D’habitude, c’est un vrai roman d’amour qui existe, chez les Américains, entre les boxeurs poids lourds et leurs plus fervents partisans. Certes, les Sugar Ray Robinson, Sugar Ray Leonard, Marvin Hagler et Roberto Duran ont tous connu leurs heures de gloire, mais rien de comparable au culte des poids lourds qu’on a servi à Muhamed Ali, Mike Tyson, George Foreman, Rocky Marciano, Joe Louis et même Jack Dempsey. 

Mais le titre  des lourds a échappé aux Américains, exception faite pour Andy Ruiz et Deontay Wilder. Depuis plus de quelques décennies, c’est en Europe qu’on a retrouvé les gros champions du monde, entre autres : Lennox Lewis, les frères Klitschko, Tyson Fury et Anthony Joshua. 

On dirait que plus tu es gros, plus on t’aime. C’est comme si les poids lourds avaient une sorte d’aura autour d’eux. 

Ça, c’était hier. En 2021, les boxeurs les plus populaires pèsent environ une centaine de livres de moins que leurs prédécesseurs et ce sont tous des Américains, ou presque. Et tous se retrouvent chez les poids légers. 

Attendez-vous de voir au cours des douze prochains mois une lutte épique chez les 135 livres. C’est là que se fera l’action de l’année où les meilleurs acteurs sont Teofimo Lopez, (23 ans)  Ryan Garcia, (22 ans) Gervonta Davis (26 ans) et Devin Haney (22 ans). Presque tous des bébés naissants tellement ils sont jeunes. 

À ce groupe, il ne faudrait pas oublier Vasyl Lomachenko, qui voudrait bien avoir sa revanche contre Teofimo Lopez. Il a peut-être ralenti, mais il a droit à une deuxième chance. 

Loma se remet d’une opération à l’épaule subie avant même qu’il se mesure à Lopez. 

Le plus populaire 

Celui qui jouit de la plus grande popularité dans ce groupe sélect est le protégé de Golden Boy, Ryan Garcia, le tombeur de Luke Campbell, le 2 janvier dernier. 

C’est présentement le plus «hot » des poids légers avec sa belle gueule, ses belles dents blanches, son sourire moqueur et son don de la parole. 

Garcia a prouvé qu’il avait l’étoffe d’un  champion en se relevant du tapis, après avoir été frappé d’un solide coup par Luke Campbell en deuxième reprise de leur affrontement. 

Garcia s’est ressaisi et il a finalement éclipsé Campbell au 7e engagement. 

Il a tout pour devenir l’idole des amateurs de boxe. Il se présente bien, cogne fort pour un poids léger et il vient à peine de commencer à se raser les poils du visage. En plus de cela, il est dirigé par la puissante équipe du Golden Boy, Oscar De La Hoya. 

Qui sera le prochain? 

Qui sera le prochain rival de Garcia?  Votre choix est aussi bon que le mien. Pour le moment, disons qu’on tente d’organiser un affrontement entre lui et Gervonta Davis. Mais attention! Il y a toujours le vieux Manny Pacquiao dans le voisinage. 

Mais rêvons un peu. Imaginez, le protégé de Golden Boy contre celui de Floyd Mayweather, ce même Mayweather qui avait réussi à vaincre De La Hoya par décision partagée en 2007. 

C’est déjà un succès assuré. Si la pandémie persiste et qu’il n’y a pas d’assistance à leur confrontation, on se rabattra sur la télé à la carte. Et si jamais on ne parvient pas à organiser un tel affrontement, on peut toujours se rabattre sur Errol Spence, Teofimo Lopez, Devin Haney et Vasyl Lomachenko. 

Comment prédire l’avenir? 

Comment essayer d’anticiper ce qui se passera en 2021 avec la pandémie? Il n’y a pas si longtemps, Teofimo Lopez disait exiger 10 millions de dollars pour se mesurer à Devin Haney. S’il n’y avait pas cette maudite pandémie, je dirais oui tout de suite. Mais 10 millions$ pour un poids léger, c’est beaucoup d’argent, surtout devant des sièges vides. 

Comme vous tous, je voudrais voir les meilleurs contre les meilleurs à l’œuvre, mais en boxe cette théorie ne tient pas. 

Je vous dresse ma liste : 

Canelo vs GGG et les super moyens 

Canelo Alvarez vs Gennady Golovkin III.  Ce serait le match idéal pour fêter le Cinco de Mayo.   

Canelo a l’intention de livrer trois combats en 2021, mais il n’a jamais prononcé le nom de GGG parmi les boxeurs qu’il veut affronter. Il a soutenu qu’il y avait une possibilité, mais sans plus. 

Un cadeau 

Le WBC lui fait un cadeau en plaçant le nom du  Turc Avni Yildirim (21-2-0—12/K.-O.) comme aspirant logique à sa couronne WBC des super-moyens. Le combat sera disputé le 27 février prochain au Hard Rock Stadium, de Miami. Je suppose qu’on veut protéger le règne de Canelo pour qu’il soit toujours champion en mai prochain, alors qu’il devrait enfin se mesurer à Billy Joe Saunders. 

Le plus chanceux 

On peut dire que Yildirim est le boxeur le plus chanceux de la jeune année. Il se battra en match de championnat, lui qui n’a pas combattu depuis deux ans et qui a perdu la décision technique (TD/10) à cause d’une vilaine coupure à un œil contre Anthony Dirrell,  à son dernier combat le 23 février 2019.  

Si j’avais un bâton magique

Si j’avais un bâton magique, j’organiserais la revanche entre Tyson Fury et Deontay Wilder. Le gagnant affronterait ensuite Anthony Joshua. Puis, celui qui sortirait vainqueur serait le prochain rival d’Oleksandr Usyk. 

Mon choix est simple. Anthony Joshua bat tout ce beau monde. 

Mais avec toutes les complications des promoteurs et des quatre associations, quelqu’un trouvera bien le moyen de mettre du sable dans l’engrenage. 

Chez les mi-lourds  

C’est le temps de voir qui est le meilleur entre Artur Beterbiev et Dmitry Bivol.

On dit que Bivol est un meilleur boxeur que Beterbiev, mais Artur a un coup de poing de beaucoup supérieur à celui de Bivol. 

Ces deux-là sont à peu près seuls dans leur division, mais je demeure convaincu que Beterbiev ne ferait qu’une bouchée de Bivol. 

Les trois autres, Gilberto Ramirez (31-0-0—27/K.-O.), Meng Fanlong (16-0-0—10/K.-O.) et Joe Smith (26-3-0—21/K.-O.) ne sont pas de taille pour Beterbiev. Ramirez n’a affronté que des cannes de tomates au cours de sa carrière. C’est pour cela qu’il présente une fiche vierge. C’est le temps de savoir s’il a du « oufmmmm » ou non. 

Un combat contre Fanlong Meng serait intéressant à condition qu’il soit présenté au Japon. Ça vaudrait un triomphe de plus pour Beterbiev. 

Enfin, il y a Joe Smith. Ce dernier ne battrait pas Beterbiev, mais au moins le match serait intéressant entre deux puissants cogneurs. Ce serait excellent pour la télé. 

Chez les supermoyens 

Je ne vois personne qui pourrait déloger le roi Canelo Alvarez. Il y a un an ou deux, j’aurais donné une vraie chance à Gennady Golovkin. Mais a 38 ans, il est trop vieux pour suivre le rythme endiablé de Canelo. Il reste donc Caleb Plant, Caleb Truax, Billy Joe Saunders et David Benavidez. 

Canelo peut vaincre tous ces rivaux, y compris Billy Joe Saunders qui est le meilleur de ce groupe.  Mais attention à David Benavidez (23-0-0—20/K.-O.). Ce dernier n’a que 24 ans, il n’a jamais été battu et possède une bonne force de frappe. 

Encore un combat ou deux contre une vraie opposition et Benavidez pourrait éclipser les prouesses du roi mexicain. Mais un peu comme Saint-Thomas, je veux voir avant de croire. 

Un diamant ou un zircon? 

Mais le diamant de cette catégorie est Edgar Berlanga, le puissant cogneur qui a déjà 16 K.-O. au premier round à son palmarès. Il n’a que 23 ans, mesure 6’1’’, soit la taille idéale pour un super-moyen. 

Jusqu’ici, la compétition a été très faible. Il est question qu’il affronte Gabriel Rosado en avril, mais ce dernier n’est pas un boxeur assez talentueux pour connaitre la vraie valeur de Berlanga.  

Je crois même que Berlanga enregistrera son 17e K.-O. au premier round contre ce Rosado. 

Les poids moyens 

Exception faite de Saul Alvarez, qui pourrait bien dominer outrageusement chez les 160 livres s’il le décidait? 

Gennady Golovkin?  (41-1-1—36/K.-O.) Trop vieux. Aura 39 ans en avril. 

Ryota Murata?  (16-2-0--13/K.-O.) Talentueux, mais pas assez expérimenté 

Jaime Munguia? Un jour ce sera son tour, mais pas tout de suite. 

Chris Eubank? Ferait 12 rounds, mais ne gagnerait pas. 

Jermall Charlo?  S’il y a un boxeur capable de dominer la scène des poids moyens, c’est lui.  Pourvu qu’on lui en donne la chance. 

À suivre… 

Bonne boxe