Si jJ’avais écouté les conseils d’Yvon Michel, je serais beaucoup plus fortuné aujourd’hui. Il m’avait pourtant prédit qu’Oscar Rivas vaincrait Bryant Jennings. Mais j’étais tellement déçu de la dernière performance du Colombien contre Fabio Maldonado que je ne le voyais pas gagnant contre Bryant Jennings.

Donc... je m’exécute : Bravo Oscar pour ta victoire, mais n’oublie surtout pas de dire un grand merci à ton entraîneur Marc Ramsay.  Encore une fois, tout comme il l’avait fait pour Eleider Alvarez lors de sa victoire sur le présumé batteur de femmes, Sergey Kovalev, Ramsay a poussé son poulain à la limite et il a gagné.

Peut-être le combat ne passera pas à l’histoire, mais Rivas était tout de même en avance sur les cartes de deux juges : 106-103 et 105-104. L’autre officiel avait Jennings gagnant par 106-103. Ils ont fait tout ce travail pour rien puisque Rivas a réglé de compte de son rival au douzième assaut avec son triomphe par arrêt de l’arbitre.

Rivas a suivi son plan de match à la lettre, tel que décidé par Marc Ramsay. Et un de ces jours, les Américains devront se rendre à l’évidence que l’entraîneur québécois est dans les grandes ligues. Ils n’auront aucune difficulté à prononcer son nom puisqu’il se dit aussi bien en français qu’en anglais.

Rivas a donc ajouté à sa couronne NABF celle de la NABO, de Jennings, et celle de l’IBF Internationale. Avec ce triomphe, il a aussi mis fin à une série de cinq victoires de Jennings. Il a donc réussi à vaincre son rival par knock-out, ce que seul Luis Ortiz était parvenu à faire avant lui.

Parmi les dix premiers

On peut donc s’attendre à ce que le nom de Rivas paraisse maintenant parmi les dix premiers aspirants aux couronnes d’Anthony Joshua et de Deontay Wilder. Du même coup, au Canada, il devrait aussi supplanter les Canadiens Dillon Carman (23e), Mladen Miljas (35e) et Oleksandr Teslenko (36e).

Avant sa victoire sur Jennings, Rivas devait se contenter du 37e rang des meilleurs poids lourds au monde, soit neuf rangs de plus que Simon Kean (46e).  Aujourd’hui, il est évident qu’aucun poids lourd au Canada n’est meilleur que lui.

Rivas (26-0, 18 K.-O.) demeure donc invaincu. Il en était à son troisième combat en dix mois.

Que nous réserve l’avenir avec lui?

Certes pas un match de championnat. Du moins pas tout de suite. Une victoire ne fait pas un champion, mais il est permis de rêver. Deontay Wilder est déjà en négociations avec Tyson Fury, pour une revanche. Pour Anthony Joshua, on aimerait bien le voir affronter Jarrell « Big Baby » Miller, en juin prochain, au Madison Square Garden, histoire de mieux le faire connaître des Américains. Mais en Grande-Bretagne, le stade Wembley a déjà été loué pour le 13 avril prochain et exception faite de Joshua, rares sont les autres boxeurs qui peuvent remplir cet  amphithéâtre de plus de 90 000 spectateurs.

Parmi les dix meilleurs

Parmi les dix premiers aspirants chez les poids lourds, selon BoxRec, on retrouve Dillian Whyte (4e), Alexander Povetkin (5e), Kubrat Pulev (7e), Luis Ortiz (8e), Dominic Breazeale (9e), Joseph Parker (10e) et Adam Kownacki (11e).

Par contre, il ne faut pas oublier que tous ces aspirants sont habitués à de grosses bourses. Rivas n’est pas tellement connu aux États-Unis ce qui pourrait rendre les négociations difficiles, surtout sur le plan monétaire. Et il y a toujours cette clause de combat revanche avec Jennings.

Pour le moment, l’Américain ne sait pas exactement ce qu’il fera. Il parle même d’une retraite éventuelle.

BoxRec n’a pas pris de temps à améliorer la position de Rivas. Samedi matin, il était passé de la 37e place au 12e rang.  

Un bou bou d'Arthur

Pendant que Rivas trimait dur au Turning Point Resort & Casisno de Verona, dans l’État de New York, Demetrius Andrade défendait son titre WBO des poids moyens pour la première fois contre le Russe Artur Akavov.

Andrade n’a eu aucune difficulté avec Akavov dans un match qu’on pourrait qualifier de plate, sauf pour le dénouement en douzième round. Alors qu’Andrade y allait d’une danse de la fertilité, l’arbitre Arthur Mercante a voulu faire son petit « show »  en mettant un terme au combat inégal. Il ne restait que 24 secondes à faire dans ce duel de championnat quand Mercante a tout simplement décidé de mettre un terme au combat.

Akavov n’en revenait pas. Il a poussé l’arbitre, il a crié à l’injustice. Rien n’y a fait. Pour la première fois de sa carrière, le Russe perdait par mise hors de combat. Pourtant, il n’était pas blessé et ne montrait aucun signe de détresse. Je demeure convaincu qu’Akavov méritait au moins de terminer le duel.

C’est dommage, car Mercante est reconnu comme un bon arbitre. Cette fois, il a vraiment manqué le bateau.  

Trois knock-out en première

Ça s’est tapé fort à Verona vendredi soir. Pas moins de trois knock-out dès le premier round ont été enregistrés. Un des meilleurs est celui de Pablo Cesar Cano aux dépens de l’ex-champion dans trois divisions de poids, Jorge Linares.

Âgé de 33 ans, Linares a visité le tapis à trois occasions avant que l’arbitre Ricky Gonzalez mette fin  à ce semblant de combat.

Retenez bien ce nom : Pablo Cesar Cano (32-7-1, 22 K.-O.) Il a du ciment dans les mains.

Un coup de vent

Une autre qui n’a fait qu’une bouchée de sa rivale est Amanda Serrano. Elle a commencé le combat en lionne et sa rivale, Eva Voraberger n’a jamais été dans le coup. Après 35 secondes du premier round, Voraberger était victime d’une mise hors de combat technique et Serrano n’avait même pas eu le temps de suer.

Serrano a donc remporté les honneurs du titre WBO des super-mouches, ce qui lui donne un septième titre dans sept divisions de poids.

Les preneurs aux livres ne s’étaient pas trompés. Elle était favorite par 30-contre-1 pour remporter la victoire.

Broner ne vaut pas 75 $

Félicitations à Manny Pacquiao. On n’aurait jamais dit qu’il avait 40 ans depuis décembre dernier. Il a été rapide dans ses mouvements et a montré l’énergie d’un vrai champion. Il a donc conservé sa couronne WBA des poids mi-moyens.

Je me demande vraiment si le « Pacman » a été aussi brillant dans sa victoire ou si plutôt le « Problem » Adrien Broner a été pourri à ce point.  En tout cas, il ne valait certainement pas les 75 $ que j’ai déboursés pour le voir courir comme un lièvre traqué par un renard.

J’espère que c’est la dernière fois qu’on nous présente la face d’Adrien Broner et ses vêtements d’Halloween, à la télé payante. Il est évident qu’il a des papillons entre les deux oreilles. Il n’a aucune classe et son style à reculons est ennuyant au possible. Incroyable, mais vrai... Il a touché 2,5 millions $ pour sa soirée de travail.  

Le pire, c’est qu’il croit vraiment avoir gagné le combat. C’est du moins ce qu’il a déclaré à Jim Gray après le verdict. Allant même jusqu’à dire qu’une théorie de conspiration existait contre lui. Voyant cela, Gray a tout simplement mis fin à l’entrevue.

En entendant sa déclaration, la foule de quelque 13 000 personnes réunies au MGM Grand de Las Vegas s’est mise à le huer.

Personnellement, je crois que les juges ont même été trop généreux à son égard. Pour moi, il n’a pas gagné plus de deux rounds dans ce match. Broner a été totalement déclassé par un rival onze ans plus vieux que lui et il ne mérite plus de faire une finale à la télé payante.

Pacquiao c. Mayweather II

Après la rencontre, Pacquiao s’est dit intéressé par un match revanche contre Floyd Mayweather fils, qui était présent dans l’amphithéâtre. « Money » n’a pas répondu au défi. Mais si j’étais à sa place, j’y penserais deux fois avant d’affronter à nouveau le « Pacman ».

« Money » aura 42 ans le 24 février prochain. Son dernier vrai combat de boxe remonte au 12 septembre 2015 alors qu’il avait vaincu Andre Berto par décision. Toutefois, depuis son cirque contre Conor McGregor, Mayweather a dû se contenter d’une maigre bourse de 9 millions $ pour s’amuser pendant quelques minutes face à un jeune champion des arts martiaux, au Japon.

Dimanche soir à Vegas, Pacquiao a touché 20 millions $ pour sa soirée de travail et il devrait mettre la main sur un autre 10 millions $ à la suite de retombées de la télé payante. C’était la première fois qu’il livrait un combat aux États-Unis depuis le 5 novembre 2016, alors qu’il avait vaincu Jessie Vargas. Ensuite, il s’est fait voler son titre contre Jeff Horn, en Australie, et en a repris un autre en Malaisie contre Lucas Martin Matthysse.

Il semble, selon les experts qu’un match revanche entre Mayweather et Pacquiao vaudrait  plus de 50 millions $ à chacun des participants. Ce n’est pas à dédaigner et cela aiderait à régler le cas du « Pacman » avec le fisc américain.

Si jamais Mayweather refuse de sortir de sa retraite et de revenir à la boxe, Pacquiao pourrait éventuellement affronter le gagnant du match entre Mikey Garcia et Errol Spence fils.

Le sang coule à flot

Le match entre Marcus Brown et Badou Jack a donné lieu à un affrontement sanguinaire surtout au cours du septième round quand les têtes des deux boxeurs sont venues en contact. Le coup était accidentel, mais Jack a subi une large entaille de plusieurs pouces au front et il n’a plus jamais été dans le coup par la suite. D’ailleurs dès la fin des hostilités, il a été conduit à l’hôpital pour y subir des points de suture.

Mais ce n’est pas cette blessure qui a ralenti ses ardeurs. Il a été lent à démarrer et un juge ne lui a donné qu’un seul round dans ce combat. On aurait dit qu’il ressentait encore les effets de son dernier match nul conte Adonis Stevenson.

 Marcus Brown devient donc l’aspirant obligatoire du WBC et de son champion Oleksandr Gvozdyk. Il a aussi la possibilité de se mesurer à Dmitry Bivol, le monarque de la WBA. Quant à Jack, qui a 35 ans, il livrait un deuxième match sans victoire.

Du côté de Brown, je ne le vois pas sortir vainqueur contre Gvozdyk ou bien Bivol, tout simplement parce qu’il n’a pas la force de frappe comparable à ces deux champions.

Bonne boxe!