MONTRÉAL – Francis Lafrenière est vraiment passé par toute la gamme des émotions au cours des derniers mois. Une défaite crève-cœur contre Albert Onolunose. Une revanche prévue le 29 juin, reportée le 20 juillet et finalement annulée en raison de son mariage tenu le… lendemain.

Mais comme la vie fait parfois bien les choses, le très charismatique boxeur de Coteau-du-Lac n’aurait pu souhaiter un meilleur retour, puisqu’il a battu l’expérimenté Samir Barbosa par arrêt de l’arbitre à 2:29 du 1er round, samedi après-midi au Cabaret du Casino de Montréal, en finale du premier gala de la nouvelle saison de la série de boxe Dooly’s de Groupe Yvon Michel (GYM).

Lafrenière (17-6-2, 10 K.-O.) a d’abord ébranlé Barbosa (37-15-3) à l’aide d’une solide droite au menton au début du round et alors que le Brésilien peinait à survivre à la rafale de coups qui a suivi, l’arbitre Alain Villeneuve s’est interposé pour stopper le violent carnage qui se dessinait.

« C’est vraiment bon de revenir avec une victoire comme celle-là, s’est réjoui l’athlète âgé de 30 ans à sa sortie du ring. Et dire que j’ai failli [jusqu’à la dernière minute] prendre le combat contre Onolunose. C’est fou pareil! Mais je ne le regrette pas du tout, parce que je suis encore marié! »

Contrairement à son habitude, Lafrenière ne s’est pas jeté à corps défendu sur son adversaire, qui avait déjà fait la limite contre l’ancien champion du monde des poids moyens Daniel Geale. Le Québécois n’a pas complètement renié le combat à l’intérieur, mais il s’est servi de son jab.

« J’avais regardé quelques vidéos et j’étais prêt, s’est félicité Lafrenière. Je l’ai atteint au visage, mais ce sont vraiment les coups au corps qui ont fait toute la différence. Il avait quand même fait 12 rounds contre Geale, alors je suis vraiment content. Je ne pouvais pas demander mieux.

« J’étais prêt pour 10 rounds afin d’en faire 8 dans le tapis. C’est le genre de combat qui me permet de reprendre confiance, moi qui n’en ai pas beaucoup de nature. Je ne voulais pas revenir trop vite, car je sentais que j’avais des choses à travailler. J’y vais étape par étape. »

Il ne faudrait cependant pas oublier de rappeler que Barbosa avait effectué sa dernière sortie en juin 2016 et qu’elle n’avait duré qu’un maigre 31 secondes, étant donné qu’il avait rapidement passé le knock-out à son obscur compatriote Hermeson Santos. Cela dit, Barbosa n’avait jamais été arrêté aussi rapidement depuis le début de sa carrière, d’après les statistiques disponibles.

Lafrenière sera de retour dans le ring le 24 novembre prochain au Casino et un affrontement contre le champion unifié nord-américain Patrice Volny est dans les cartons pour février ou mars. Lafrenière souhaite ardemment remettre la main sur le titre NABO des moyens qu’il a perdu aux poings d’Onolunose que ce dernier a ensuite échappé à Volny en septembre dernier.

Phinn s’offre un combat avec Dario Bredicean

Shakeel Phinn avait vécu une vive déception en voyant un important combat prévu en Nouvelle-Zélande être annulé cet été, et c’est le pauvre Crispulo Javier Andino qui a servi de défouloir.

Phinn (19-2, 13 K.-O.) a envoyé Andino (20-12-1) au tapis, puis l’a ébranlé de nouveau avec une violente droite au menton avant d’être sacré gagnant par arrêt de l’arbitre à 2:30 du 1er round.

Le cogneur de Brossard a ainsi enregistré une troisième victoire de suite depuis qu’il s’est incliné à la surprise générale devant Ramon Aguinaga en février un peu plus tôt cette année au Casino.

« Je m’étais entraîné tellement fort mon combat en Nouvelle-Zélande, j’étais juste trop prêt, a dit Phinn, qui affrontera Dario Brediciean en sous-carte du choc qui opposera Adonis Stevenson et Oleksandr Gvozdyk le 1er décembre à Québec. Le titre intercontinental de l’IBF sera à l’enjeu.

« J’ai déjà fait beaucoup de sparring avec Dario, mais j’ai toujours eu l’impression que nous finirions par nous battre ensemble. Dario est un ami à l’extérieur du ring, mais j’ai besoin de ce combat-là pour faire avancer ma carrière. Une victoire me placerait dans les classements. »

Bouchard ne fait pas patienter Duguay

Livrant un premier combat sans son entraîneur de toujours dans son coin, Sébastien Bouchard s’est assuré que François Duguay – qui se mariait un peu plus tard aujourd’hui – ne soit pas trop rongé par la nervosité en attendant l’appel qui lui annoncerait le résultat du duel de son élève.

Le boxeur de Baie-Saint-Paul a effet défait le Mexicain Carlos Gorham par arrêt de l’arbitre à 1:17 du deuxième round après lui avoir asséné une solide combinaison droite-gauche au visage.

Peu reconnu pour sa force de frappe depuis le début de sa carrière, Bouchard (17-1, 7 K.-O.) a enregistré une deuxième victoire de suite avant la limite. Gorham (16-5-1) avait quant à lui été stoppé qu’une seule fois – par l’éventuel aspirant mondial Omar Tienda – avant cet après-midi.

« Ça m’a pris 15 ans avant de trouver cette force de frappe, mais j’ai fini par la trouver, a lancé Bouchard à la blague après son triomphe. Dans le passé, tout était basé sur mon timing, mais ma blessure [à un biceps] m’a obligé de travailler d’une nouvelle façon. Au lieu de boxer sur la pointe des pieds, je suis installé vers l’arrière et je suis capable de dégager plus de puissance. »

Bouchard sera aussi de la carte du 1er décembre et devrait combattre pour un titre mineur.

Des victoires pour Bolivar, Houle et Pellerin

Les favoris locaux Jean-Michel Bolivar, de Pointe-Calumet, et Tommy Houle, de Sainte-Béatrix, ont poursuivi leur ascension dans le monde impitoyable de la boxe professionnelle en s’offrant des gains décisifs par knock-out, dans le premier cas, et par décision unanime, dans le second.

Bolivar (5-1, 3 K.-O.) a arrêté Adriel Juzaino (26-18-3) à 2:51 du 1er round à l’aide d’une série de coups à la tête, tandis que Houle (4-0) a eu le dessus 39-37, 39-37 et 39-37 sur Rafael Ortiz (3-2-1) pour demeurer invaincu en quatre combats depuis le début de sa carrière. Les deux boxeurs seront du prochain événement de GYM qui sera tenu le 24 novembre en après-midi, au Casino.

Le spécialiste des arts martiaux mixtes originaire de Granby Yan Pellerin (3-1) est parvenu à faire oublier sa défaite subie à sa dernière sortie en battant le Mexicain Carlos Lopez Marmolejo (0-4) par décision unanime (40-36, 39-37 et 39-37). Les deux boxeurs se sont servis à outrance de leur visage pour bloquer les coups de l’autre, « Wild Thing » saignant du nez dès le deuxième round.

En lever de rideau, les boxeurs de Lee Baxter Promotions Alex Dilmaghani (18-1, 7 K.-O.) et Kane Heron (12-0-1, 5 K.-O.) ont gagné leur combat respectif en rossant Cristian Arrazola (24-16-3) et Carlos Lopez Marmolejo (9-6-1). Dilmaghani a envoyé Arrazola trois fois au plancher au premier round pour être déclaré vainqueur par arrêt de l’arbitre à 3:00, alors que Heron a renoué avec la victoire après un verdict nul en mai à Toronto grâce à un knock-out réussi après seulement 1:26.