MONTRÉAL - Andrzej Fonfara a dû s’y prendre à deux fois pour respecter la limite de 175 livres en vue de son duel contre le champion des poids mi-lourds du WBC Adonis Stevenson demain soir, mais grâce à la magie de la télévision, les amateurs et les journalistes n’y ont vu que du feu.

La pesée officielle a été présentée à midi sous la supervision de la Régie des alcools, des courses et des jeux comme à l’habitude, mais à huis clos, si bien que les résultats n’ont été dévoilés que sur le coup de 17 h au cours d’une émission télévisée. Le Polonais a ainsi affiché un poids de 174,2 livres, mais ce n’est que plus tard qu’on a appris que son premier essai affichait 175,8 lb.

« Son entraîneur Virgil Hunter était en furie, c’est la première fois depuis le début de sa carrière qu’il manquait sa première pesée, a déclaré le promoteur Yvon Michel en marge de l’événement tenu vendredi après-midi au Casino de Montréal. Son pèse-personne à l’hôtel était mal calibré. »

« C’est devenu un lourd léger à l’âge où il est rendu. Il a sûrement fait beaucoup de sacrifices pour respecter la limite, a opiné Stevenson (28-1, 23 K.-O.) qui a quant à lui fait osciller le pèse-personne à 173,6 livres. Il va sûrement être très gros dans le ring, mais il ne sera pas rapide. »

Les deux boxeurs ont ensuite offert un long face à face intéressant, Fonfara (29-4, 17 K.-O.) narguant même le champion en lui signifiant que la fin de son règne était bientôt arrivée.

« Je lui ai simplement demandé s’il était prêt et il m’a répondu qu’il l’était, a révélé Stevenson. De toute façon, c’est demain dans le ring que ça va se régler. J’ai travaillé pour l’arrêter. »

Il a en effet dit souhaiter vouloir « venger » sa victoire par décision unanime sur le Polonais en mai 2014, puisque ce dernier avait mis fin à sa série de 10 gains avant la limite. Fonfara avait visité le tapis aux 1er et 5e rounds avant de rendre la pareille à Stevenson au 9e. Stevenson effectuait alors la 3e défense de son titre obtenu à la suite de sa victoire sur Chad Dawson.

La pression sur Pascal selon Ramsay

En action en demi-finale, Eleider Alvarez (22-0, 11 K.-O.) et Jean Pascal (31-4-1, 18 K.-O.) ont affiché des poids identiques de 174,6 livres. Le Montréalais d’origine colombienne mettra sa position d’aspirant obligatoire à Stevenson et sa ceinture d’argent des mi-lourds du WBC en jeu.

Comme cela avait été le cas depuis l’annonce du combat, Pascal n’y est pas allé de déclaration fracassante, admettant cependant que la suite de sa carrière dépendait du résultat du duel de samedi. « Ça passe ou ça casse demain soir », a lancé l’ancien champion des mi-lourds du WBC.

« Jean a déjà goûté au championnat du monde. Il l’a été et il veut le redevenir, a ajouté son entraîneur Stéphan Larouche. L’objectif en boxe, c’est de devenir champion du monde, de faire de l’argent et d’en ramasser le plus possible pour s’assurer d’avoir un avenir qui a de l’allure.

Un dernier face-à-face

« Alvarez a juste travaillé à ce jour. Il a travaillé fort, l’a eu plus difficile que tout le monde parce que son tour n’est jamais venu. Il est présentement en haut de l’échelle et il a une chance de se faire lancer en bas de cette échelle. C’est clair qu’il a plus à perdre que Jean demain soir. »

« Si Jean Pascal perd le combat, pensez-vous qu’il va être de retour?, a répliqué l’entraîneur d’Alvarez, Marc Ramsay. Jean Pascal a beaucoup à perdre. Même s’il a voulu vous faire croire le contraire, la pression est beaucoup plus sur ses épaules que sur celles d’Eleider à mon avis. »

Les deux boxeurs ont longtemps fait partie du groupe de Ramsay et ont disputé de nombreux rounds d’entraînement au fil des années. Pascal avait quitté son entraîneur de longue date dans la foulée de son premier revers face à Sergey Kovalev et sa courte victoire sur Yunieski Gonzalez.

Clayton dans l’incertitude

Si Custio Clayton (11-0, 9 K.-O.) n’a eu aucun mal à respecter la limite de 147 livres dans un choc pour les titres continental des Amériques du WBC et intercontinental de l’IBF des mi-moyens, mais il n’est pas possible d’en dire autant de son adversaire Oscar Cortez (26-2, 14 K.-O.).

À vrai dire, Cortez a fait exploser le pèse-personne à 171 livres, si bien que Groupe Yvon Michel (GYM) est parti à la recherche d’un rival de remplacement. Deux boxeurs du nord-est des États-Unis se sont montrés intéressés et l’un d’eux devrait signer un contrat au cours de la soirée.

Étant donné que Cortez était en ville, GYM a tenté de l’opposé au boxeur de Brossard Shakeel Phinn, qui doit se battre sur une carte prévue dans deux semaines au Casino de Montréal, mais la Régie des alcools, des courses et des Jeux a cependant refusé de sanctionner le combat.

« Ça passe ou ça casse demain soir »
« Je connais très bien Jean Pascal »
« Demain, je veux être champion du monde »
« C'est dans le ring que ça va se régler »
Problème de balance: « Aucune inquiétude »