frères Charlo, Manny Pacquiao, Errol Spence, Terence Crawford, Vasyl Lomachenko et Miguel Berchelt, pour ne nommer que ceux-là. Ce sont eux qui ont donné cet essor à la boxe en 2019.

C’est une femme qui va lancer le signal du départ vendredi soir, du moins pour la télévision, au Ocean Resort Casino d’Atlantic City.

La double médaillée d’or des Jeux olympiques de Londres et de Rio, Claressa Shields, s’attaquera enfin à Ivana Habazin dans un match où T-Rex tentera d’ajouter une cinquième et sixième couronne à sa collection et elle devrait réaliser son rêve assez facilement puisqu’elle est favorite pour réussir son exploit par une marge de 80 contre un selon les experts.

On sait que Claressa Shields détient déjà tous les titres WBC, WBA, IBF, et WBO chez les poids moyens. Cette fois elle y va pour les titres vacants de la WBC et de la WBO chez les super-mi-moyennes, la même catégorie que Marie-Eve Dicaire qui trône en reine sur le titre de l’IBF.

Shields vs Dicaire

Verra-t-on un jour un affrontement entre Shields et Dicaire ? J’en doute. En tout cas, certainement pas à court terme.

Shields est une sorte de super vedette que l’on voit une seule fois dans une décennie.  J’ai beaucoup de respect pour Marie-Eve Dicaire, mais je ne crois pas que  présentement, elle ferait le poids contre cette lionne enragée chaque fois qu’elle monte sur un ring. Mais dans la boxe, tout est possible. Sauf que Shields ne se contentera pas de deux titres chez les mi-moyennes. Elle a déjà déclaré qu’elle entrevoyait tenter sa chance chez les 147 livres et ainsi contester les quatre couronnes de Cecilia Brækhus.

Quant à Dicaire, elle a déjà admis qu’elle voulait étendre son règne en unifiant les titres de sa division. Or, pour ce faire, il lui faudrait ou bien se mesurer à Hanna Gabriel, la championne de la WBA ou bien affronter Claressa Shields si cette dernière parvient à vaincre Ivana Habazin.

Que prévoit Shields

Que prévoit Shields pour les douze prochains mois?

Non seulement quelques défenses de ses titres, mais une incursion dans le monde des arts martiaux. Et deux combats contre la championne de l’UFC Amanda Nunes.  Le premier en boxe et le second en arts martiaux.

D’ailleurs, Shields s’entraine déjà depuis quelques mois et on dit qu’elle évolue très rapidement dans son style des arts martiaux.

Inutile de dire que deux matchs entre ces deux championnes feraient l’affaire des bonzes de la télévision et du « streaming » tout en accordant enfin des bourses respectables aux deux pugilistes.

Au diable Lomachenko

Shields a promis de fracasser le record de Vasyl Lomachenko c’est-à-dire de coiffer trois couronnes dans trois catégories de poids, dans un délai de temps inférieur à celui du triple champion des légers. Lomachenko avait été couronné champion dans trois catégories de poids à son douzième combat et Shields a la chance d’éclipser cette marque en dix matchs.

Malgré tout, il ne faudrait pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Ivana Habazin (20-3-0, 7 K.-O.) a gagné ses cinq derniers combats. La WIBA la place au 9e rang des meilleurs 154 livres.

Fera-t-elle le poids devant Shields? La tâche ne sera pas facile. Shields est classée en troisième place des meilleurs pugilistes féminins au monde, selon Ranker.

De Flint à Atlantic City

L’affrontement entre les deux devait avoir lieu le 5 octobre dernier, à Flint, au Michigan, la ville natale de Shields. On se souviendra que lors de la pesée d’avant match, Ali Bashir, l’entraineur de Shields avait été blessé sérieusement par le frère de la championne, Artis Mack. Bashir a dû être hospitalisé et Mack mis aux arrêts pour assaut.

On a donc décidé de remettre le combat à plus tard et Atlantic City a été choisi à la place de Flint, même si tous les billets avaient été vendus là-bas.

Lors de la pesée, à Atlantic City, on a fait appel à cinq policiers de la ville pour surveiller la scène. D’ailleurs, la sécurité sera à son maximum pour l’affrontement sur le ring.

Pour ceux et celles qui aiment miser un p’tit deux sur les matchs de boxe, ne touchez pas à ce combat. À 80 contre 1 pour Shields, cela n’en vaut pas la peine.

Prédiction : Claressa Shields par K.-O. au 9e.

Samedi soir 22 heures à RDS

Lorsque deux boxeurs présentent des moyennes de 75 % de leurs victoires par mises hors de combat, on peut s’attendre à un  rai feu d’artifice. C’est exactement ce que RDS vous suggère ce samedi lors du match entre Jesse Hart (26-2-0, 21 K.-O.) et Joe Smith (24-3-0, 20 K.-O.), vous sera présenté en direct du Hard Rock Hotel et Casino, d’Atlantic City.

Joe Smith, c’est le boxeur du peuple. Une sorte de journalier qui représente les unionistes du local 66 de la ville de Long Island. Il n’est peut-être pas le meilleur mi-lourd sur la planète, mais il a le cœur d’un poids lourd.

Il a subi trois défaites en carrière, dont deux à ses trois derniers combats. Il a cédé devant Sullivan Barrera et devant Dmitry Bivol, chaque fois par décision.

Son seul revers par K.-O. remonte à 2010 quand il avait été vaincu par K.-O. technique au 4e round par un certain Eddie Caminero. Il avait subi une grave blessure à la mâchoire. En 2017, contre Barrera, il avait terrassé son rival dès le premier round, mais il avait subi une fracture de la mâchoire le round suivant. Malgré cette blessure, il était parvenu à terminer le match, mais avait perdu par décision.

Cela peut vous donner une idée du caractère et de l’endurance de Joe Smith.

Jesse Hart est à peu près bâti dans le même moule que Smith. Il n’a jamais été mis hors de combat en 28 sorties. Le seul à l’avoir battu est Gilberto Ramirez, en deux occasions alors qu’il défendait son championnat de la WBO.

Je doute que ce match se rende à la limite même si les deux boxeurs présentent de bons mentons. Hart est un boxeur plus talentueux que Smith, mais dans un tel affrontement, le cœur au ventre ne se compte pas et c’est là que Smith pourrait causer une surprise, car il ne lâche jamais. C’est un travailleur infatigable.

Les preneurs aux livres ont établi Hart favori par 4 ½ contre 1 pour triompher. C’est une bonne gageure pour ceux et celles qui aiment parier sur les négligés.

La tension entre les deux hommes est palpable. Hart a toujours eu Bernard Hopkins comme exemple depuis sa tendre enfance et Joe Smith est celui qui a mis un terme à cet immortel de la boxe.

Depuis ce revers, Hart n’a jamais eu d’autre idée en tête que de venger cet échec de son idole.

Prédiction : Hart par K.-O au 8e ou Smith par décision.

Nouveau départ pour Mungia

À l’Alamodome, de San Antonio, au Texas, samedi soir, Jaime Mungia (34-0-0—27/K.-O.), l’ex-monarque WBO des super mi-moyens, va tenter sa chance chez les poids moyens contre un boxeur que David Lemieux a éclipsé en 2:44 lors de son passage à Las Vegas en septembre 2018. Vous vous souvenez du boxeur à la longue moustache, Gary O’Sullivan (30-3-0, 21 K.-O.).

Depuis cette soirée au T-Mobile Arena, où l’Irlandais avait été chloroformé dès le premier round, il est parvenu à vaincre deux « zombies » du nom de Gabor Gorbics (26-18-0,16 K.-O.) et Khiary Gray (16-4-0,12 K.-O.). Or, pour votre information, Gorbics a perdu ses quatre derniers matchs depuis sa défaite aux mains d’O’Sullivan tandis que Gray n’a pas boxé depuis son revers contre l’Irlandais en mars dernier. Cela vous donne une meilleure idée de la compétition.

Naturellement, les preneurs aux livres ne sont pas dupes. Ils ont donc établi Mungia favori par 17 contre 1 pour lancer sa nouvelle carrière chez les poids moyens. Ils auraient pu être encore plus généreux, mais il faut comprendre que Mungia en sera à son premier combat à 160 livres.

Il a abandonné son titre WBO des super mi-moyens avec un seul but en tête. Se mesurer un jour à son compatriote Canelo Alvarez. Si jamais le richissime double champion Alvarez décide d’abandonner son titre des poids moyens, Mungia pourrait vite devenir la coqueluche des amateurs, surtout les Latinos. Mais pour ce faite, il lui faut remporter des victoires convaincantes chez les 160 livres.

On sait que Canelo Alvarez a le Britannique Billy Joe Saunders dans sa mire et l’autre vedette, Gennady Golovkin, a lui aussi l’intention de tenter sa chance chez les super-moyens et sa cible pourrait être Callum Smith.

Or, Mungia devrait donc envisager affronter un jour les Jermell Charlo, Ryota Murata, Demetrius Andrade et Daniel Jacobs si jamais il veut régner en maitre chez les poids moyens.

Quant à O’Sullivan, il n’a rien à perdre. Il n’a aucune pression sur les épaules. S’Il subit  la défaite il demeurera un boxeur de deuxième ordre, une sorte de faire valoir pour les meilleurs. Et si jamais il devait remporter la victoire, ce serait la surprise de ce début d’année.

Chez les super mi-moyens, Mungia avait tout pour réussir. La jeunesse, la science de boxe et une bonne force de frappe. Il a conservé une moyenne de près de 80 % de ses victoires par mises hors de combat.  Pourra-t-il transporter cette force de frappe chez les poids moyens? C’est ce que nous saurons samedi soir.

Prédiction : Mungia avant le 7e round.

Bonne boxe!