Si jamais on invente un boxeur robot de qualité, je suis certain qu’on va inclure dans le disque dur les tactiques offensives et défensives de Mikey Garcia, maintenant champion dans quatre divisions de poids –126, 130, 135 et 140 livres – tout comme ses prédécesseurs Juan Manuel Marquez et Manny Pacquiao.

Aujourd’hui, il est au Belize, anciennement connu sous le nom du Honduras britannique.

Après avoir disputé 12 furieux rounds à Sergey Lipinets et terminé sa soirée de travail vers minuit et demi, il est parti par avion à 4 h du matin en compagnie d’amis pour se rendre au Belize y aider à construire une église.

Non mais faut le faire.

Mais ce n’est pas tellement de l’âme charitable de Garcia dont je veux vous parler. Mais plutôt de son avenir pugilistique.

Pour le moment, il coiffe deux couronnes. Celle du WBC des poids légers et maintenant celle de l’IBF des super-légers.

S’Il reste chez les 135 livres, il y a de bonnes chances qu’il se mesure à Vasyl Lomachenko, cette merveille, champion WBO des super-plumes, dont l’intention est de monter chez les 135 livres.

Ce n’est pas riche

S’il choisit de défendre sa couronne à 140 livres, il ne se mettra pas tellement riche, car il y a très peu de compétition en vue. Il y a bien Regis Prograis et Amir Iman, mais ce ne sont pas encore de vraies têtes d’affiche.

Deux champions, Rances Barthelemy (WBA) et Sergei Lipinets (IBF) ont remis leurs couronnes en fin de semaine chez les 140 livres. On ferme donc les livres, du moins monétairement.

« D’ici peu, vous allez me retrouver chez les 147 livres », n’a pas manqué de souligner Garcia, après sa victoire juste avant d’embarquer à bord de l’avion.

Si jamais Garcia est sérieux, et se retrouve chez les 147 livres, il aura besoin avant tout de mettre du poids sur sa carcasse, car qu’on veuille l’admettre ou pas, c’est à 135 livres qu’il semble être le plus à l’aise.

On l’a constaté contre Lipinets, à la 7e reprise, quand il l’a terrassé pour la première fois de sa carrière avec un foudroyant crochet de la gauche. Son manque de poids l’a empêché de finir le travail. Or, s’il a manqué de puissance à 140 livres, que se passerait-il à 147 livres?

C’est peut-être à ce poids qu’est l’argent, mais retenez bien les noms des adversaires possibles : Errol Spence fils (IBF) et Keith Thruman (WBC et WBA), Terence Crawford, Shawn Porter, Danny Garcia, Manny Pacquiao et Lucas Mathysse (WBA).

J’ignore les intentions de Garcia, bien qu’il semble avoir un faible pour les 135 livres. S’il veut faire de l’argent vite, qu’il se mesure à Vasyl Lomachenko. Mais qu’il sache bien que si jamais cet affrontement se réalise, sa fiche actuellement vierge ne le sera plus après la rencontre. J’adore le style, le cran et la fougue de Garcia, mais je ne crois pas qu’il soit capable de vaincre Lomachenko, qui selon moi est actuellement le boxeur par excellence sur la planète « livre pour livre ».

La saga « Canelo »

On n’a pas fini d’entendre parler de Saul « Canelo » Alvarez d’ici le Cinco de mayo prochain. A-t-il mangé du bœuf mexicain plein de clenbuterol?

Le clenbuterol est un médicament qu'on prescrit aux asthmatiques. Or, on peut donc l’éliminer dans le cas de Barbe rousse, car il ne souffre pas de cette terrible maladie.

Si seulement « Canelo » était allé manger chez McDo, cette situation ne serait jamais arrivée.

Gagne ou perd

Le pire dans tout cela, c’est que s’il gagne, les gens diront qu’il était drogué. S’il perd, les mêmes gens diront : « Vous voyez sans drogue, il n’est pas le même gars! »

Si vraiment « Canelo » n’a pas utilisé sciemment le clenbuterol qu’on a trouvé dans son système, c’est dommage. Mais il reste toujours un doute.

Ce que je peux vous dire, c’est que le 8 mars dernier, on a procédé à d’autres tests sur lui et cette fois, ils se sont avérés négatifs. Les traces de bœuf enragé avaient complètement disparues.

À ce moment, Alvarez avait quitté sa terre natale pour installer son camp d’entraînement aux États-Unis. Et qui sait... Peut-être s’était-il bourré la face du « bon poulet » du regretté Colonel Sanders, ou encore avec quelques pointes minces de Pizza Hut.

Pour le moment, le combat est toujours prévu pour le 5 mai prochain à Las Vegas pendant que Bob Bennet et sa troupe de Clouseau de la Commission athlétique du Nevada procèdent à l’enquête.

Nos juges sont populaires

Nos juges de boxe du Québec ne sont peut-être pas tellement populaires à Las Vegas, où a fait rarement appel à eux, mais ce n’est pas le cas pour la Commission athlétique du Dakota du Sud, où trois des nôtres ont officié vendredi dernier.

Benoît Roussel a été celui qui a donné le meilleur pointage lors du match entre les poids lourds Junior Fa et Craig Lewis. Roussel a donné une note de 79-73 à Fa, alors que Ray Danseco y allait d’un pointage de 76-76.

Dans le combat principal de la soirée ou Régie Prograis a gagné par arrêt de l’arbitre au 2e round sur Julius Indongo, c’est Jack Woodburn qui y était impliqué.

Dans la demi-finale, Ivan Baranchyk a obtenu la victoire par arrêt de l’arbitre au 8e round sur Peter Petriov sous les yeux de Pasquale Procopio et Roussel.

Michel Hamelin peut se vanter d’avoir une équipe d’officiels qui peuvent faire la barbe aux privilégiés de Las Vegas, mais n’allez pas dire ça à Bob Bennett, le patron de la Commission athlétique là-bas.

Titre en jeu

C’est jeudi soir prochain au Cabaret du Casino de Montréal que Francis Lafrenière mettra son titre NABO des poids moyens à l’enjeu contre Albert Onolunose, de Calgary.

Lafrenière est sur une lancée de 13 victoires de suite, ce qui lui a permis de se retrouver au 9e rang de la WBO et au 15e rang de l’IBF.

En demi-finale, c’est Christian M’Billi qui prendra la vedette, lui dont la fiche est toujours immaculée après sept combats.

Lafrenière ne devrait pas avoir de difficulté à disposer d’Onolunose, un vétéran de 37 ans, fort d’une fiche de 22-1-1, 7 K.-O.

Au cours de sa dernière série victorieuse, Lafrenière a disposé de sept de ses rivaux par K.-O., mais il est le premier à admettre qu’il lui faut augmenter sa force de frappe s’il veut vraiment percer chez les 160 livres, où on retrouve Gennady Golovkin, Saul « Canelo » Alvarez, Jermall Charlo, Daniel Jacobs et surtout David Lemieux et maintenant Steven Butler.

Déjà, un défi a été lancé à Butler. L’avenir nous dira ce qui se passera entre les deux, mais il ne faut pas s’attendre à un dénouement hâtif, car les deux pugilistes défendent les couleurs de deux promoteurs différents

Prédiction : Lafrenière par K.-O. avant le 7e round

Le diable est aux vaches

Le diable est aux vaches entre Manny Pacquiao et son ex-entraîneur Freddie Roach et c’est plutôt Buboy Fernandez qui sera dans le coin du ministre philippin quand il affrontera Lucas Matthysse, le champion WBC des mi-moyens, le 24 juin prochain, en Malaisie.

Toutefois, n’achetez pas votre billet pour ce match trop vite, car ce n’est pas encore tout finalisé. Loin de là. « Même la mise de fonds est inexistante pour le moment. Et comme le dit si bien Bob Arum : « Pas d’argent... Pas de combat! »

Pacquiao se dit joueur autonome, ce que réfute Arum. Manny est vraiment convaincu que c’est lui et lui seul qui fera la promotion du combat contre Matthysse en juin. Son entente avec Top Rank s’est terminée tout de suite avec sa défaite en Australie contre Jeff Horn.

Sans dévoiler les détails, Arum a dit : « Manny est toujours sous contrat à long terme avec Top Rank et je ne sais pas quelle est la date d’expiration ».

En bon avocat, Maître Arum n’a pas voulu en dire plus.

Histoire à suivre...

Bonne boxe!