Depuis 2010, Gennady Golovkin (39-1-1—35 K.-O.) nous a habitués à l’excellence. Au cours des 10 dernières années, il a coiffé les couronnes WBA, IBF et WBC. Il a participé à 21 matchs de championnat et il présente aujourd’hui une fiche de 19-1-1—11 K.-O..  C’est tout de même impressionnant. Encore de nos jours, certains contestent sa défaite et son verdict nul contre Saul Alvarez.

Pourtant, qu’il veuille l’admettre ou non, c’est ce même GGG qui aura le plus de pression sur les épaules, samedi soir, au Madison Square Garden de New York.

Non seulement doit-il vaincre son rival Sergiy Derevyanchenko pour coiffer les couronnes vacantes IBF et IBO des poids moyens, mais il doit aussi impressionner la galerie et en même temps vendre des abonnements pour DAZN.

On sait que GGG n’a qu’une idée en tête, c’est une trilogie contre Canelo Alvarez, mais ce dernier exige qu’il soit d’abord champion, et ensuite...

Bien, on n’est pas certain de la suite. Alvarez ne semble pas pressé du tout de se mesurer au Kazakh, qui selon plusieurs aurait remporté le premier duel n’eut été une bourde monumentale de la juge Adalaide Byrd.

On peut aussi se demander si DAZN est vraiment intéressé à présenter un tel match entre deux de ses meilleurs vendeurs d’abonnements. Car il faut se dire que le perdant d’un tel match aurait pas mal moins d’impact sur la venue de nouveaux abonnés.

Oublions la trilogie

Il faut oublier cette trilogie contre Canelo et penser surtout à Derevyanchenko et ce qu’il fera samedi soir dans la Grosse Pomme.  Pour le moment, GGG est favori à 4 contre 1 triompher.

Ne vous fiez pas à la fiche de 13-1-1—10 K.-O. de Derevyanchenko  accumulée jusqu’ici chez les pros. Souvenez-vous que ce même Ukrainien a participé aux Jeux olympiques de 2008, où il a été éliminé en deuxième ronde. Ajoutez à cela une fiche de 390-20 chez les amateurs et un record de 23 victoires en 24 matchs dans une des séries mondiales.

Golovkin est favori pour remporter la victoire et les preneurs aux livres ont raison de lui faire confiance en dépit de ses 37 ans. Mais la principale raison pourquoi Derevyanchenko est négligé, c’est qu’il a très peu de combats dans les grandes ligues. Son grand fait d’armes, c’est un revers contre Daniel Jacobs, en octobre 2018, par décision partagée puisque la juge Julie Lederman avait remis un pointage de 114-113 en sa faveur pendant que les deux autres officiels optaient pour une fiche de 115-112 pour Jacobs.

Quel GGG verrons-nous?

Quel Golovkin verrons-nous sur le ring samedi? Celui de 37 ans qui a montré quelques ratés lors du deuxième affrontement contre Canelo ou encore un trentenaire qui a éclipsé un rival de deuxième classe, le Torontois Steve Rolls, à sa dernière sortie?

Inutile de dire que les deux hommes sont convaincus de gagner.  Derevyanchenko croit dur comme fer que ce match pourrait être le chant du cygne pour GGG.

De son côté, Golovkin est convaincu que Derevyanchenko sera sa 36e victime à abdiquer par K.-O..

Pour l’amateur, c’est difficile de ne pas favoriser GGG. Il est un meilleur boxeur que Derevyanchenko. Il cogne plus fort et son style lui est supérieur. Mais il a 37 ans et à cet âge ce ne sont pas tous les boxeurs qui ressemblent à Bernard Hopkins ou à George Foreman.

S’il triomphe et que Canelo Alvarez refuse de l’affronter, Golovkin devra se rabattre sur d’autres champions tels que Jermall Charlo (WBC) ou encore Demetrius Andrade (WBO).

Par contre, il n’est pas impossible que GGG gradue chez les super-moyens et s’attaque à Callum Smith ou bien encore à Billy Joe Saunders, mais il avoué que si jamais il graduait chez les 168 livres, ce ne serait que pour un instant pas plus car il prétend être un poids moyen naturel.

Prédiction : GGG par K.-O. avant le 7e round

Une page d’histoire pour Shields (samedi 22 h, RDS)

Pour la première fois de sa jeune carrière, Claressa Shields se battra devant les siens dans sa ville natale de Flint, au Michigan. L’événement aura lieu ce samedi au Dort Federal Event Center et sera retransmis en direct sur les ondes de RDS2 et RDS Direct à compter de 22 h.

En seulement neuf matchs, cette jeune prodige de la boxe est parvenue à se faire couronner dans les quatre associations chez les poids moyens.

Samedi, elle a la chance d’aller chercher deux autres ceintures, chez les 154 livres cette fois, aux dépens d’Ivana Habazin (20-3-0—7 K.-O.).

Les deux titres sont vacants chez les super-mi-moyennes, celui de la WBO et celui de la WBC. Celui du WBC, qui appartenait jadis à Ewa Piatkowska, lui a été retiré par le WBC parce qu’elle n’était pas assez active. Elle avait gagné ce championnat en septembre 2016 contre Aleksandra Magdziak Lopes, mais elle ne l’avait défendu que deux fois en trois ans.

Piatkowska prétend qu’elle n’est pas assez lourde pour demeurer à ce poids, où on retrouve entre autres notre Marie-Ève Dicaire. Or, il n’est pas impossible qu’un jour pas tellement lointain, Dicaire se mesure à Shields, pourvu que les deux sortent victorieuses de leurs confrontations.

Dicaire doit défendre sa couronne des super-mi-moyennes le 23 novembre prochain, au Centre Vidéotron de Québec.

Une marque mondiale

Avec un triomphe samedi sur Ivana Habazin, Shields pourrait devenir la meilleure pugiliste (homme ou femme) à détenir des titres dans trois divisions de poids après seulement 10 matchs à sa fiche. Elle éclipserait ainsi la marque de Vasyl Lomachenko, qui avait réussi l’exploit en 11 combats.

Après avoir gagné la médaille d’or aux Jeux olympiques de 2012 et de 2016, Shields a fait fureur dans les rangs professionnels, détruisant toutes les rivales sur son passage. Elle a régné sur les super-moyennes, les moyennes et maintenant elle tente sa chance chez les super-mi-moyennes.

Chez les amateurs, Shields présente une fiche de 77-1. Sa défaite est survenue en 2012 au championnat mondial, en Chine. Elle avait été vaincue 14-8 par la Britannique Savannah Marshall.

Marshall a elle été battue lors des Jeux olympiques de 2016 et elle est maintenant passée chez les pros où elle conserve une fiche de 7-0-0—5 K.-O..

Elle doit se battre à Newcastle le 19 octobre prochain contre une rivale inconnue pour le moment.

Shields n’a jamais digéré cette défaite au championnat mondial et attendez-vous à la voir un jour tenter d’effacer cette tache à son dossier.

Quant à Habazin, elle a la chance de sa vie. Elle n’a que 25 ans et est sortie victorieuse dans ses cinq derniers combats. Elle est classée première aspirante à la WBO chez les 154 livres.

Prédiction : Shields par décision

La chance d’une vie

Enfin, la WBO a tranché. Elle ordonne à Demetrius Andrade de défendre sa couronne contre son premier aspirant, Steven Butler. Bonne nouvelle, mais est-elle réalisable?

Même si les Américains ne croient pas tellement aux chances de Butler d’être de calibre pour affronter le champion, il faut tout de même lui laisser réaliser son rêve. Après tout, il a gagné ses 10 derniers combats, dont 8 par K.-O..

On lui reproche de ne pas avoir tenté de venger son échec aux mains de Brandon Cook. On dit aussi que ses 10 dernières victoires ont été enregistrées contre des boxeurs de deuxième classe. Mais il est tout de même le premier aspirant à la WBO.

Les deux clans ont maintenant 30 jours pour négocier la tenue d’un tel match. Peut-on espérer voir un tel duel à Montréal?

La réponse est oui, à condition que la télévision américaine vienne nous donner un coup de main, sinon une telle confrontation aura lieu aux États-Unis.

Andrade ne travaille pas pour des « peanuts » et il n’est pas aussi certain de sortir victorieux. Butler est un bon cogneur et Andrade a un menton suspect. Il s’est retrouvé au tapis à quelques occasions, notamment contre Alantez Fox en 2017, et auparavant, contre Sergiy Derevyenchenko en 2013.

Je sais qu’Eye of the Tiger Management prépare un gala pour le mois de décembre à Montréal, mais ici on parle surtout d’un match entre Butler et Andrade en 2020.

J’ignore où et quand un tel match pourrait avoir lieu, tout ce que j’espère c’est que Butler réalise son rêve de devenir champion.

Bonne boxe!