Si vous êtes un amateur de boxe, un vrai, vous ne pouvez pas rater le match de samedi présenté sur Fox Sports, en provenance du Staples Center, à Los Angeles. On a deux champions mondiaux dont les noms figurent parmi les meilleurs boxeurs de l’heure.

Il y a Errol Spence, le monarque IBF des mi-moyens, un pugiliste qui n’a jamais perdu un seul combat en 25 sorties et dont la moyenne de K.-O. se situe à 84 %. Dans l’autre camp, Shawn Porter, le roi de la WBC, qui n’a jamais été mis K.-O. en 33 combats.

Ce n’est pas facile de faire un choix. Seul Porter a déjà connu l’amertume de la défaite. Deux fois en carrière il a mordu la poussière : contre Kell Brook, en 2014, et Keith Thurman, en 2016 avec des défaites par décision.

Errol Spence fils devra trimer dur pour battre Shawn Porter

Loin de se décourager, Porter est revenu à la charge et le 8 septembre 2018, il  a mis la main sur le titre de la WBC aux dépens de Danny Garcia, qu’il a vaincu par décision.

Maintenant, c’est le temps d’unifier les deux titres. 

Si je me fie aux prédictions des experts, Spence devrait sortir victorieux par décision. Pour certains, qui favorisent Porter, ils anticipent un triomphe par décision partagée.

Personnellement, je crois que Spence sortira victorieux par K.-O. avant le dixième engagement.

Si vous êtes un parieur, sachez que Spence est favori à 10  contre 1 pour remporter la victoire.

Spence n’a peut-être pas été exposé à des rivaux de qualité comme ceux de Porter, mais il a tout de même balayé tous ceux qu’on a présentés devant lui. Ce que l’on retient le plus chez lui, c’est ce triomphe avec  une facilité déconcertante aux dépens de Mikey Garcia. Porter n’a jamais connu une telle domination sur un rival de haut calibre au cours de sa carrière.

La grande différence entre les deux pugilistes, c’est que Spence a remporté tous ses combats avec une certaine aisance tandis que les plus spectaculaires triomphes de Porter ont été réussis avec énormément de travail.

Pour que ces prophéties se réalisent, il faut croire que Spence n’a rien d’autre en tête que son affrontement contre Porter. S’il triomphe, il a encore beaucoup de pain sur la planche. Il y a un affrontement avec Manny Pacquiao en vue. Il y a aussi une bataille possible en 2020 contre Terence Crawford, le roi de la WBO. Mais pour cela, il faudrait qu’Al Haymon, qui dirige la carrière de Spence, parvienne à s’entendre avec Bob Arum, le promoteur de Porter.

Malheureusement, les deux promoteurs ne fraternisent pas et ne font pas affaire ensemble.

À leur dernier combat, Spence pesait 146 ¼ livres contre Mikey Garcia tandis que Porter faisait osciller la balance à 146 ¾ livres contre Yordenis Ugas. Il y a donc très peu de différence de poids entre les deux hommes Sauf sur la taille. Spence fait 5’9 ½’’ tandis que Porter ne fait que 5’7’’.

Par contre, il faut se souvenir qu’à son premier match chez les pros en 2006, Porter pesait 165 ½ livres. Quant à Spence, il a toujours œuvré dans les 147 livres. À noter qu’il y a quelques semaines, Porter pesait dans les 170 livres.

PRÉDICTION : Spence par K.-O. avant le 10e assaut

Benavidez veut ravoir son titre

David Benavidez (21-0-0, 18 K.-O.) n’a qu’une seule idée en tête. Reprendre son titre de champion WBC des super-moyens aux dépens d’Anthony Dirrell (33-1-1, 24 K.-O.) qui lui a succédé en février dernier.

Dirrell est un vétéran qui aura 35 ans le 14 octobre prochain et il n’a pas connu la défaite depuis cette décision majoritaire perdue aux mains de Badou Jack, en avril 2015. Depuis, il a collé six victoires, dont deux sont le résultat de K.-O.

Benavidez est un jeune loup de 22 ans et seule la drogue a eu raison de lui. En septembre 2018, son test d’urine a révélé qu’il avait fait usage de cocaïne. On lui a enlevé son titre de champion et on lui a collé une suspension de quatre mois.

Depuis cette suspension, il a livré un combat et il a aisément disposé de J’Leon Love par K.-O. au deuxième round en mars dernier. Il boxait alors en sous-carte du match entre Errol Spence et Mikey Garcia.

C’est ce même Benavidez qui avait éclipsé si facilement notre Renan St-Juste, au Chumash Casino de Santa Ynez, en Californie, en décembre 2011.

Dirrell est un furieux combattant. Il a remporté sa plus belle victoire le jour où on lui a appris qu’il avait vaincu le cancer. Cette maladie l’avait obligé de se retirer de la compétition entre 2006 et 2008.

Dirrell est un bon boxeur, mais il a treize ans de plus que Benavidez. C’est peut-être là la plus grande différence entre les deux hommes, car sur le plan boxe, les deux sont de valeureux combattants, sauf que Benavidez est jeune et talentueux tandis que Dirrell est vieux et talentueux.

PRÉDICTION : Benavidez par décision

Bravo Steven!

Steven Butler était en feu vendredi soir au Casino de Montréal et il n’a fait qu’une bouchée de son rival Paul Valenzuela. Il n’a pris que 38 secondes pour le mater et il n’a même pas eu le temps de suer.

Butler en était à son huitième triomphe par K.-O. au premier round depuis le début de sa carrière.

Butler est un excellent jeune boxeur de 23 ans et il a déjà 30 combats derrière lui. C’est à cause de ce brio que BoxRec le place au 20e rang des meilleurs poids moyens sur la planète.

Quant à son rival, c’est un peu moins drôle. Il est classé 106e au monde et c’était la septième fois qu’il se faisait assommer dès le premier round.

Je demeure convaincu que Butler doit affronter de meilleurs adversaires.  Il est rendu là. Un peu comme Mikael Zewski chez les mi-moyens. Ils sont de classe internationale, donc il faut leur présenter des rivaux de calibre pour que lorsqu’ils combattront dans les grandes ligues, ils seront capables de tenir leur bout.

Un jour… un jour…

Nous avons déjà une championne mondiale en Marie-Ève Dicaire, mais un jour, je ne serais pas surpris que Kim Clavel la rejoigne comme monarque de sa division.

Encore une fois, elle a admirablement bien boxé, en dépit d’une entaille au nez, pour finalement vaincre la Roumaine Xenia Jorneac.

N’eut été du juge David Therrien qui a remis une fiche de pointage de 79-73, Clavel aurait blanchi sa rivale à la perfection 80-72.

Le plus intéressant chez Clavel, c’est qu’elle s’améliore de match en match.

J’espère qu’elle sera de la distribution du mois de novembre prochain au Centre Bell. Son entaille au nez devrait être totalement guérie à ce moment.

Chanceux dans sa malchance

C’est Tshibuabua Kalonga et non pas Julian Fernandez qui devait affronter Arslanbek Makhmudov (8-0-0, 8 K.-O.) ce samedi soir au Casino de Montréal.

Heureusement, pour Kalonga, il n’a pu obtenir son visa assez vite, or, il n’aura pas à endurer les coups de massue d’Arslanbek.

On s’est donc tourné en vitesse vers le Mexicain Julian Fernandez (14-1-0, 11 K.-O.) un boxeur dont le surnom est « Pit Bull » et qui n’a subi qu’un seul revers en carrière. Cette défaite (K.-O. au 2e round)  est survenue en septembre l’an dernier contre Tom Schwarz, une victime de Tyson Fury.

J’espère pour Fernandez que Makhmudov est de bonne humeur sinon ce pauvre Mexicain pourrait bien se faire assommer assez tôt.

Makhmudov n’est pas pour les longues fréquentations. Sa fiche le prouve hors de tout doute. Il ne lui a fallu que 15 rounds de boxe pour gagner ses huit combats, dont six se sont terminés dès le premier round.

J’espère juste que la ceinture NABF des poids lourds sera assez grande pour  faire le tour de taille de Makhmudov, dont le poids est de 262 livres.

PRÉDICTION : Makhmudov par K.-O. avant le 4e engagement

Bonne boxe!