Après s’être régulièrement invectivés sur les réseaux sociaux avant même l’annonce officielle de leur combat, David Lemieux et Billy Joe Saunders ont continué les hostilités pendant le premier événement de la semaine de promotion qui mènera à leur choc de samedi soir à la Place Bell.

Si le Québécois s’est surtout montré indifférent en répliquant aux propos de son adversaire avec les formules d’usage, le Britannique a été nettement plus incisif dans ses attaques en suggérant qu’il avait gagné la guerre psychologique que les boxeurs se livrent depuis plusieurs mois déjà.

« David est quelqu’un de très faible mentalement. J’ai réussi à lui rentrer dans la peau, a déclaré Saunders (25-0, 12 K.-O.) en conférence téléphonique lundi. Il a perdu devant Gennady Golovkin  et sa victoire face à Curtis Stevens a prouvé que ce dernier ne fait pas partie de l’élite mondiale.

« Il n’avait affronté que des bums avant de se mesurer à Golovkin et lorsque ce moment-là est arrivé, il n’a pas réussi à s’imposer. S’il ne me passe pas le knock-out, il n’a aucune chance. »

« Je suis un boxeur complètement différent de celui qui a affronté Golovkin, a répondu Lemieux (38-3, 33 K.-O.), qui s’était incliné par arrêt de l’arbitre au 8e round devant le Kazakh en octobre 2015 au Madison Square Garden de New York. Ce sera un combat très difficile pour [Saunders].

« Je serai ni plus ni moins que son pire cauchemar à vie. Dans le ring, je vais le faire payer pour tout ce qu’il a dit... Vous savez à quel point il a dit toutes sortes de choses depuis des mois. »

Le champion des poids moyens de la WBO est en effet au cœur de plusieurs controverses, et pas juste en raison des mots doux qu’il a envoyés à Lemieux. Il a notamment été convoqué par le British Boxing Board of Control (BBBofC) à son retour au Royaume-Uni en raison d’un tweet disgracieux – aujourd’hui effacé – qui suggérait que certaines femmes devaient être tuées.

Le BBBofC lui a également déjà imposé une amende de 2000 livres sterling dans le passé pour une autre publication inappropriée sur les médias sociaux. Comme si ce n’était pas assez, il a utilisé le mot-clic frog sur Twitter dans une réponse à une attaque de Lemieux au début du mois.

Lemieux veut punir Saunders

Sous ses airs d’ours mal léché, Saunders est cependant capable de fournir quelques réponses intéressantes aux questions qui lui sont posées. Notamment, comment appréhende-t-il le fait qu’il se battra à l’extérieur de son pays pour la première fois depuis le début de sa carrière?

« J’ai beaucoup voyagé lorsque j’évoluais dans les rangs amateurs, a rappelé celui qui a participé aux Jeux olympiques de Beijing en 2008 chez les mi-moyens. Par ailleurs, je n’ai jamais été dans une aussi bonne forme depuis le début de ma carrière. Vraiment, je n’aurai pas d’excuses...

« Et pour ce qui est des juges, je ne m’en préoccupe pas du tout. Comme je l’ai déjà dit, s’il ne me passe pas le knock-out, il n’a aucune chance, mais je m’attends à un très, très bon combat. »

« Je me suis préparé à tous les scénarios, a mentionné Lemieux. Je suis vraiment prêt à tout, même si j’ai déjà une bonne idée de la façon dont il se comportera. Je suis excité à l’idée de redevenir champion, mais encore plus par celle de laisser aller mes mains sur son visage. »

Lemieux disputera un troisième combat de championnat du monde depuis le commencement de sa carrière, un premier depuis qu’il s’est incliné devant Golovkin. Mais c’est sans l’ombre d’un doute la première fois qu’il est animé par un tel désir de punir son rival avant d’entrer dans l’arène.