À l’image de l’ensemble de la société, Yvon Michel suit avec intérêt les derniers développements au sujet de la pandémie de coronavirus qui frappe présentement un peu partout sur la planète.

Confiné à son domicile en compagnie des membres de sa famille, le promoteur de boxe est rassuré par les mesures qui ont été mises en place par le gouvernement québécois, mais il ne peut toutefois en dire autant lorsqu’il regarde la situation catastrophique au sud de la frontière.

Avec 122 653 cas positifs et 2112 morts au moment d’écrire ces lignes, la COVID-19 ne semble pas vouloir arrêter de faire des dommages aux États-Unis et plus particulièrement à New York.

« À l’heure actuelle, il ne semble pas y avoir de lumière au bout du tunnel là-bas, a lâché Michel en entrevue téléphonique avec RDS.ca la semaine dernière. Est-ce que les Américains réussiront à redescendre la courbe? Personne ne le sait et, surtout, personne ne sait jusqu’où ça va aller. »

Si le promoteur québécois se préoccupe autant de la situation aux États-Unis, c’est que le pays est évidemment le poumon de l’industrie. Si les boxeurs d’ici sont en mesure d’empocher des bourses intéressantes quand ils ont atteint un certain statut, c’est indéniablement en raison des montants versés par les réseaux de télévisions américains pour l’obtention des droits des galas.

Ainsi, Marie-Ève Dicaire, Oscar Rivas, Mikael Zewski et Eleider Alvarez sont au nombre de ses boxeurs qui attendent impatiemment la reprise des activités pour livrer des duels significatifs pour la suite de leur carrière. Dicaire devait affronter Claressa Shields dans une méga-unification des poids super-mi-moyens le 9 mai à Flint, au Michigan, mais elle a été remise à plus tard.

Les boxeurs dans l’attente

Comme tout le monde, l’homme à la tête de Groupe Yvon Michel n’a jamais traversé une crise de cette ampleur, mais il a néanmoins été témoin des nombreux creux de vague connus par le sport au cours des dernières décennies. La boxe aurait une formidable capacité d’adaptation...

« J’ai dit à tous mes boxeurs de se tenir prêts, parce qu’ils n’auront pas beaucoup de temps pour se préparer quand la machine va être relancée, a prédit Michel. La boxe risque d’être un sport très prisé. La boxe ne demande pas une très grande structure comme une ligue professionnelle.

« La boxe est un sport mobile. Nous n’avons besoin que d’un lieu et d’un réseau de télévision. Et les négociations ne risquent pas d’être compliquées entre les boxeurs. Les réseaux vont avoir un urgent besoin de contenu et la boxe sera certainement prête à combler le vide très rapidement.

« Dicaire-Shields pourrait d’ailleurs être un des premiers combats d’importance à être organisés. Comme l’a laissé entendre [le président de Showtime Sports Stephen] Espinoza, les événements d’impact risquent d’être annoncés les uns après les autres quand la situation sera régularisée. »

Michel n’a évidemment pas exclu la possibilité que les premiers galas post-coronavirus soient présentés à huis clos, mais a ajouté qu’il est trop tôt pour se prononcer à ce sujet. Par contre, il n’est pas impossible que le visage du sport change considérablement dans les prochains mois.

« Il pourrait y avoir des limitations sur les pays ou endroits d’où proviennent les boxeurs, a opiné le promoteur. Mais en même temps, c’est peut-être un signe que le retour sera global. La boxe ne pourra pas se permettre d’aller de l’avant s’il existe le moindre danger quelque part. »

Deux galas qui seront reportés

D’ici là, il y a fort à parier que les événements de Groupe Yvon Michel prévus les 2 mai et 6 juin au Cabaret du Casino de Montréal seront reportés à une date ultérieure. Dans le meilleur des scénarios, les boxeurs ainsi que les amateurs connaîtront un automne particulièrement chargé.

« Il est possible que nous organisions des galas aux trois semaines, a précisé Michel. Et je ne crains pas de manquer de boxeurs, car comme je l’ai mentionné précédemment, de nombreux athlètes y verront une occasion à saisir. Il y en a qui pourraient disputer beaucoup de combats. »

Des boxeurs tels Mikael Zewski et Sébastien Bouchard, notamment, qui profitent du moment pour soigner des blessures qui les ont passablement ralentis au cours des dernières années.

Mais comme le rappelle sagement Michel, il faut attendre d’avoir atteint encore plus le fond du baril avant d’entrevoir une lueur au bout du tunnel et ainsi espérer des jours un peu meilleurs.