MONTRÉAL - Marie-Ève Dicaire pouvait difficilement choisir meilleure occasion pour livrer sa meilleure prestation depuis le début de sa jeune carrière professionnelle.

Ayant l’honneur de disputer la première finale féminine d’un gala majeur de l’histoire de la boxe québécoise, l’athlète de Saint-Eustache a prouvé qu’elle a le profil de l’emploi en battant Lisa Noel Garland par décision unanime des juges, jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal, en clôture d’un évènement de la Série de boxe Chrono Aviation de Groupe Yvon Michel (GYM).

Les trois juges ont remis des cartes de 80-71, 80-71 et 79-72 en faveur de Dicaire (7-0), qui est ainsi demeurée invaincue en sept combats. Il s’agissait également d’un premier duel de huit rounds pour elle contre l’adversaire la plus expérimentée qu’elle n’avait jamais affrontée.

« L’ambiance était extrêmement cool, a avoué Dicaire après son triomphe. C’est certain qu’on ne connaît jamais qui a acheté les billets, mais j’ai senti que tout le monde était derrière moi. Je suis tellement contente. C’est le début d’une belle histoire que nous amorçons ensemble! »

Il faut dire que Dicaire a donné plus d’une raison aux amateurs de se réjouir. Sa main arrière a notamment touché la cible à de nombreuses reprises, mais c’est finalement avec un crochet de sa main avant qu’elle est parvenue à expédier Garland (15-7) au tapis au quatrième round.

« Je ne m’y attendais pas, a candidement avoué la boxeuse âgée de 30 ans. Je ne cherchais pas à l’envoyer au plancher, mais ç’a fini par arriver. En gymnase, j’avais travaillé sur plusieurs choses et j’ai été capable de les reproduire dans le ring. Je n’ai pas eu le K.-O., mais ç’a passé proche. »

L’Américaine a ensuite complètement perdu son sang-froid au cinquième assaut en traitant sa rivale de b**** pendant un corps à corps, sauf que la Québécoise ne s’est jamais laissée déranger, répliquant avec des frappes aussi puissantes que précises lancées en combinaisons.

« Dès le départ, elle avait essayé de me déstabiliser pour m’amener dans une zone d’inconfort, mais c’est elle qui s’est retrouvée là, a expliqué la gauchère. Elle voulait me faire sortir de ma game en me mettant de la pression continuellement, mais j’ai été capable de gérer tout ça. »

Classée sixième chez les poids mi-moyens du WBC, Garland avait remporté ses huit derniers combats, ce qui indique que Dicaire est encore prête à augmenter le niveau d’opposition après avoir vaincu l’ex-aspirante mondiale Paty Ramirez à sa précédente sortie en décembre dernier.

Mais étant donné qu’elle a disputé ses 7 premiers combats en l’espace d’un petit peu moins de 15 mois, l’athlète de Saint-Eustache entend maintenant s’accorder un moment de repos afin de se donner toutes les chances de récupérer d’un sport qui demeure extrêmement exigeant.

« Physiquement, ç’a été un combat difficile. Ç’a été un gros [combat de] huit rounds pendant lequel j’ai lancé beaucoup de combinaisons contre une adversaire qui fonçait continuellement, a reconnu Dicaire. Je suis due pour replacer des petites choses en compagnie de mon équipe. »

Après cette première finale réussie au Cabaret du Casino, Dicaire ambitionne maintenant de se battre dans un amphithéâtre où quelques milliers d’amateurs pourraient la voir à l’œuvre. Avec la prestation qu’elle vient de livrer, gageons que GYM ne tardera pas à lui offrir cette occasion.