MONTRÉAL – Un tout petit peu plus de neuf mois après avoir connu la plus grande déception de sa carrière, Marie-Ève Dicaire a rebondi de belle façon et est redevenue championne du monde.

La Québécoise a en effet battu la Mexicaine Cynthia Lozano par arrêt de l’arbitre à 1:03 du 7e round pour mettre la main sur la ceinture des poids super-mi-moyens de l’IBF, vendredi soir au Centre Bell en demi-finale du gala mettant en vedette Artur Beterbiev ainsi que Marcus Browne.

Il s’agit du même titre que Dicaire (18-1, 1 K.-O.) avait perdu à la suite de sa dure défaite contre Claressa Shields dans un mégachoc d’unification présenté en mars dernier à Flint, au Michigan.

« C’est vraiment incroyable comme sensation, a avoué Dicaire à la foule après sa victoire. Quand tu deviens championne, tu accomplis quelque chose, mais quand tu recommences au bas de l’échelle et que tu remets la main sur une ceinture, c’est un baume sur une année très difficile.

« Si vous saviez tout le travail que nous avons accompli, vous aussi vous pleureriez avec nous. »

Dicaire (18-1, 1 K.-O.) a profité de l’inexpérience – et du plus faible niveau, il faut le reconnaître – de Lozano (9-1) pour dominer l’affrontement au chapitre technique et signer son premier gain avant la limite depuis le début de sa carrière, un boulet qu’elle trainait depuis très longtemps.

La nouvelle championne a notamment profité des coups larges de sa rivale pour enregistrer de nombreux points en contre-attaque. Ses frappes se sont montrées de plus en plus incisives au fur et à mesure que les rounds avançaient et l’arbitre a fini par s’interposer à 1:03 du 7e round après que le coin de la boxeuse mexicaine eut sagement demandé l’interruption des hostilités.

« C’est un combat qui aurait pu me donner du fil à retordre en début de carrière, a ensuite dit Dicaire en conférence de presse. J’ai rapidement réussi à trouver des solutions même si elle ne boxait pas de façon classique. Elle n’avait pas la mobilité et le jeu de pieds pour me contrer. »

« Je suis vraiment satisfait du travail accompli, a ajouté son entraîneur Stéphane Harnois. Les dernières semaines n’ont pas été faciles, car Marie-Ève s’était blessée aux côtes à l’entraînement. Je ne voulais pas revivre le cauchemar du combat Éric Lucas-Danny Green. »

Dicaire devrait vraisemblablement remonter dans le ring le 21 avril prochain au Cabaret du Casino de Montréal dans un combat d’unification contre Hannah Rankin (WBA) ou Patricia Berghult (WBC). Une rencontre au sommet face à la championne unifiée des mi-moyennes Jessica McCaskill ne serait également pas exclue dans un avenir plus ou moins rapproché.

Pellerin s’offre un premier titre mineur

À 41 ans, Yan Pellerin effectuera au cours des prochaines semaines son entrée officielle dans les classements mondiaux après avoir mis la main sur le titre vacant des lourds-légers de la NABO.

Pellerin (13-1) a réussi ce véritable tour de force un peu moins de cinq ans après ses débuts dans les rangs professionnels en prenant la mesure du Mexicain Francisco Rivas par décision unanime Les trois juges ont remis des cartes identiques de 100-90 en faveur du combattant de Granby.

Beterbiev : le courage d'un champion

« Il y a un énorme sentiment de fierté qui vient avec la conquête de cette ceinture, même si je ne suis pas totalement satisfait de ma performance, a déclaré Pellerin, qui a été ralenti par une déchirure à une épaule subie lors du sixième round. J’ai quand même eu beaucoup de plaisir. »

Pellerin entend défendre son titre au moins une fois pour prouver qu’il est « un vrai champion », mais envisage de poursuivre sa carrière chez les mi-lourds où des duels à saveur locale seraient à sa portée. « Un combat contre un boxeur comme Terry Osias pourrait m’intéresser », a-t-il dit.

Rivas (15-3) en était à sa deuxième visite au Québec depuis le commencement de sa carrière. En octobre 2018, il s’était incliné par arrêt de l’arbitre au troisième round contre Artur Ziiatdinov.

Une pluie de knock-out

Seul représentant canadien au tournoi de boxe masculine des Jeux olympiques de Rio en 2016, Arthur Biyarslanov (9-0, 7 K.-O.) est resté invaincu chez les professionnels en malmenant Alan Ayala Crisosto (9-3) avant de l’emporter par arrêt de l’arbitre à 2:40 du 1er round. Après n’avoir mis qu’une trentaine de secondes pour élucider le mystère de la défense de son adversaire, Biyarslanov l’a vite entrainé dans un coin et martelé de coups avant que l’arbitre intervienne.

Effectuant une première sortie depuis sa défaite contre Subriel Matias dans un duel éliminatoire des super-légers de l’IBF en mai, Batyr Jukembayev n’a pas mis de temps pour renouer avec la victoire en prenant la mesure de Juan Jose Martinez (28-11) par arrêt de l’arbitre à 1:09 du 1er round. Jukembayev s’est rué sur Martinez dès le début du combat et la différence de calibre était tout simplement flagrante. Le Mexicain n’a même pas eu le temps de lancer un seul coup.

Un peu plus d’un mois après avoir signé une entente à long terme avec GYM, Mazlum Akdeniz (15-0, 8 K.-O.) a célébré la chose en battant le Mexicain Arturo Bustamante (9-5) par arrêt de l’arbitre à 1:47 du 4e round. « D’avoir un contrat à long terme m’amène beaucoup de stabilité, a mentionné Akdeniz après sa victoire. J’espère maintenir un rythme de quatre ou cinq combats par année et ainsi avoir la chance de me battre pour une première ceinture mineure en 2022. »

En lever de rideau, l’Américain Brandon Moore (11-0, 7 K.-O.) s’est assuré de gagner la faveur populaire avant même le début du combat puisque son accoutrement était aux couleurs des Expos de Montréal. Il n’a ensuite fait qu’une bouchée du Mexicain Abraham Pascual (14-9) en l’envoyant à deux reprises au plancher à l’aide de directs aussi puissants que précis de la main droite avant que l’arbitre Michael Griffin ne mettre un terme aux hostilités à 1:27 du 1er round.

Tout juste avant la présentation du choc entre Dicaire et Lozano, l’Ontarien Steve Rolls (21-1, 12 K.-O.) a battu Christopher Booker (16-9) par arrêt de l’arbitre à 1:32 du 9e round. Celui qui a déjà croisé le fer avec Gennadiy Golovkin en était à une première sortie en près de deux ans.