Pouvez-vous imaginer un combat de championnat où l’arbitre doit intervenir au moins 120 fois pour séparer les deux antagonistes? C’est assez pour faire tourner dans leurs tombes les Joe Louis, Rocky Marciano, Sugar Ray Robinson et Jake Lamotta, pour ne nommer que ceux-là.

Samedi soir, à l’aréna de Riga, en Lettonie, Mairis Briedis a défendu avec succès sa couronne WBC des lourds légers contre l’ex-poids lourd Mike Perez.

Ce match faisait aussi partie de la Super Série Mondiale de Boxe et Briedis en a profité pour éliminer Perez et ainsi passer en demi-finale. Mais la prochaine fois, son adversaire sera nul autre qu’Oleksandr Usyk, déjà qualifié grâce à son triomphe en quart de finale sur l’Allemand Marco Huck.

Pour le moment, la fiche de Briedis reste vierge, 23 victoires en autant de combats.  Mais je persiste à croire qu’il n’a jamais battu personne de renom.

On aurait voulu faire une annonce de Velcro et on n’aurait pas pu trouver meilleurs ambassadeurs.   Au moins 120 fois, pendant les 36 minutes de combat, l’arbitre italien Massimo Barrovecchio a dû s’interposer entre les deux hommes pour les séparer.  À la fin de la rencontre, il était aussi fatigué que les deux boxeurs, à qui il a enlevé chacun un point.  Perez pour un coup de tête qui a coupé le champion à l’œil, et Breidis pour avoir retenu.  Malgré tout, les juges ont opté pour des pointages de 116-110, 115-111, et 114-112.

C’est dommage que le spectacle n’ait pas été à la hauteur d’un match de championnat. L’aréna de Riga était rempli à craquer et le duel était retransmis au Canada via Super Chanel.

Juste pour vous donner une idée de l’allure du combat, l’arbitre s’est interposé onze fois au troisième engagement et douze fois en quatrième. Encore pire? En douzième et dernière reprise, on a eu seize accrochages. Pourtant, le combat semblait tout de même assez égal, du moins aux yeux de l’aspirant.

Si par hasard vous n’avez pas vu ce combat, vous n’avez rien manqué. Ce fut le pire combat de la compétition jusqu’ici.

La série se transporte maintenant, à Stuttgart, en Allemagne, où Chris Eubank fils affrontera Aveni Yildirim, en quart de finale, chez les supers-moyens, samedi prochain.

Des menaces, des menaces

Un autre boxeur a été mis en doute à la suite d’une enquête de la VADA. Il s’agit du poids lourd Luis Ortiz qui devait affronter le champion de la WBC Deontay Wilder, le 4 novembre prochain, dans un match de championnat.

Selon le président de la WBC, Mauricio Sulaiman, Ortiz aurait fait usage de diurétiques tels que du chlorothiazide et hydrochlolrothiazide, une substance défendue par l’association.

Si on se fie aux déclarations du médecin traitant d’Ortiz, il aurait prescrit cette drogue pour un problème de pression artérielle de l’aspirant de 38 ans.

Malgré tout, Wilder a informé le président de la WBC qu’il serait prêt à affronter Ortiz même s’il a utilisé un médicament défendu. C’est le troisième aspirant dans les seize derniers mois à être sous le coup d’une suspension à la veille d’affronter Wilder. Ce fut tout d’abord Alexander Povetkin qui a été démasqué, puis Andrej Wawrzyk.

Si jamais la WBC renonce à laisser Ortiz combattre, il se pourrait que Bermane Stiverne vienne en relève.

Stiverne est le premier aspirant à la couronne de Wilder et il doit affronter Dominic Breazeale, en sous-carte du combat de Wilder, qui veut absolument monter sur le ring le 4 novembre prochain.

Histoire à suivre.

Qui est le meilleur?

Maintenant qu’Andre Ward a décidé de prendre sa retraite, qui est le meilleur boxeur livre pour livre sur cette planète? Selon Freddie Roach, c’est Terrance Crawford.  Mais la revue Ring Magazine n’est pas d’accord. Selon ses experts, c’est Gennady Golovkin qui devrait être reconnu comme le meilleur boxeur livre pour livre.

Personnellement, j’opte pour Gennady Golovkin, suivi de Crawford, de Vasyl Lomachenko et de Mikey Garcia.

Par contre, je n’ai aucune objection à donner le premier rang à Bud Crawford. Il présente une fiche de 32 triomphes sans revers et 23 victoires par K.-O.. De plus, il est très populaire dans sa ville d’Omaha, au Nebraska, où il remplit l’aréna chaque fois qu’il s’y présente.

Par contre, GGG présente lui aussi une fiche vierge. La seule tâche est ce verdict nul contre Saul Alvarez, gracieuseté de la juge Adalaide Byrd, qui est maintenant en congé forcé .

Vasyl Lomachenko est le seul à avoir perdu un match parmi les quatre premiers, mais il est évident qu’il est un boxeur dont le talent sort de l’ordinaire. On en aura une meilleure preuve le 17 décembre prochain, alors qu’il se mesurera au Cubain Guillermo Rigondeaux, un autre qui n’a jamais été battu chez les pros.

Surveillez bien aussi les performances de Mike Garcia, le champion WBC des légers. Ce dernier est une vraie machine de boxe, invaincu en 37 combats, dont 30 ont été le fruit d’un K.-O..

À surveiller

J’ai eu l’occasion de voir à l’œuvre Oscar Rivas, jeudi dernier au Casino de Montréal. Après une absence du ring d’une durée de quatorze mois, il est revenu plus fort que jamais.

Enfin, il est en bonne santé et on peut entrevoir des jours meilleurs pour lui. C’est vrai que le rival qu’il a vaincu par K.-O. dès le premier engagement était loin d’être de calibre. C’était son premier combat après une absence du ring de neuf mois et c’était la troisième fois qu’il abdiquait par K.-O..

On devra augmenter le talent de ses rivaux pour connaitre la vraie valeur de Rivas, mais dites-vous bien qu’il a tout le talent et surtout la force de frappe pour aller loin chez les poids lourds, où il est maintenant détenteur de la ceinture de la NABF.

Bonne boxe!