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MONTRÉAL – Sans dire que la carrière d’Oscar Rivas est un éternel recommencement, il est impossible de prétendre que le poids lourd montréalais d’origine colombienne a eu l’occasion de démontrer toute l’étendue de son talent jusqu’à maintenant chez les professionnels.

Il y a évidemment eu les problèmes de visa et les blessures qui ont ponctué son parcours, mais la difficulté à lui dénicher des adversaires l’a également contraint à multiplier les combats qui permettent de demeurer actif ces dernières années. Cette époque serait cependant révolue.

Rivas (23-0, 17 K.-O.) défendra ainsi pour la première fois sa ceinture de la NABF contre le Belge Hervé Hubeaux, dans le principal combat de soutien au duel de championnat des mi-lourds du WBC qui opposera Adonis Stevenson à Badou Jack le 19 mai à l’Air Canada Centre de Toronto.

Même si Hubeaux (29-2, 14 K.-O.) ne possède pas un dossier particulièrement impressionnant, son expertise est néanmoins reconnue parce qu’il a servi de partenaire d’entraînement au champion unifié Anthony Joshua et à l’ex-détenteur du titre de la WBA Alexander Povetkin.

« Juste ça, ça signifie que c’est un bon adversaire, s’est réjoui Rivas en conférence de presse mercredi. C’est le genre de combat qui va me permettre de savoir si je suis capable de devenir champion du monde. Ça fait très longtemps que j’attends un combat comme celui du 19 mai. »

« Dans les circonstances, c’était le meilleur adversaire disponible, a ajouté son entraîneur Marc Ramsay. Nous sommes à une étape où il faut passer à l’action. Il est prêt pour n’importe qui. »

Le promoteur Yvon Michel a d’ailleurs avoué qu’il avait refusé une bonne dizaine d’adversaires potentiels qui avaient été proposés au cours des dernières semaines, précisant qu’il souhaitait absolument trouver un rival de calibre international. La tenue de l’événement à Toronto a permis d’augmenter la bourse finalement allouée à Hubeaux pour arriver à ce dénouement.

« Ça va être un des meilleurs adversaires de ma carrière, a analysé Rivas. C’est un boxeur qui attaque beaucoup avec son jab et qui bouge bien. S’il a un point faible, c’est peut-être sa trop grande confiance en ses moyens lorsqu’il se retrouve entre les câbles d’un ring de boxe.

« Tu ne peux pas agir de la sorte dans un combat, parce que tu as devant toi un adversaire qui est en mesure de frapper aussi fort que toi. J’entends être extrêmement patient afin d’attendre l’ouverture et ensuite le frapper au bon moment. Je vais gagner avant la limite de 10 rounds. »

Par ailleurs, Michel a indiqué qu’une victoire de Rivas lui permettra de réintégrer le top-10 du classement du WBC, après être passé du 9e au 12e rang au cours des derniers mois en raison de la faible opposition à laquelle il a fait face depuis sa conquête de la ceinture de la NABF en septembre dernier à la suite de son gain expéditif sur Carl Davis Drummond au premier round.

Une nouvelle étape pour M’Billi

L’événement du 19 mai marquera sans l’ombre d’un doute un tournant pour Christian M’Billi, puisque le Français d’origine camerounaise aura la chance de mettre la main sur un premier titre mineur depuis le commencement de sa carrière : la ceinture jeunesse des moyens du WBC.

M’Billi (9-0, 9 K.-O.) en sera à son 10e combat depuis son passage chez les professionnels et son entraîneur Marc Ramsay a assuré que « la période de transition est terminée » pour celui qui a pris part aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et qui affrontera l’Argentin Marcos Jesus Cornejo.

« J’appréhende ce combat avec beaucoup de motivation pour passer à l’étape suivante, a dit M’Billi. C’est le genre de combat où je vais devoir être méfiant et vigilant pendant toute sa durée. J’espère également offrir un bon spectacle et je pense que j’ai l’adversaire pour cela. »

Issue du kick-boxing et des arts martiaux mixtes, Cornejo (19-2, 18 K.-O.) a multiplié les victoires avant la limite depuis le début de sa carrière. Il a cependant été largement déclassé aux points à son dernier duel par Damian Jonak, un vétéran qui n’a jamais combattu aux plus hauts sommets.

« C’est le genre de combat qui permet de remettre les compteurs à zéro, a continué M’Billi. Ce sera le plus grand défi que j’aurai eu jusqu’ici et je devrai oublier tout ce que j’ai fait dans le passé. Mais j’ai été habitué aux combats plutôt durs pendant ma carrière chez les amateurs. »

« C’est fini le temps où ses adversaires tombent au premier round, a assuré Ramsay. Si ça se produit, c’est parce qu’il va avoir bien travaillé... comme ç’a été le cas pour Artur Beterbiev. »

Outre Rivas et M’Billi, les protégés de Groupe Yvon Michel Mikael Zewski et Sébastien Bouchard seront également en action. Zewski (30-1, 22 K.-O.) affrontera Diego Gonzalo Luque (21-5-1, 10 K.-O.) – et un titre mineur pourrait être à l’enjeu –, alors que Bouchard (15-1, 5 K.-O.) effectuera un retour après un petit peu plus de 15 mois d’absence contre Sladan Janjamin (24-2, 18 K.-O.)

Parmi les autres boxeurs québécois qui combattront le 19 mai à Toronto, Patrice Volny (10-0, 7 K.-O.) mettra sa ceinture de la NABA-Canada à l’enjeu face à l’Albertain Janks Trotter (10-4-2, 10 K.-O.), tandis que Mazlum Akdeniz (4-0, 1 K.-O.) se mesurera au Torontois Lloyd Reyes (0-1).