MONTRÉAL - Simon Kean ne comptait que 14 petits rounds d’expérience en 7 sorties depuis le début de sa carrière et le coriace Avery Gibson lui a permis d’en ajouter 8 précieux au compteur.

Cela dit, le poids lourd trifluvien a été dominant avant de l’emporter par décision unanime des juges pour demeurer invaincu, samedi soir au Centre Bell, en demi-finale du gala présenté par Eye of the Tiger Management (EOTTM) et mettant en vedette Steven Butler et Brandon Cook.
Les trois juges ont remis des cartes de 80-72, 80-72 et 79-73 en faveur de Kean (8-0), qui a néanmoins dû travailler d’arrache-pied pour contrer l’accrochage continuel de Gibson (8-6-4). L’Américain n’a ainsi toujours pas été battu avant la limite depuis le début de sa carrière.

« Je suis très content, j’ai beaucoup appris pendant ce combat-là, a avoué Kean en conférence de presse. J’ai appris à gérer mon énergie. J’étais un peu stressé en raison de l’ampleur du gala, mais encore là, j’ai appris de cela. Je m’attendais même à ce que ce soit un peu plus difficile. »

« Simon a fait un excellent combat. Nous savions qu’il avait un vrai défi et il l’a relevé haut la main, s’est ensuite réjoui le président d’EOTTM Camille Estephan. Il a gagné tous les rounds contre un adversaire qui était très coriace, très bon et très expérimenté. Il a appris là-dedans. »
Kean a rapidement donné le ton au premier round en atteignant Gibson à l’aide d’une droite, puis l’a encore touché à la fin du quatrième avec à un uppercut de la gauche qui lui a fait plier les genoux. Tout ce Kean n’a finalement pas réussi, c’est de lui passer le knock-out.

Contre un rival qui avait battu Didier Bence et soutiré un verdict nul à Éric Martel-Bahoéli l’an dernier, Kean a joué de prudence pendant la quasi-totalité du combat et se cachant derrière son jab et en l’appuyant sporadiquement avec sa grosse main arrière quand le moment s’y prêtait.

« Il roulait bien avec mes coups et je ne voulais pas perdre mon énergie à lancer une série de coups, a précisé l’ancien Olympien. J’avais peur de trop lancer et de me mettre en danger. C’était d’ailleurs un peu le plan de match. J’ai essayé de l’arrêter et il m’a livré un bon combat. »

Après s’en être tiré avec seulement quelques ecchymoses « qui [lui] vont bien », Kean devrait normalement être de retour dans le ring en sous-carte du combat que David Lemieux disputera à Curtis Stevens le 11 mars prochain dans un casino de Verona dans l’État de New York.

Ulysse est pleinement remis

Après avoir visité le canevas pour la première fois depuis le début sa carrière à son dernier combat en septembre dernier à Blainville, Yves Ulysse fils a démontré qu’il était pleinement remis de cette mésaventure en battant José Emilio Perea par décision unanime (80-72 x 3).

Avouant qu’il appréhendait le moment où il recevrait un premier coup de poing, Ulysse (12-0) a utilisé la recette qui avait fait son succès en esquivant les frappes de son adversaire avant de l’attaquer en combinaisons. Malgré de louables efforts, Perea (24-8) n’a jamais été dans le coup.

Yves Ulysse domine son adversaire


Dans les autres combats présentés en sous-carte, Mathieu Germain (9-0) est demeuré invaincu en s’offrant une victoire par décision unanime sur Juan Armando Garcia (19-6-2). Les trois juges ont remis des cartes identiques de 80-71 en faveur du Montréalais, qui a notamment envoyé le Mexicain au plancher à l’aide d’une droite au 7e round. Dans le passé, Garcia s’était également incliné devant Mian Hussain, David Théroux et Ayaz Hussain dans des duels tenus au Québec.

Le Montréalais d’origine kazakhe Batyrzhan Jukembayev (8-0, 7 K.-O.) a encore une fois prouvé qu’il est l’un des plus beaux espoirs de la boxe québécoise en passant un foudroyant knock-out à David Rangel (12-5) à 2:24 du 1er round. Jukembayev a terrassé Rangel d’un crochet de la droite envoyé en contre-attaque à la mâchoire dont le Mexicain n’a jamais en mesure de se remettre.

Le Montréalais Ayaz Hussain (12-1, 10 K.-O.) s’est moqué du Mexicain Ulises Perez (16-5) en le battant par arrêt de l’arbitre à 2:07 du 2e round pour enregistrer une 2e victoire de suite. Après l’avoir envoyé au tapis grâce à une solide droite au début du 2e assaut, Hussain s’est rué sur Perez à la reprise des hostilités et son coin a sagement reconnu que le supplice avait assez duré.

Le Montréalais Ayaz Hussain (12-1, 10 K.-O.) s’est moqué du Mexicain Ulises Perez (16-5) en le battant par arrêt de l’arbitre à 2:07 du 2e round. Après l’avoir envoyé au tapis grâce à une solide droite au début du 2e assaut, Hussain s’est rué sur Perez et son coin a ensuite sagement décidé que le supplice avait assez duré. Il s’agit d’une 2e victoire de suite pour « La Machine ».

Le Mexicain Oscar Mejia (8-2-1) a offert une bonne opposition au Montréalais d’origine kazakhe Ablaikhan Khussainov (5-0, 4 K.-O.) avant de s’avouer vaincu par arrêt de l’arbitre à 1:06 du 6e round. Mejia a touché la cible à plusieurs reprises, sauf que Khassainov n’a jamais bronché et a répliqué en s’attaquant continuellement à l’œil gauche de son rival pour causer des dommages.

En ouverture, l’Ontarien Josh O’Reilly (8-0, 2 K.-O.) s’est amusé aux dépens du Hongrois Attila Csereklye (6-6) avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 2:16 du 1er round en vertu de la règle des trois chutes au plancher. Comme c’est pratiquement toujours le cas pour ces athlètes venus du pays des Magyars, ce sont des coups au corps qui l’ont ralenti et éventuellement neutralisé.