On ne l'avouera probablement pas chez Interbox, mais la victoire de Lucian Bute sur Jean-Paul Mendy était probablement la défense de titre la plus facile du champion IBF.

Mendy n'a jamais été dans le coup. Ses coups de poings semblaient être au ralenti en comparaison à ceux de Bute. Il n'avait ni la vitesse, ni la ruse, ni l'expérience et l'étoffe pour suivre la cadence.

Faut dire que le Roumain a imposé son rythme et a dicté l'allure du combat, variant de façon très efficace ses attaques. Mendy n'avait pas le temps de réfléchir. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'il s'est fait passer le K.-O. au 4e round. Il a baissé sa garde et Lucian a effectué un transfert de poids parfait pour l'envoyer au pays des rêves, grâce au crochet de la gauche!

Mendy avait tellement peur du coup au corps qu'il n'a jamais prévu se faire sonner de la sorte à la tête. Stéphane Larouche a avoué en entrevue d'après-combat que ce crochet de la gauche avait été préparé à l'entraînement. Encore une fois, l'entraîneur a bien fait son travail en décortiquant le style de Mendy et en trouvant une faiblesse dans sa défensive. Encore une étoile dans le cahier de l'entraîneur!

Lucian n'a pas été ébranlé, n'a pas été coupé et n'a même pas eu à puiser dans ses ressources pour terminer le travail! Une défense de titre plutôt facile! Probablement encore plus qu'on ne l'avait imaginé. Certains diront qu'il n'avait mis que 3 rounds pour se débarrasser d'Edison Miranda lors de sa 5e défense. Mais Miranda représentait un certain danger pour Bute, ce qui n'était pas le cas de Mendy. Le pauvre Français n'avait pas d'affaire dans le même ring que Bute. Et dire qu'il s'agissait de l'aspirant obligatoire! Jesse Brinkley et Brian Magee ont au moins eu le mérite d'avoir fait 9 et 10 rounds avec le champion!

Le niveau de boxe en France n'est plus ce qu'il était. On est loin des Fabrice Tiozzo et Jean-Marc Mormeck. Le dernier Français à avoir détenu une ceinture de champion du monde est Brahim Asloum, en 2007.

D'ailleurs, très peu de journalistes français couvraient le combat.

L'entraîneur de Mendy mentionnait que son poulain ne pouvait pas vivre de la boxe. Il doit travailler afin de faire vivre sa famille, ce qui l'empêche de s'entraîner aussi souvent que souhaité. À ce niveau-là, tu dois te consacrer, pour ne pas dire te dédier, à ton sport plusieurs heures par jour et au moins 5 à 6 jours par semaine.

Pavlik le prochain?

Bute reprendra l'entraînement au mois d'août. Son prochain combat devrait être le 5 novembre, sur le réseau américain showtime.

Si tout se passe comme prévu, Kelly Pavlik sera l'adversaire de Bute. Mais l'Américain doit d'abord vaincre Darryl Cunningham, le 6 août. Cunningham est un boxeur gaucher qui ne s'est jamais fait passer le K.-O.. Il représente donc un défi intéressant et une bonne préparation en prévision d'un duel face au Roumain.

À mon avis, Pavlik ne représentera pas une menace pour Lucian Bute. Le boxeur d'Interbox peut donc accepter un combat sur le sol américain sans trop craindre une décision locale. On parle d'Atlantic City ou de Las Vegas, ce qui lui offrirait une belle visibilité et mettrait la table à un éventuel affrontement contre le vainqueur du tournoi super six. Cette finale est d'ailleurs prévue le 29 octobre et opposera Carl Froch à Andre Ward.

Il n'y aura donc pas d'annonce avant la mi-août. Le temps que Lucian revienne au Québec et qu'on analyse la performance de Pavlik face à Cunningham.

Si Pavlik n'est pas l'heureux élu, Jean Bedard devra faire des offres à l'un de ces trois boxeurs : Arthur Abraham, Andre Dirrell et Glen Johnson. Bute ne peut pas se permettre d'attendre jusqu'à 2012 pour retourner sur le ring. Il doit demeurer actif et les amateurs souhaitent qu'il passe à un autre niveau en termes de qualité d'adversaires.

Par ailleurs, le WBO confirmera dans les prochains jours qu'une entente a été conclue afin que leur champion des 168 livres, l'Allemand Robert Stieglitz, affronte Mikkel Kessler. Le Danois est le premier aspirant à la couronne de Stieglitz. Ce duel serait présenté à l'automne.