Kim Clavel se remet d'un mauvais départ et bat Anabel Ortiz par décision unanime des juges
Dès que le son de la cloche annonçant le début du combat s'est fait entendre, Anabel Ortiz a lancé un jab suivi d'une droite qui ont déstabilisé Kim Clavel. Disputant un premier duel significatif en un an et demi, la Québécoise paraissait nerveuse et extrêmement hésitante.
La Mexicaine n'était pas particulièrement gracieuse et efficace, mais elle sortait gagnante de la plupart des échanges pour la simple et bonne raison que sa rivale passait beaucoup trop de temps à réfléchir plutôt qu'à agir. Dans le temps de le dire, la boxeuse originaire de Joliette tirait de l'arrière sur les cartes des juges et voyait le tapis lui glisser sous les pieds.
Mais il était hors de question de laisser filer l'occasion de retourner en championnat du monde. Elle a ainsi mordu à pleines dents dans son protecteur buccal et est revenue de l'arrière pour l'emporter par décision unanime des juges (98-92, 98-92 et 96-94), en finale d'un événement de Groupe Yvon Michel tenu jeudi soir au Cabaret du Casino de Montréal.
Grâce à cette victoire, Clavel (21-2) s'est emparée des ceintures internationale du WBC et intercontinentale de l'IBF des poids pailles. La Québécoise est du même coup devenue aspirante obligatoire à l'IBF et aura vraisemblablement rendez-vous avec Maria Sol Baumstarh ou Sol Cudos, qui s'affronteront pour le titre vacant le 5 avril à Buenos Aires.
« Ça m'a pris un petit moment avant de trouver mon momentum, a avoué Clavel après son triomphe, son quatrième consécutif. C'est une fille d'expérience qui a boxé contre les meilleures au monde. Quand elle m'accrochait, elle avait de petites astuces et me tendait des pièges. À un moment donné, je n'ai pas eu le choix de laisser le p'tit style cute de côté. »
À partir du quatrième round, l'ancienne championne des mi-mouches du WBC a en effet décidé de répliquer coup pour coup et comme Clavel était beaucoup plus rapide qu'Ortiz (34-8), elle parvenait à placer de très loin les meilleures frappes et à remporter les rounds.
« Au quatrième, j'ai trouvé mon rythme et j'ai avancé sur elle. C'est peut-être à ce moment-là que j'ai peut-être réussi à sortir le coup de poing qui faisait la différence, a indiqué Clavel. Elle m'a vraiment fait travailler jusqu'à la dernière seconde. Elle m'a beaucoup fait réfléchir.
« Danielle (Bouchard, son entraîneuse, NDLR) me disait continuellement que je faisais son combat. [Ortiz] voulait me jabber et me garder à distance. C'est comme si je la respectais beaucoup trop. Il fallait que j'avance sur elle et il fallait surtout que je crée quelque chose. »
Clavel a véritablement pris le large à compter du septième, alors que les deux boxeuses se sont coupées à la suite d'un coup de tête accidentel. La favorite de la foule n'a d'ailleurs pas hésité à jouer à la limite de la légalité en frappant après que l'arbitre eut demandé le bris ou encore en poussant avec ses bras sur Ortiz alors que cette dernière était penchée.
La Québécoise est passée bien près d'envoyer la Mexicaine au tapis au neuvième après lui avoir balancé une puissante droite au visage, mais les câbles ont empêché Ortiz de tomber.
« Ce combat-là, nous ne l'avons jamais pris à la légère, a conclu Bouchard. Cela faisait très longtemps que nous voulions affronter Ortiz. Nous la connaissions. Ce soir, c'était une pratique pour un éventuel combat de championnat du monde. Il fallait vivre cette pression-là. C'était le meilleur combat que nous pouvions avoir avant un championnat du monde. »
« Kim a gagné un combat tactique contre une grande adversaire, a quant à lui fait savoir le promoteur Yvon Michel, retenu à Gatineau en vue de son gala de demain, par communiqué. Kim a prouvé, en prenant la mesure d'une grande aspirante, qu'elle avait tous les atouts pour redevenir championne du monde et on va lui en donner l'opportunité très bientôt. »
Il n'y a aucun doute que le vétéran promoteur est le premier à souhaiter d'avoir à nouveau un ou une championne du monde dans son organisation, question d'assurer sa pérennité.
Une sous-carte très peu relevée
Le phénomène Omar Zaatiti Alieh (2-0, 2 K.-O.) en a encore une fois mis plein la vue à ses partisans, n'ayant besoin que d'une gauche au foie pour anéantir le pauvre Karoly Botos (2-3) à 0:39 du 1er round. Pressenti pour représenter le Canada aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, Zaatiti Alieh avait remporté son premier combat en 2:30 en janvier dernier. Le Montréalais âgé de seulement 21 ans devrait maintenant se tourner vers la boxe amateur pour prendre part à une compétition en Tchéquie ce printemps ainsi qu'aux Championnats du monde à Liverpool, en Angleterre, en septembre, mais son entraîneur Moe Latif n'exclut toutefois pas qu'il participe entre-temps à d'autres combats dans les rangs professionnels.
Le super-léger de Pierrefonds Theothilus Owusu (7-0-1, 5 K.-O.) a enregistré une 3e victoire consécutive avant la limite en terrassant l'Argentin Joel Ivan Manriquez (7-6) à l'aide d'un crochet de gauche au foie avant d'être déclaré vainqueur par knock-out à 1:55 du 2e round. Après un 1er round plutôt tranquille, le protégé des frères Howard et Otis Grant a ouvert la machine au 2e et n'a eu aucun mal à se débarrasser de son rival, qui avait plié l'échine à 2:54 du 2e round à son dernier duel face au Montréalais d'origine colombienne Jhon Orobio.
En ouverture, Ayoub Maanni (3-0, 3 K.-O.) n'a fait qu'une bouchée de Maximiliano Ezequiel Ledesma (2-2) en lui passant un foudroyant knock-out à 1:53 du 1er round. L'Argentin, dont les qualités pugilistiques sont aux mieux discutables, a visité le plancher à trois reprises, la dernière donnant cependant des sueurs froides à tout le monde présent, étant donné que Ledesma est demeuré immobile au sol pendant de longues secondes. Heureusement, il a fini par reprendre ses sens et a rapidement été pris en charge par l'équipe de paramédics.
Par ailleurs, une décision sera vraisemblablement rendue vendredi matin par l'honorable Shaun E. Finn dans le litige qui oppose New Era Fighting & Promotion à GYM au sujet des participations d'Alexis Barrière et Derek Pomerleau au gala prévu vendredi soir à Gatineau.
Dans une injonction qui a été déposée à la Cour supérieure du Québec, New Era demande notamment au tribunal d'ordonner à la Régie des alcools, des courses et des jeux de ne pas sanctionner les combats de Barrière et Pomerleau et à GYM ne pas tenir les duels prévus. New Era prétend qu'il n'a pas pu exercer son droit de premier refus figurant au contrat de Barrière. Dans le cas de Pomerleau, New Era affirme qu'il est toujours lié à l'organisation.