Si DAZN a décidé d’envoyer Steve Rolls (19-1-0—10/K.-O.)  dans la mêlée contre Gennady Golovkin (39-1-1—35/K/O) dans l’espoir d’augmenter ses abonnements au Canada, il se trompe royalement.

Vous souvenez-vous de la dernière fois que Rolls s’est battu au Québec?

Non? Moi non plus. Et à toutes les personnes à qui j’ai demandé si elles se rappelaient de lui. On m’a répondu... Non.

Rolls est inconnu chez nous, excepté dans la région de Toronto, pas plus. Mais il faut quand même l’encourager.  Il a connu ses 15 minutes de gloire, maintenant c’est le retour à la vie normale.

Golovkin en était à sa sixième présence au Madison Square Garden, et sa fiche est toujours parfaite :   6 présences, 6 victoires.

Toujours est-il qu’après une absence de neuf mois, GGG a accouché d’un triomphe  par K.-O./4 sur le Torontois. Rien de bien extraordinaire dans cela.  Après tout, GGG était favori à 50 contre un pour remporter la victoire.

Le plus surprenant, c’est que Rolls ait résisté aussi longtemps.  Même qu’au deuxième engagement, il très bien fait contre l’ex-champion.  Un juge lui a même accordé sa note de 10.

Aucune amélioration

C’était prévu... Toutefois, je n’ai pas vu d’amélioration dans le style du Kazakh.  Son nouvel entraineur Johnathon  Banks lui avait conseillé de ne pas reculer devant les attaques de son adversaire et il ne l’a pas écouté. C’est comme si l’ombre d’Abel Sanchez  était toujours là.

Si Canelo avait été devant lui à la place de Rolls, l’issue du match aurait pu être différente.

Il n’y a aucun doute sur la puissance de frappe de GGG.  C’est toujours la dernière chose que perd un vétéran en fin de carrière.

Pour un boxeur de deuxième classe, Rolls est parvenu à atteindre GGG à la tête trop souvent à mon goût.  Contre un boxeur plus puissant, plus expérimenté, GGG aurait pu connaitre des difficultés à la suite de ces nombreux coups qu’il a reçus à la tête.

En tout cas, je ne crois pas que Golovkin soit prêt pour sa trilogie contre Canelo Alvarez.  Au moins un autre combat préparatoire serait préférable contre des adversaires tels Caleb Plant, Rob Brant, Anthony Dirrell ou bien encore Jeff Horn.

Un crochet de classe

Le crochet de la gauche qui a fait perdre conscience à Steve Rolls était de classe. Une signature de GGG.  Il y a peu de boxeurs, sauf peut-être Canelo Alvarez, qui auraient pu absorber ce coup sans trop broncher.

Peut-être Golovkin était-il un peu rouillé.  Après tout, il n’avait pas combattu depuis septembre dernier.  À ce moment, contre Canelo, il avait montré des signes de vieillissement qui ont réapparu contre Rolls.

Il a livré ses quatre rounds beaucoup lentement à mon goût.  Il a été avare dans ses enchainements et il a continué à reculer dans les échanges au lieu de se porter en attaque.

Enfin, sa défensive a montré des failles.  Est-ce l’inactivité ou la vieillesse qui sont en cause?

Croyez-vous que Rolls aurait résisté pendant quatre rounds si l’adversaire avait été Canelo?  Je ne le crois pas !

GGG persiste à dire qu’il veut toutes les couronnes chez les poids moyens. Il prétend aussi que son troisième affrontement contre Canelo aura lieu en septembre prochain.

« Je veux ma revanche »

 « Je suis prêt pour cet affrontement, soutient-il.  Je n’ai jamais perdu contre Canelo.  Je veux ma revanche et elle aura lieu en septembre prochain.  J’en suis presque certain à 99 ½ ».

 À sa place je prendrais mon temps. Je me battrais une autre fois avant de me lancer tête première dans une trilogie.

DAZN a payé une fortune pour les services des deux meilleurs poids moyens au monde.  Canelo a signé une entente de 360 $ millions pour douze combats  et GGG, 100 $ millions pour six affrontements.

La tâche première de Canelo Alvarez et de Gennady Golovkin est de vendre des abonnements.

C’est difficile de savoir ce qui se passe chez DAZN.  Contrairement aux autres promoteurs, on ne peut comptabiliser le nombre d’abonnés qui regardent leurs évènements.

Ce n’est pas avec des victoires de GGG sur Steve Rolls que l’on va augmenter le nombre d’abonnés ni pouvoir mousser la popularité d’une trilogie entre les deux pugilistes.

À 37 ans, c’est certain que Golovkin est sur le déclin.  Il n’a pas les allures d’un Bernard Hopkins ni d’un George Foreman qui ont grandement brillé dans leur quarantaine.

 Avec le style qu’il a préconisé samedi soir, GGG a montré que sa force de frappe était toujours puissante, mais le restant m’a laissé sur mon appétit.

J’ai toujours cru que GGG avait gagné son premier combat contre Canelo et n’eut été de la bourde de la juge Adelaide Byrd, j’aurais eu raison.  Dans le deuxième match, je pense que Canelo a été le meilleur homme et si jamais il ya un troisième affrontement entre les deux, j’opte pour une victoire du Mexicain, si je me fie sur ce que j’ai vu samedi soir dernier.

Bonne boxe!