J’ignore si vous êtes de mon avis, mais samedi soir dernier en voyant Oleksandr Usyk se moquer comme il le faisait d’Anthony Joshua, je croyais voir sur le ring Vasil Lomachenko, mais en plus gros.

 

Quelle performance pour un boxeur... Un technicien de la pure espèce.

 

C’est le marquis de Queensbury qui a dû tourner dans sa tombe au cimetière Kansal Green, de Londres, pour voir un boxeur utiliser presqu’à la perfection les règles de son art.

 

Pour moi, il y a deux vaches à lait dans le monde de la boxe. Anthony Joshua et Canelo Alvarez.

 

L’un fait vibrer l’Europe, surtout la Grande-Bretagne, et l’autre est le darling des États-Unis, même s’il est Mexicain d’origine. 

 

De l’or en barre 

 

Pour un promoteur, ces deux champions sont de l’or en barre. On annonce la tenue de leur prochain combat et en moins de 72 heures, tous les billets sont vendus et la télé payante est déjà prête à rendre le gala encore plus prestigieux.

 

Dans le monde de la boxe, il y a des jours ensoleillés et des jours sombres.

 

Pour le promoteur Eddie Hearn, le mentor d’Anthony Joshua, cette défaite de son protégé est une vraie tempête, pour ne pas dire un ouragan.

 

Sa marche vers le ring en se pavanant m’a quelque peu laissé perplexe. Des accolades, des baisers lancés à droite et à gauche. Des arrêts pour saluer les gens.

 

On aurait dit qu’il se croyait déjà vainqueur. Je me souviens avoir dit à ma conjointe en regardant son entrée : « Il est mieux de gagner lui... »

 

Pour Hearn, c’est presqu’une catastrophe. Son préféré vient de piquer du nez contre un virtuose de la boxe.  Il y a un peu plus de 24 mois, Joshua s’effondrait devant le grassouillet Andy Ruiz. Heureusement, quelques mois plus tard, il reprenait ses titres.

 

Sera-t-il capable de faire de même en revanche contre Usyk? On est en droit de se poser des questions sur son talent.

 

La science de Usyk 

 

En tentant de rivaliser d’adresse avec Oleksandr Usyk, Joshua a été dépossédé de ses trois titres mondiaux et je vous jure que même s’il a couru jusqu’à son vestiaire pour informer le monde entier qu’il voulait son match revanche au plus vite, il ne sortira jamais vainqueur à moins d’utiliser la puissance et sa force de frappe et en cessant de vouloir rivaliser d’adresse sur le ring avec un des meilleurs techniciens au monde. 

 

La prochaine chicane commence

 

Eddie Hearn veut que la revanche entre les deux hommes ait lieu à Londres en janvier ou février prochain.

 

Le clan Usyk aimerait plutôt voir leur protégé livrer cette revanche dans son pays d’origine, en Ukraine, plus précisément à Kiev.

 

Il y a aussi un troisième joueur qui aimerait présenter la revanche. C’est le Moyen-Orient. Eddie Hearn n’a pas voulu dévoiler l’endroit ni le pays, mais on se souvient qu’en août dernier, il avait signé un pacte fort lucratif avec l’Arabie Saoudite pour présenter le match entre Tyson Fury et Joshua.

 

Cet affrontement est tombé à l’eau sur l’ordre de la cour et c’est cette annulation qui a permis à Usyk de se mesurer à Joshua.

 

Usyk n’a pas boxé chez lui depuis décembre 2015, alors qu’il avait vaincu un certain Pedro Julio Rodriguez, au Palais des sports, à Kiev.

 

Au cours des six dernières années, il a gagné ses combats en Pologne, aux États-Unis, en Allemagne, en Lettonie, en Russie et en Grande-Bretagne.

 

C’est certain qu’en présentant la revanche à Londres, Hearn est assuré d’une salle comble allant jusqu’à 90 000 spectateurs. À Kiev, c’est moins certain.

 

Quant à l’Arabie Saoudite, Hearn n’a pas à s’inquiéter. Monétairement, c’est l’endroit où les deux pugilistes pourraient toucher le plus d’argent.

 

Histoire à suivre... Mais je persiste à croire qu'Usyk a le numéro de Joshua et qu’il sortira vainqueur de la revanche.

 

Bonne chance Manny

 

Il fallait bien que cela arrive un de ces jours. Or, ce jour est venu. À 42 ans et 72 combats derrière lui, Manny Pacquiao a décidé d’accrocher ses gants pour se lancer dans l’arène politique.

 

Il va constater que la bataille est aussi difficile dans l’arène politique que sur le ring de boxe.  Tout ce qu'il manque, ce sont les gants.

 

Dans le monde de la boxe, où il a évolué depuis l’âge de 12 ans, le Pacman a été incroyable.

 

Il a commencé par se battre dans la rue où le vainqueur touchait 1,97 $.

 

À 16 ans, il est passé chez les professionnels. À 19 ans, il était champion WBC des mouches. À 21 ans, il a ajouté le titre IBF des super-plumes.

 

Pauvre comme Job

 

De totalement pauvre avec sa famille de six frères et sœurs, il est aujourd’hui un millionnaire dont la valeur de ses avoirs se situe à 220 millions $.

 

Il laisse derrière lui une carrière qui s’échelonne sur quatre décennies. Il a été champion dans huit catégories de poids et on doute que cette marque soit éclipsée un jour.

 

Yvon Michel me racontait que nous avions présenté Pacquiao à RDS, la première fois le 23 juin 2001. Il avait vaincu Lehlo Eliecer Ledwaba par T.K.-O. au 6e round.

 

Le match avait eu lieu au MGM Grand, de Las Vegas.

 

Quinze fois, Pacquiao s’est battu devant des salles combles du MGM de Vegas.

 

HBO a gagné haut la main

 

« Pour la première fois de l’histoire de la boxe télévisée, les réseaux HBO et Showtime étaient jumelés pour la présentation de l’affrontement entre Mike Tyson et Lennox Lewis, d’expliquer Yvon Michel. Chaque réseau avait droit à un boxeur en sous carte. HBO avait choisi Manny Pacquiao et Showtime avait opté pour Jeff Lacy. »

 

Les deux sont sortis victorieux ce soir-là. Pacquiao a gagné par T. K.-O. au 2e engagement sur Jorge Eliecer Julio, tandis que Lacy a eu le meilleure par arrêt technique au 3e round sur un certain Kevin Hall.

 

On connait la suite… Pacquiao a vogué allègrement vers un record de tous les temps tandis que Jeff Lacy a dû se contenter d’une fiche de 27-6-0 (18 K.-O.) tout en se coiffant de la couronne IBF des super-moyens entre 2004 et 2006. Il a mis un terme à sa carrière en janvier 2015.

 

La politique

 

C’est en 2010 que le Pacman s’est lancé tête première dans l’arène politique avec autant d’ardeur que sur le ring de boxe. Après avoir gagné un siège et réélu trois ans plus tard  au Congrès des Philippines, il est devenu sénateur en 2016.

 

Aujourd’hui c’est comme président de son pays qu’il tentera d’être victorieux en 2022.

 

Pas pire pour un enfant pauvre qui s’est sorti de la misère et a amené sa famille avec lui en utilisant ses poings. Au début, il ne pesait que 106 livres et à son dernier combat qu’il a perdu contre Yordanis Ugas, l’aiguille montrait 146 livres.

 

Bravo Manny et bonne chance comme président.

 

Des nouvelles d’Eleider

 

Eleider Alvarez n’est pas mort. Il est bien vivant, il est toujours associé au groupe Yvon Michel et depuis quelques temps, il se pointe régulièrement au Centre Claude Robillard où Stéphane Larouche entraîne ses boxeurs et boxeuses.

 

Dans sa tête, Alvarez a l’intention de revenir sur le ring, mais c’est encore loin de la réalité.

 

« Présentement, je l’évalue, d’expliquer Larouche. Disons qu’il est plaisant à regarder travailler. Je pense qu’il est sur la bonne voie. »

 

Selon Larouche, Alvarez mérite qu’on lui donne sa chance et avec raison.

 

Mauvaise période

 

Il a connu une mauvaise période en 2019 et 2020. Il en a payé le prix en remettant sa couronne WBO des mi-lourds à Sergey Kovalev. Et ce fut encore pire contre Joe Smith Jr. en août 2020. Il a été humilié en perdant par T. K.-O. au 9e round aux mains de l’Américain. C’était la première fois en carrière qu’il était mis K.-O.

 

Toujours selon Stéphane Larouche, « il est revenu de Miami en août après avoir raté un stage avec Pedro Diaz. S’il est sérieux, il commencera à faire du «sparring » d’ici peu. Il me dit qu’il veut boxer. Ce gars a droit à une autre chance. Il a toujours été le deuxième violon à Adonis Stevenson. Or, il est temps qu’il se relève ou qu’il abandonne. » 
 

Connaissant Stéphane Larouche, je sais qu’il ne fait pas de gardiennage avec ses boxeurs. Si Alvarez est sérieux, on le reverra sur un ring. S’il ne l’est pas, on peut lui dire adieu car à 37 ans, c’est sa dernière chance.

 

Bonne boxe!