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RÉSULTATS

Grand Prix du WBC : « Ce tournoi m'appartient »

Derek Pomerleau Derek Pomerleau - Tirée d'Instagram
Publié

Quelques jours seulement avant son départ pour l'Arabie saoudite afin d'y disputer son premier combat du tournoi des poids moyens du Grand Prix du WBC en avril dernier, Derek Pomerleau avait convié les gens à un entraînement public à Mercier où il vit avec sa famille.

Pomerleau offrait même les beignes et le café, question de montrer qu'il est reconnaissant de l'appui dont il bénéficie dans sa communauté depuis ses débuts chez les amateurs il y a un peu plus d'une dizaine d'années. À son grand étonnement, entre 300 et 400 personnes se sont pointées et certains amateurs ont dû être refoulés à la porte par manque d'espace.

« Ça m'a ébloui, ça faisait des années que je n'avais pas vu ça », a raconté son entraîneur Stéphan Larouche lorsque rencontré la semaine dernière à son gymnase du Complexe sportif Claude-Robillard à Montréal, alors que le duo s'apprête à retourner à Riyad pour prendre part à son deuxième duel de la compétition contre l'Irlandais Paul Ryan vendredi.

« Il y a quelque chose de magique avec Derek, un peu comme avec Stéphane Ouellet, Lucian Bute et Dave Hilton, a continué Larouche. Quand il commence, j'ai envie de regarder les trois minutes du round. Et c'est un produit purement québécois. Sa famille vient d'ici. »

Avec Alexis Barrière, Pomerleau est assurément l'un des plus beaux espoirs de la boxe professionnelle locale, qui est présentement sans champion du monde pour la première fois depuis des lustres à la suite de la défaite d'Artur Beterbiev face à Dmitrii Bivol en février.

Âgé de 25 ans, Pomerleau demeure encore relativement inconnu de l'amateur de sports lambda, d'autant plus qu'il n'a livré que 12 combats jusqu'à présent. Chose certaine, son plus récent contre l'Ukrainien Liparit Ustina était de très, très loin son meilleur en carrière.

« Je ne me suis pas fait toucher du combat, sauf dans les derniers instants du sixième et dernier round, a déploré Pomerleau sous le regard moqueur de Larouche, qui n'était pas dans son coin pour ce duel, retenu à Sheffield, en Angleterre, pour un affrontement de Mathieu Germain. C'est un mauvais coup de poing que je n'aurais jamais dû encaisser.

« Ce que j'ai le plus aimé, c'est qu'il y a eu de l'adversité. Le gars avait quand même une belle fiche (11-0, NDLR) et c'était plaisant de lui infliger une première défaite. Il était tough. C'est un gars de combats à mains nues, donc de recevoir mes coups, cela ne le dérangeait pas. Je l'aurais frappé avec une pelle et n'aurais probablement pas réussi à le faire tomber. »

Face à Ryan, Pomerleau n'entrevoit pas du tout le même genre de combat. « Il va être très compliqué à boxer, a-t-il expliqué. Il est un peu croche. Il est du genre à lancer de longues gauches au moment où tu ne t'y attends pas. Il n'est pas très grand, mais a de longs bras. »

À une certaine époque, Pomerleau aurait progressé tranquillement, mais sûrement dans l'ombre de la vedette locale du moment et aurait profité de la visibilité des HBO et Showtime de ce monde pour attirer l'attention sur la scène internationale. Mais tout cela est du passé et Pomerleau n'avait pas le choix de plonger et accepter l'invitation du WBC.

La gestion des combats s'en retrouve évidemment chamboulée. Pas question de construire les victoires et d'y aller un petit round à la fois. Si l'occasion de fermer les livres se présente, il faut absolument la saisir. « Il faut être vigilant et suivre le plan de match », a dit Pomerleau.

« Tu ne peux pas te présenter là pour faire du temps et te développer, a précisé Larouche. Si tu peux gagner dès le premier round avec le premier coup de poing, c'est juste tant mieux! »

Et à la lumière de ce qu'il a vu là-bas pendant le premier tour du tournoi des poids moyens, Pomerleau est persuadé plus que jamais qu'il repartira de là-bas avec les grands honneurs.

« Ce tournoi m'appartient. Il m'appartient déjà, a conclu Pomerleau. Et je sais déjà contre qui je vais me battre en finale. Contre l'Australien Dylan Biggs ou le Mexicain Isaac Torres. »

À son retour d'Arabie saoudite, Pomerleau s'est déjà promis de tenir un autre entraînement public et surtout de l'annoncer avec plus que quelques jours d'avance. Gageons qu'il devra réévaluer – à la hausse – la quantité de beignes et de café qu'il compte offrir à ses fidèles.