Honnêtement, je n’ai jamais été aussi content de m’être trompé dans ma prédiction, comme la plupart des autres. Je savais qu’Eleider Alvarez était un bon boxeur, mais jamais j’aurais cru qu’il possédait cette puissance de frappe à la Tommy Hearns.

 

L'entourage d'Eleider Alvarez toujours sur un nuage

Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi Adonis Stevenson s’est sauvé de lui comme de la peste pendant trois ans.

 

Enfin, « Storm » Alvarez a réalisé le rêve de sa vie. On prétend qu’il a touché aux environs de 400 000 $ pour sa soirée de travail. Donc, maintenant, il peut réaliser son autre rêve. Celui d’avoir sa maison dans sa terre natale de Colombie. Et dites-vous bien qu’à partir d’aujourd’hui, il pourra compter en millions de dollars ses sorties pour défendre sa couronne WBO des mi-lourds.

 

Négligé à 7 contre 1
 

Même négligé à 7 contre 1 par les preneurs au livre, Alvarez a réussi ce que personne d’autre avant lui était parvenu à faire. Envoyer Sergey Kovalev au tapis pas une, ni deux, mais trois fois pour finalement lui arracher sa couronne par K.-O. au septième engagement. Même Andre Ward n’avait pu faire cela. Oh! Ward a bien gagné ses deux combats contre « Krusher », mais chaque fois, il y avait eu de la contestation.

 

Cette fois, c’est sans équivoque.

 

La force de frappe d’Alvarez a tellement ébranlé l’ex-champion qu’on a dû le transporter à l’hôpital par  ambulance après sa défaite. Heureusement pour lui, il n’a pas été blessé sérieusement. Si je me fie aux déclarations de l’ex-champion et analyste de HBO, Roy Jones, « Kovalev est fini. Il devrait se retirer! » a-t-il lancé en ondes.

 

Dans les journaux de Russie, l’entraineur de Kovalev, Abror Tursusnpulatov a admis que son protégé devrait mettre un terme à sa carrière.

 

Par contre, il ne faut pas oublier que Kovalev détient une clause de revanche. Que fera-t-il? La revanche, ou bien la retraite?

 

Le plus drôle dans toute cette histoire c’est qu’à une centaine de milles du Boardwalk d’Atlantic City, à New York, celui qui devait affronter « Krusher » s’est relevé du tapis pour finalement vaincre Lenin Castillo par décision, dans l’enceinte du Colisée de Nassau.

 

Duva s'est fait jouer un tour
 

Parfois, je me demande si ce n’est pas Kathy Duva qui s’est fait jouer un vilain tour. C’est elle qui a décidé de remplacer Marcus Brown quand ce dernier a été accusé de violence conjugale  C’est elle aussi qui s’est tournée du coté de GYM, se souvenant qu’à Montréal, un certain Eleider Alvarez se faisait niaiser par Adonis « Chickenson ». Voulait-elle tourner le fer dans la plaie?  Si oui, elle s’est fait  jouer un vilain tour car aujourd’hui, son poulain n’a plus de couronne et peut-être plus d'avenir non plus.
 

Quand je vous dis que la boxe, ce n’est pas seulement une force de frappe. C’est aussi de la stratégie. Comment  ne pas lever notre chapeau devant Marc Ramsay qui avait admirablement bien préparé son protégé.

Vous avez constaté dans son coin, Ramsay dire à Alvarez. : « On est où on voulait au septième round. Tout au long du camp d’entrainement, on a visualisé cela. Maintenant, on commence à mettre de la pression. Les deux gants collés à la figure et on est physique, avec le jab... »

Incroyable! Alvarez met Kovalev K.O.!

À ce moment, les trois juges avaient Kovalev en avance dans le combat. Deux par le score de 59-55, l’autre par 58-56.

 

Soudainement, le vent a tourné et moins de trois minutes plus tard, Kovalev avait visité le tapis à trois reprises et Alvarez avait perdu son air soucieux et courait autour du ring comme un enfant qui vient de recevoir son cadeau de Noël préféré.
 

Le compte éternel
 

L’arbitre Dave Fields n’a pas aidé la cause du nouveau champion. Loin de là. Il a pris une éternité à terminer le compte de huit après la deuxième chute de Kovalev. Heureusement, Alvarez a pu terminer le travail quand même.

 
Après cette victoire surprise d’Alvarez, GYM se retrouve avec trois champions dans son écurie, tous dans la même division. Je ne me souviens pas d’un autre promoteur qui ait eu trois monarques dans la même division.


Avec Alvarez, GYM est assuré d’avoir un champion qui veut se battre contre qui que ce soit, contrairement à Adonis Stevenson, qui défend sa couronne une seule fois par an, exception faite de 2018 où il la mettra en jeu à deux occasions.

 

Et que dire d’Artur Beterbiev, qui ne veut plus être sous la tutelle de GYM. Jusqu’ici la cour a jugé en faveur de GYM, mais la cause est en appel. Et sait-on jamais.


Kovalev ou Bivol?
 

Quels sont les choix qui s’offrent à Alvarez?

  1. Stevenson n’est pas disponible. Il s’est engagé à défendre sa couronne conte Oleksandr Gvozdyck, le 3 novembre prochain.
  2. On ne peut pas penser à Artur Beterbiev, qui mettra lui aussi son titre en jeu contre Callum Johnson, le 6 octobre prochain.
  3. Il reste donc un combat d’unification avec Dmitri Bivol ou bien encore la revanche avec Sergey Kovalev.
     

Personnellement, j’aimerais voir Alvarez s’attaquer à Dmitry Bivol. Ce dernier a livré un combat très prudent face à Isaac Chilemba. Par moments, on s’est demandé ce qui n’allait pas avec sa main droite pratiquement jamais utilisée, surtout en deuxième partie de combat. Jusqu’ici, on redoutait énormément cette main droite, mais maintenant, c’est le clan Bivol qui doit surveiller celle d’Eleider.

 

Enfin, on a un champion... Une chose qu’on ne peut espérer avec le Canadien, ni les Alouettes, ni l’Impact. Imaginez, un champion qui ne veut pas se cacher derrière sa couronne.

 

« Je vais bien, mais je suis désolé de ma performance »

Alvarez est le plus Québécois des trois champions de GYM. Sa famille est en Colombie mais il vit au Québec, parle la langue et mène une vie exemplaire. Il deviendra, s’il ne l’est pas déjà, le plus populaire des boxeurs de GYM.

 

 À 34 ans, Alvarez a encore plusieurs années devant lui. Sa base fondamentale de boxe est à la fine pointe de la perfection. Il a un bon menton et soudainement, il devient un cogneur redoutable. Tout comme il l’avait été dans les rangs amateurs, avant de subir une opération à la main droite pour des jointures écrasées.

 

Si jamais cette blessure est guérie à 100 %, on n’a pas fini d’entendre parler de lui. En tout cas, son premier coup de la droite qui a fait crouler Kovalev avait toute la force et la précision nécessaires pour terrasser, sinon assommer un rival.

 

Bravo champion!