Jean Pascal et Sergey Kovalev s’affronteront pour la deuxième fois en l’espace de dix mois, samedi soir au Centre Bell. Le Russe en sera à son troisième combat depuis qu’il est devenu champion unifié des mi-lourds à la suite de sa victoire sur Bernard Hopkins en novembre 2014.

Kovalev (28-0-1, 25 K.-O.) a remporté le premier combat en mars dernier par arrêt de l’arbitre au huitième round, alors qu’il était en avance 68-64 sur les cartes des trois juges. Pascal (30-3-1, 17 K.-O.) avait même perdu un point pour une chute au plancher au troisième assaut - les câbles l’empêchant de se retrouver au tapis -, une première depuis le début de sa carrière.

Les deux boxeurs se sont ensuite retrouvés sur la même carte en juillet à Las Vegas, Kovalev passant Nadjib Mohammedi au troisième round et Pascal battant difficilement Yunieski Gonzalez par décision unanime. Il s’agit du dernier combat du Québécois avec son entraîneur de toujours Marc Ramsay. Après réflexion, il a été remplacé par le réputé Freddie Roach.

Comme il l’avait fait avant le premier duel entre Pascal et Kovalev, RDS.ca a demandé à 10 journalistes qui couvrent la scène québécoise de commenter l’arrivée de Roach dans le coin de l’ex-champion des mi-lourds du WBC. Personne ne croit que cependant Pascal sera en mesure de se sauver avec la victoire et de causer l’une des grandes surprises des dernières années.

Jean-Philippe Arcand, La Presse: Est-ce Roach va amener quelque chose de plus à Pascal qu’au premier combat? Sans aucun doute. Mais est-ce que ce sera suffisant pour venir à bout de Kovalev? Je ne crois pas. Néanmoins, je m’attends à ce que Pascal fasse aussi bien, mais un camp de huit semaines, c’est trop limité pour avoir une influence sur le combat de samedi.

Jean-Luc Autret, 12rounds.ca: Je doute que Pascal ait de nouveaux coups à présenter à Kovalev. La stratégie sera sûrement différente, mais à compter des troisième, quatrième et cinquième rounds, j’ai l’impression que nous reverrons le Pascal d’avant. Kovalev risque de sortir fort et agressif pour terminer rapidement le travail et Pascal sera rapidement débordé à plusieurs occasions. L’arbitre prendra la sage décision d’arrêter le combat plus tôt que tard.

Benoît Beaudoin, RDS: L’arrivée de Roach dans le coin de Pascal lui donnera une certaine fébrilité supplémentaire, mais en huit semaines, il n’est pas possible de changer un boxeur qui boxe professionnellement depuis tant d’années. Ce sera malheureusement trop peu, trop tard. La victoire de Kovalev risque de ne laisser aucun doute, par knock-out au cinquième round!

Daniel Cloutier, Pound4pound.com: Roach est un entraîneur de niveau international, mais Pascal avait déjà un bon entraîneur en Ramsay. Roach aurait fait certaines modifications dans le style de Pascal pour le rendre plus intense et agressif, mais je ne pense pas que le résultat changera. À vrai dire, la revanche risque de ressembler beaucoup au premier affrontement.

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne: Après tant d’années passées avec le même entraîneur, cela ne peut pas nuire de se faire dire probablement les mêmes choses par une autre personne. Peut-être que Pascal et Ramsay étaient devenus trop confortables et que de se faire dire ses quatre vérités par quelqu’un qui le connaît moins aura plus d’impact. Mais est-ce que ce sera assez?

Jeremy Filosa, 98,5 Sports: Ce qui m’inquiète, c’est que Roach a tenté de changer beaucoup de choses en peu de temps. J’ai eu la chance d’assister à des séances de sparring, et même s’il tenait les mains bien hautes, Pascal recevait beaucoup de coups. Avec les petits gants pendant le combat, cela ne pardonnera pas. Pascal réfléchissait également beaucoup en esquivant les coups, et encore là, cela m’inquiète. Pascal a beaucoup de cœur, mais c’est généralement très mauvais signe lorsqu’il s’agit de la principale qualité que nous reconnaissons à un boxeur.

Jeff Emond Jeffrey, TheMainFight.com: C’est dur d’apprendre de nouveaux trucs à un athlète qui est habitué de boxer de telle façon. Après un ou deux rounds, les vieilles habitudes de Pascal vont revenir : la tête basse, la jab par en bas et les coups larges. Quand Roach avait pris Manny Pacquiao sous son aile, ç’avait pris un an et demi avant de refaire la machine. Je ne vois pas Pascal gagner ce combat-là, car Kovalev est en colère et il boxe plutôt bien dans ce temps-là.

Simon René, 91,9 Sport: Roach va amener quelque chose de bien à Pascal, mais dès que ce dernier sera en danger, il reviendra à ses vieilles habitudes. Je suis convaincu que les deux hommes auraient dû disputer un combat préparatoire avant d’affronter Kovalev. Je ne pense pas que Pascal va se faire passer le knock-out, mais l’arbitre devra intervenir pour l’arrêter.

Jacques Thériault, 98,5 Sports: Roach est tellement un grand entraîneur que même si le camp n’a été que de huit semaines, cela ne peut pas ne pas avoir d’effet. Cette fois, Pascal sait dans quoi il s’embarque et le combat sera probablement plus long que la première fois. Mais Kovalev est tellement organisé qu’il me semble qu’il n’a pas beaucoup de failles. La seule question est de savoir comment il réagira s’il reçoit beaucoup de coups, parce que personne ne le sait encore.

Vincent Tremblay, 94,5 Unique FM: Je suis pas mal sceptique à l’idée qu’un camp de six à huit semaines peut corriger les défauts qu’un boxeur traîne depuis des années. Le plan de match sera différent, c’est évident, mais dès que Pascal se fera toucher, ses vieilles habitudes vont ressortir. Pascal est rapide, mais Kovalev l’est également et en plus, il frappe très fort. Je m’attends donc à ce que le combat se termine plus rapidement que la première fois.