Ne manquez pas le combat entre Artur Beterbiev et Joe Smith fils, samedi dès 22 h, sur les ondes de RDS2 et RDS Direct.
 
MONTRÉAL – Depuis qu’il a commencé sa carrière dans les rangs professionnels, Artur Beterbiev a battu tous les adversaires qu’il a affrontés avant la limite. Dix-sept fois en autant de combats, Christian Gauthier ou aucun autre annonceur dans le monde n’a eu à entretenir un quelconque suspense pour annoncer le gagnant d’un duel mettant en vedette le Montréalais d’origine russe.

De Christian Cruz à Marcus Browne en passant par les ex-champions du monde Tavoris Cloud et Oleksandr Gvozdyk, Beterbiev (17-0, 17 K.-O.) a toujours déniché la faille qui a fini par les faire craquer. Il s’agit de la 2e plus longue séquence active du genre derrière les 18 K.-O. en autant de sorties de Vergil Ortiz fils, qui n’a cependant pas encore de combat de championnat à son crédit.

Mais cette incroyable séquence pourrait prendre fin samedi soir, alors que le champion unifié des poids mi-lourds du WBC et de l’IBF affrontera celui de la WBO Joe Smith fils dans un combat d’unification tenu samedi soir au Théâtre du mythique Madison Square Garden de New York.

Il est vrai que Smith (28-3, 22 K.-O.) a déjà été arrêté une fois, mais c’était en début de carrière à son septième duel, par un certain Eddie Caminero qui lui avait fracturé la joue au deuxième round. « C’était une fracture de la joue. C’est vraiment poche. Qu’est-ce que tu veux que je te dise? », s’est rappelé Smith au cours d’un entretien avec le chroniqueur d’ESPN Mark Kriegel.

C’était en août 2010. L’histoire s’est répétée plusieurs années plus tard en juillet 2017 contre Sullivan Barrera. Fort de sa victoire face à Bernard Hopkins, Smith avait envoyé Barrera au plancher dès le premier round, sauf que le Cubain l’a ensuite atteint solidement au deuxième.

« J’ai su instantanément que c’était fracturé, a expliqué Smith. Mais cette fois, le contexte était complètement différent. Le choc n’était pas organisé dans une petite salle modeste de Brooklyn. Non, il l’était au Forum d’Inglewood et télédiffusé à très grande échelle sur les ondes de HBO.

« Je me suis dit que je n’allais pas abandonner, a continué Smith. Si c’est pour être mon dernier combat, je vais le terminer debout sur mes deux jambes. Et je suis encore ici. Je suis encore ici. »

L’ancien col bleu qui possède aujourd’hui son entreprise d’émondage est l’un des trois champions que compte la division. Il a rejoint Beterbiev et Dmitrii Bivol en avril 2021, après avoir battu Maxim Vlasov. La victoire a été durement acquise par décision majoritaire des juges.

« À un certain moment dans le combat, je suis retourné dans le coin après un round et j’ai dit à [mon entraîneur] Jerry [Capobianco] que je ne savais pas comment j’allais y arriver pour gagner, a confié Smith au cours d’un récent épisode du documentaire Blood, Sweat and Tears d’ESPN.

« Les joues fracturées, la défaite [à mon premier combat de championnat du monde] face à Bivol... tout cela n’est revenu en tête. Ce n’est pas vrai que j’avais enduré tout cela pour ne pas parvenir à devenir champion du monde. Je souhaitais vraiment devenir champion du monde. »

Les embûches ne sont toutefois pas exclusives à Smith. Même s’il n’a encore jamais subi la défaite, Beterbiev a connu les siennes. Qui ne se souvient pas de l’épouvantable coupure qu’il a eue au front pendant son dernier combat contre Browne en décembre dernier au Centre Bell?

Alors que Beterbiev commençait à trouver son rythme de croisière, un coup de tête accidentel a transformé son affrontement en bain de sang à compter du 4e round. Devant la menace que le duel soit arrêté à tout moment, le champion unifié n’a eu d’autre choix que de mettre de la pression sur son rival. Il s’est finalement imposé par arrêt de l’arbitre au début de la 9e reprise.

La seule chose qui pourrait éventuellement avoir raison de Beterbiev, c’est l’usure du temps. À 37 ans, viendra inévitablement un jour où il verra ses performances tranquillement décliner...

« Pourquoi me rappelez-vous que j’ai 37 ans?, a demandé Beterbiev avec l’air moqueur jeudi après-midi en conférence de presse. Je demande continuellement à mon entraîneur [Marc Ramsay] et mon préparateur physique [André Kulesha] si j’en fais moins qu’il y a deux ans. Et ils me répondent que non, bien au contraire, que j’en fais même davantage qu’il y a deux ans! »

« Il a vraiment l’air d’être à 100 pour cent, a même corroboré Smith. L’âge ne le rattrape pas! »

Mine de rien, c’est la première fois depuis le début de sa carrière que Smith, qui est originaire de Long Island, aura la chance de se battre au World’s Most Famous Arena. Un élément qui est certainement à prendre en compte quant à son désir de finir le combat sur ses deux jambes. Pour Beterbiev, qui en sera aussi à une première au MSG, il s’agira d’un duel comme les autres.

« C’est un combat important, mais l’endroit où il est présenté ne change absolument rien pour moi, a conclu Beterbiev. Montréal, New York ou n’importe où ailleurs... c’est la même chose!

« Mon objectif, c’est d’être le meilleur au monde et d’ajouter une autre ceinture. C’est tout! »