Quelle quinzaine on vient de passer. Tout d'abord, ce fut le suicide d'Alexis Arguello. Puis, le décès toujours sous enquête de Michael Jackson. Ensuite, ce fut au tour du quart-arrière Steve McNair d'être supposément éliminé par sa compagne de vie.

Et aujourd'hui, j'apprends qu'Arturo (Thunder) Gatti est mort de façon et que la police de Permambuco, au Brésil, a ouvert une enquête.

Difficile de savoir exactement ce qui s'est passé et comment il est vraiment mort. C'est aux policiers de l'endroit de mener l'enquête. Disons que pour le moment, on soupçonne une mort violente.

Ce que je sais, c'est qu'Arturo était au Brésil en compagnie de sa conjointe Amanda Rodriguez et de son fils Arturo Junior. Ils fêtaient un anniversaire de mariage un peu tumultueux et tentait un rapprochement avec sa conjointe.

Selon moi, Arturo a été le meilleur « showman », sinon le meilleur pugiliste québécois que la boxe a connu. Il n'était peut-être pas le meilleur boxeur de sa catégorie, mais chaque fois qu'il se présentait sur le Boardwalk d'Atlantic City, l'aréna était bondé à capacité. On savait que le spectacle serait de première qualité. Arturo ne donnait jamais de demi-mesure.

Il était tellement populaire sur le Bordwalk qu'on a même aménagé une loge qui porte son nom dans l'enceinte de l'Aréna. Ca veut tout dire.

Les souvenirs

Comment oublier son KO percutant contre Gabriel Ruelas en 1997.

Comment ne pas laisser aller un soupir en pensant à la trilogie établie contre Mickey Ward.

Comment ne pas se souvenir de ses trois nominations de la prestigieuse revue Ring Magazine pour ses trois combats de l'année : 1997, Rafael Ruelas… 1998, Ivan Robinson et 2002 pour la revanche contre Mickey Ward, dans la deuxième rencontre.

Et comment ne pas se souvenir de son retour de l'année en 2002.

Lamotta ou Graziano

Gatti est né en Italie, a grandi à Montréal et a fait carrière aux États-Unis. Au cours de sa carrière de seize ans, il n'a livré qu'un seul combat à Montréal. C'était en 2000 contre Joe Hutchison qu'il avait battu par décision.

Après avoir subi deux revers consécutifs par KO contre Calos Baldomir et Alfonso Gomez, il a décidé d'accrocher ses gants pour de bon. C'était en 2007. Toutefois, en 2008, il a jonglé avec l'idée d'un possible retour à la compétition et on avait même ciblé Antonin Décarie pour lui faire face. L'idée du retour est cependant vite tombée à l'eau.

Plusieurs ont comparé Arturo au célèbre Jake Lamotta, un pugiliste qui refusait tout simplement de tomber et qui ne reculait jamais devant qui que ce soit, même lorsque blessé.

D'accord pour Lamotta mais, dans mes yeux, Gatti ressemblait beaucoup plus à Rocky Graziano qu'à Lamotta.

Graziano se battait corps et âme sur un ring. Son talent était à peu près égal à celui de Gatti et son style bagarreur en faisait un grand favori de la foule. Il saignait, il s'essoufflait, il titubait, mais il gardait toujours la foule en haleine. On ne savait jamais ce qui pouvait survenir avec lui. Du vrai Gatti tout craché.

Au tableau d'honneur d'Arturo, on trouve le titre IBF des super plumes qu'il a détenu de 1995 à 1998.

Puis en 2004, il a possédé la couronne WBC des super-légers pendant six mois.

Des hauts et des bas

Au cours de sa vie, Arturo n'a pas toujours été chanceux à l'extérieur du ring. Il a connu des déboires avec la justice. Au New Jersey, où il a été arrêté alors qu'il conduisait sa voiture en état d'ébriété. Lors de son arrestation, il s'en est pris au policier qui l'arrêtait. On réduisit l'accusation d'assaut sur un policier à simple voie de fait, lui permettant ainsi de continuer à voyager hors des États-Unis.

En avril 2009, il a été accusé de voies de fait sur sa conjointe.

Pourtant, Arturo était reconnu comme un homme affable, souriant et plein d'énergie. Il vivait à Montréal depuis quelques années et s'occupait activement des logements dont il s'était porté acquéreur à St-Léonard.

Il avait été le beau-frère de Dave Hilton à un certain moment avant que ce dernier ne soit condamné pour agression sexuel sur ses deux filles. Il avait aussi un frère, Joe, qui a fait carrière dans la boxe et qui s'était même battu dans un match de championnat mondial.

Aujourd'hui, tout le monde pleure Arturo Gatti. On garde un bon souvenir de lui et on se dit qu'un jour, il sera bien intronisé au Temple de la Renommée de la Boxe.

Il était devenu un « darling » des promoteurs, des partisans et même des autres pugilistes qui l'admiraient.

Au cours de sa carrière, il a rencontré les meilleurs. Il était même parvenu à vaincre Leonard Dorin pour le titre WBC des super légers en 2004.

Sa fiche : 40 victoires contre 9 revers. Et il ne faut pas oublier ses 31KO.

Comme vous tous, j'ai hâte de connaitre la façon dont il est mort.

Mais pour moi, il est mort en champion.

Que son âme reste en paix pour l'éternité.