La scène était magnifique : sur le ring, Jean Pascal faisait ce qu'il voulait. À quelques mètres de Pascal, se trouvait Lucian Bute, expressif et souriant comme jamais, les bras dans les airs, s'amusant et supportant celui qui était jadis considéré comme son ennemi juré. Dans le coin du ring, Stéphan Larouche et Pierre Bouchard donnaient des consignes qui étaient immédiatement appliquées aux dépens de Ahmed Elbiali. La scène s'est terminée quand l'entraîneur du favori de la foule est monté sur le ring pour signifier la fin du combat. C'est ainsi que le rideau tombait sur l'une des plus belles carrières de la boxe québécoise.

 

Une fin parfaite pour Jean Pascal

Après avoir été félicité par Deontay Wilder (qui était autant amusé que Bute et qui filmait sans cesse la dernière scène), et après avoir reçu les mêmes louanges de Bob Hartley et Michel Therrien, Jean Pascal m'a convaincu qu'il avait disputé son dernier combat. « Il n'y a que les fous qui ne changent pas d'idée. Mais c'est de cette manière que je voulais terminer ma carrière, contre un jeune loup invaincu. »

 

La sérénité qui émanait de Pascal, à ce moment, laissait comprendre que c'était réellement terminé.

 

« Très peu de boxeurs parviennent à terminer leur carrière avec une victoire, sur la route, contre un boxeur invaincu : Jean Pascal a réussi sa sortie » confirmait Stéphan Larouche.

 

Jean Pascal peut partir la tête haute

D'un point de vue boxe, on a bien compris que Pascal et Elbiali n'étaient pas au même niveau, surtout en ce qui a trait à l'expérience. On a aussi compris qu'il existe un fossé entre Jean Pascal et les boxeurs élite de la division. La boxe erratique, souvent brouillonne et imprécise de Pascal peut faire le travail contre Elbiali, mais pas contre la majorité de ceux qui ont pris la relève en tête chez les mi-lourds. Il quitte au bon moment, avant de disputer le « combat de trop ».

 

Avec le sourire, Pascal en était aux bilans, comparant sa relation avec les amateurs de boxe du Québec à un mariage, avec des hauts et de bas.

 

Cette relation avec ses fans semble se terminer sur une note très positive. Longtemps critiqué pour son attitude jugée arrogante et sa présumée jalousie envers la popularité de l'autre champion Lucian Bute, Jean Pascal est presque unanimement reconnu comme un guerrier qui ne s'est jamais défilé contre un boxeur, et qui a accepté tous les défis, comme celui de Miami.

 

Superbe soirée

 

Plusieurs choses négatives avaient été écrites sur l'organisation de ce gala, mais au bout du compte, la soirée avait quelque chose de magique, dans cet environnement vétuste, d'un charme d'une autre époque. La noirceur dissimulait la majorité des défauts de l'endroit. À l'entrée, les voitures luxueuses défilaient comme au MGM de Las Vegas.

 

Pour les boxeurs, les conditions étaient belles sous les étoiles. La température était douce. Une légère brise transportait la sueur des pugilistes sur les premières rangées. À l'arrière-scène, Pascal se préparait comme à l'époque de la boxe amateur, sans chambre réservée à son équipe. C'était un peu croche, mais c'était autre chose!